Les Grisons s'apprêtent à célébrer le renouveau du ski suisse.
Avec un budget de 4,8 millions de francs, Lenzerheide a mis les
bouchées doubles pour accueillir une nouvelle fois, après 2005, les
finales de la Coupe du monde.
Il y a deux ans, le meilleur Suisse s'était classé 8e dans la
station grisonne. Cette semaine, Didier Cuche se battra pour être
sacré meilleur skieur de la saison toutes disciplines confondues.
Un nouvel esprit souffle sur les Alpes. Le Vaudruzien en est le
symbole. Dans son sillage, 15 autres athlètes suisses se sont
qualifiés pour Lenzerheide, soit le double d'il y a deux ans.
Une saison exceptionnelle
La saison 2006/2007 de Didier Cuche a été exceptionnelle. Aux
larmes de déception de l'hiver précédent ont succédé les larmes de
joie du succès retrouvé. Formidable compétiteur, le skieur des
Bugnenets est revenu plus fort que jamais après sa blessure aux
ligaments du genou contractée à Adelboden en 2005.
Depuis samedi, Cuche est officiellement le meilleur descendeur du
monde. Sa victoire à Kvitfjell, la première depuis 2004 à Garmisch,
lui a permis d'offrir le globe de la discipline qui échappait à la
Suisse depuis 93 et Franz Heinzer. Dimanche, il aura l'occasion de
rejoindre Paul Accola dans la légende.
Un choc qui promet des étincelles
En 1992, Paul Accola avait remporté le globe de cristal du
général de la Coupe du monde après un duel monumental face à
Alberto Tomba. Cette année, Cuche aura l'occasion de succéder au
Grison, dernier Suisse vainqueur du trophée.
En lieu et place de la "Bomba", "Kuke" devra se mesurer à deux
adversaires non moins redoutables: à ma droite, Aksel Lund Svindal,
double champion du monde à Are, skieur polvalent et solide comme un
roc. A ma gauche, "Beni" Raich, détenteur du titre et dernière
égérie d'une "Wundermannschaft" à la peine. Pour prétendre au
globe, il faudra posséder un moral et des nerfs d'acier.
Cuche en chasseur sur ses terres
Difficile toutefois d'établir un pronostic. Didier Cuche, qui
qualifiait déjà sa médaille de bronze en géant à Are de "cerise sur
le gâteau", n'aura rien à perdre. Le Romand, qui "chassera" presque
à domicile, est l'homme en forme de cette fin de saison.
Ce qui n'est pas le cas de Svindal. Le Norvégien semble fatigué et
paradoxalement plus sous pression depuis ses titres aux Mondiaux.
Avec 11 points de retard sur Cuche, il n'aura droit à l'erreur dans
aucune des 4 disciplines. La grande incertitude réside surtout dans
la capacité de Cuche à refaire son retard de 92 points sur "Beni"
Raich.
Le suspense jusqu'à dimanche?
La piste Silvano Beltrametti, exigeante et pentue, offre avec sa
succession de virages et de mouvements de terrain la possibilité à
Raich de marquer quelques points en descente et en super-G. Mais le
véritable duel avec Cuche se déroulera certainement samedi lors du
géant. Si le Suisse arrive à prendre assez de points d'avance
mercredi et jeudi et à limiter la casse samedi, Raich se verra dans
l'obligation de prendre tous les risques en slalom.
La bataille fera aussi rage pour les trois autres globes de
cristal encore à prendre, notamment en géant, où les écarts entre
les trois premiers sont minimes.
TXT/Samuel Jaberg
Le programme des épreuves de Lenzerheide
14.03 Descente M 09h30
14.03 Descente D 11h45
15.03 Super-G M 09h30
15.03 Super-G D 11h45
16.03 Coupe des Nations 09h30/11h45
17.03 Slalom D 09h00/11h30
17.03 Géant M 10h00/12h30
18.03 Géant D 10h00/12h30
18.03 Slalom M 09h00/11h30
Quatre femmes pour un cristal
Chez les dames aussi, les finales de la Coupe du monde, instaurées en 1992, justifient leur utilité cette année! Comme chez les hommes, une centaine de points seulement sépare les prétendantes au titre. Marlies Schild, Nicole Hosp, Julia Mancuso et Renate Goetschl peuvent rêver à une consécration.
Reine du slalom avec 7 victoires sur 8 épreuves cette saison, Marlies Schild part toutefois avec les faveurs de la cote. D'autant plus que la compagne de Raich s'est montrée plutôt à l'aise lors des entraînements de descente. Le couple autrichien posera-t-il ensemble sur la photo des vainqueurs dimanche ?