Les Suisses partent en stage en Argentine

Les Jeux olympiques d'été n'ont pas encore commencé que les
skieurs ont déjà remis leurs lattes depuis plusieurs semaines.
Après avoir repris le contact avec la neige à Zermatt, l'équipe
nationale masculine s'envole mercredi 6 août pour l'Argentine ou
elle continuera sa préparation durant les quatres prochaines
semaines.



Comme chaque début de saison depuis quelques années, l'équipe de
Suisse prendra ses quartiers dans l'hémisphère sud afin de profiter
de l'hiver austral pour s'entraîner. Alors que les dames glisseront
en Nouvelle-Zélande, les messieurs dévaleront les pistes d'Ushuaïa
en Terre-de-Feu et de Las Leñas dans les Andes argentines.



"Les conditions météo sont très changeantes à Ushuaïa", explique
Patrice Morisod, l'un des entraîneurs des messieurs. "La proximité
de l'océan nous joue parfois des tours. Sur les 18 jours
d'entraînement prévus, on espère pouvoir en utiliser au moins
16."

Cuche, Défago mais aussi Brand

En plus de Didier Cuche et de Didier Défago, un troisième Romand
fera partie de l'expédition andine. Olivier Brand effectuera le
voyage pour la quatrième fois de sa carrière. Le Genevois de 27 ans
compte déjà 24 départs de Coupe du monde, la plupart en super-G
(10), discipline dans laquelle il a remporté le classement de la
Coupe d'Europe ces deux dernières années. Cette domination lui
octroie d'office une place au départ de tous les super-G de Coupe
du monde.



En Argentine, Olivier Brand mettra l'accent plus sur la technique
que sur les chronos. Son objectif avoué est de prendre le plus
régulièrement possible part aux géants de Coupe du monde. Mais la
concurrence sera rude.

"J'aimerais bien vivre Adelboden de l'intérieur"

"Ce sera compliqué", avoue le Genevois, titulaire d'un diplôme
de commerce. "Il y a Tobias Grünenfelder, Ambrosi Hoffmann, Marc
Gini, Sandro Villetta et moi pour une place." L'adversité ne le
rebute toutefois pas et il espère réussir à se qualifier pour le
géant d'Adelboden. "C'est ma piste préférée, je la connais déjà
grâce aux épreuves de Coupe d'Europe et j'aimerais bien vivre la
course de l'intérieur. Pour le public aussi, ce serait
extraordinaire."

"PAS DEFENDRE MON TITRE, MAIS LE
RECONQUERIR"



Vainqueur du globe de cristal de descente, Didier Cuche a réalisé
une saison 2007/2008 sensationnelle. Seule la perte du globe de
cristal du super-G pour un point lors de la finale à Bormio est
venue ternir quelque peu le tableau.



- Didier Cuche, à l'entame de votre 15e saison en Coupe du
monde, la préparation estivale doit s'apparenter à une routine,
cette année aussi?



DIDIER CUCHE: Non, avec ma blessure à la
cheville, je dois un peu m'adapter. Par exemple, je ne peux pas
encore effectuer tous les exercices de condition physique qui
concerne l'explosivité comme les sauts ou les changements de
direction. Je n'ai pas pu travailler cela ces cinq dernières
semaines. Il faudra le rattraper en septembre.



- Votre objectif pour 2008/2009, est-ce de faire la passe de
trois en descente malgré le retour de blessure du Norvégien Aksel
Lund Svindal?



DIDIER CUCHE: Ce globe, je ne vais pas devoir le
défendre. Je préfère dire que je vais essayer de le reconquérir.
Mes adversaires le voudront aussi. Quant à Svindal, s'il avait
continué sur sa lancée l'an passé, il aurait été le grand
dominateur de la saison. En plus d'être un excellent compétiteur,
j'apprécie l'homme pour son charisme et son fair-play.



- Vous avez récemment inauguré une cabine à votre nom à
Kitzbühel, que vous reste-t-il de votre victoire (à l'évocation de
la station autrichienne, le visage de Didier Cuche
s'illumine)?



DIDIER CUCHE: C'était extraordinaire. C'est vrai
que gagner à Kitzbühel c'est le point culminant d'une carrière. Je
ne dis pas qu'il n'y a plus rien devant moi, il y a bien sûr les
Championnats du monde et les Jeux. Mais à l'intérieur du circuit,
une victoire à Kitzbühel dégage quelque chose de spécial.



- Les Championnats du monde de Val d'Isère constituent-ils
l'objectif principal de votre saison?



DIDIER CUCHE: On y pense, mais je ne change rien
à ma préparation. Souvent c'est la forme du jour qui décide du sort
des courses. Je sais que je n'ai pas encore de titre, mais je n'en
suis pas frustré pour autant. Cela reste évidemment quelque chose à
accomplir. J'ai déjà le bronze des Mondiaux d'Are et l'argent des
JO de Nagano, il ne me manque plus que l'or!



- Vous venez de vivre votre meilleure saison?



DIDIER CUCHE: Je m'étais déjà dit ça en sortant
de la saison 2006/2007, ça ne sera pas facile de faire mieux. Cela
s'est bien passé, c'était même parti pour faire beaucoup mieux
jusqu'au couac du super-G. En géant je remonte à la 4e place,
malgré un "trou" en décembre. En résumé, le potentiel était même là
pour réussir quelque chose d'encore plus grand.



si/dbu