Où en sont Bode Miller et Aksel Lund Svindal?

La Coupe du monde messieurs débute dimanche à Sölden (Aut) sur
deux interrogations. La première concerne Aksel Lund Svindal, de
retour après une saison blanche. La deuxième touche Bode Miller, à
la fois roi de l'hiver dernier et roi de l'imprévisibilité.

Svindal avait perdu plus de 15 kilos

Pour mémoire, Svindal avait quasiment tout raflé en 2006/2007 (3
globes, 2 titres aux Mondiaux d'Are). Le Norvégien était parti pour
remettre ça la saison passée. Mais, fin novembre, une violente
chute à Beaver Creek l'avait coupé dans son élan (grosse entaille
derrière la cuisse, au niveau de la fesse). Depuis, on n'a plus
revu Svindal en course.



Aujourd'hui, il revient. Sa soif de compétition et son talent
parlent pour une renaissance en fanfare. Reste à savoir comment son
corps réagira. On rappellera à ce titre que Svindal avait perdu
plus de 15 kilos pendant les semaines qui avaient suivi son
crash.

Miller, ou une motivation toute retrouvée

Du côté de Miller, les questions ne sont pas d'ordre physique
mais mental. L'Américain avait surpris tout son monde l'hiver
dernier en retrouvant une motivation qu'on croyait perdue. Le
trublion avait re-gagné des descentes et re-terminé des slaloms.
Avec, comme corollaire, le globe du cristal du classement
général.



A quelle version de Bode Miller aura-t-on droit cette saison ? La
meilleure, il faut l'espérer. Car un Miller à l'aise sur ses skis
relève de la virtuosité. Et un duel au sommet Miller-Svindal
offrirait une vitrine de rêve au Cirque Blanc.

Benjamin Raich, un trouble-fête attitré

Moins charismatique que les deux hommes mais pas moins
polyvalent, Benjamin Raich aura aussi son mot à dire pour le grand
globe de cristal. Vainqueur en 2006 puis dauphin les deux années
suivantes, l'Autrichien cherchera à ramener le plus beau trophée de
la saison au pays du ski roi.



A ces trois favoris s'ajoutent une flopée d'outsiders. Ces
derniers sont Suisses (Didier Cuche, Daniel Albrecht, Marc Berthod,
Didier Défago) ou issus de la nouvelle vague (Ted Ligety, Manfred
Mölgg, Jean-Baptiste Grange, John Kucera).

Quid d'Herminator?

Et Hermann Maier, dans tout ça? L'homme aux 53 victoires en
Coupe du monde a son compteur bloqué depuis presque trois ans.
L'Autrichien dit avoir eu des entraînements de rêve et être motivé
comme jamais. De là à redevenir Herminator? Cela sera un autre
enjeu de l'hiver.

"UN POTENTIEL SANS LIMITE"



Aksel Lund Svindal (25 ans) a retrouvé son gabarit et son
apparence. Sa cicatrice sous l'oeil droit a disparu, refermant le
chapitre de l'accident à Beaver Creek en novembre 2007. Des
fractures au visage et une grande entaille à la cuisse gauche, non
loin de l'artère fémorale, avaient contraint Svindal à une longue
convalescence et "à repartir de zéro" selon ses
dires.



Alors ses bons entraînements pendant l'été lui ont conféré le
statut de favori aux yeux d'observateurs, alléchés par la
perspective de le voir se mesurer de nouveau avec le tenant du
titre, Bode Miller. "Je le crois capable d'être tout de suite
présent. Son potentiel est sans limite", a écrit dans sa
chronique pour le "Krone Zeitung" l'ancien champion autrichien
Stefan Eberharter.



"Il est peut être un peu tôt pour dire que je suis plus fort
qu'avant, attendons quelques courses. Je suis déjà content d'être
là car il aurait pu en être autrement", tempère le grand
Norvégien du haut de ses 1,95m. Avant d'ajouter: "bien sûr que
je veux gagner à Sölden et me battre pour le podium. Seulement, il
s'agit d'être plus rapide que les autres et je ne sais pas où ils
en sont", indique Svindal, qui avait d'ailleurs remporté le
géant de Sölden l'an passé.



Même Hermann Maier, vainqueur de quatre Coupes du monde, voit dans
Svindal un digne successeur "capable de marcher dans ses
traces". "C'est une manière de détourner
l'attention", répond poliment Svindal, le champion du monde
2007 de descente et de géant.



agences/dbu