Didier Cuche et Didier Défago en mal de repères à Sölden

Au moins deux Suisses dans les 10 et un sur le podium. Tel est
l'objectif de l'entraîneur des messieurs Martin Rufener pour le
géant inaugural de dimanche à Sölden (Aut). Chez deux des
principaux intéressés, Didier Cuche et Didier Défago, on se veut
toutefois plus prudent.



«Ce géant arrive peut-être un peu trop tôt pour moi»,
lâche par exemple le Neuchâtelois. «Je sens qu'il me manque
encore quelque chose, qu'il y a encore du boulot à faire. C'est
pourquoi je serais déjà content avec un top 10.»



Son compère valaisan n'est pas moins précautionneux quand il faut
parler d'objectif. «Dans les disciplines de vitesse, je me sens
très bien. Mais en géant, je manque de constance à l'entraînement.
Je dois encore trouver les bons réglages. Un classement aux
alentours de la 12e place serait satisfaisant»



Il est aussi question de matériel chez Didier Cuche. «Avec mon
service-man nous nous creusons la tête pour savoir quelle paire de
skis utiliser. Tout dépendra de la neige. Je vais profiter de la
journée de samedi pour faire des essais et trancher.»

Retrouver sa grinta

Si les deux Romands se mouillent peu,
ce n'est pas par fausse modestie. Mais par manque de repères. Le
géant de Sölden tombe après une longue préparation estivale que
chaque équipe a menée de son côté. Il tombe surtout un mois avant
le «vrai» début de la Coupe du monde en Amérique du Nord.



«Sölden est quelque chose de spécial. C'est notre premier
point de comparaison avec les autres athlètes et donc le moment de
voir si nous avons travaillé dans la bonne direction»,
explique Didier Défago.



L'ambiance de la compétition est aussi à réapprivoiser. «Même
après plus dix ans de carrière, je dois réapprendre à contrôler mon
stress et mon énergie», relève Didier Cuche. «Je ne suis plus
habitué à cette nervosité, alors que c'est une course comme j'en ai
fait tant d'autres. Il faudra que j'arrive à me lâcher.»

Cartes multiples

Les deux hommes, qui disputeront leur neuvième géant à Sölden,
savent aussi que l'hiver ne se joue pas lors de ce prologue.
«Ce n'est pas un miroir de la saison. Par exemple, en 2001, je
finis 17e à Sölden et me retrouve néanmoins à jouer le globe du
géant lors des finales.»



Pour accrocher ce podium désiré par Martin Rufener et que la
Suisse attend depuis six ans sur le glacier du Rettenbach (von
Grünigen 3e en 2002), l'équipe dispose d'autres cartes que les deux
Didier. Elles se nomment Daniel Albrecht et Marc Berthod, tous deux
vainqueurs d'un géant l'hiver dernier (Beaver Creek pour le
Valaisan, Adelboden pour le Grison).



A surveiller aussi de près un petit nouveau, Carlo Janka (22 ans),
auteur d'une prometteuse fin de saison 2007/2008 (9e en géant à
Whistler) et d'une préparation impressionnante aux dires de ses
entraîneurs.



si/bao