Janka gagne la descente et déborde Raich au général

Carlo Janka ne pouvait pas mieux débuter les finales de la Coupe
du monde à Garmisch (All). Victorieux en descente, le Grison a fait
le plein de points en l'absence de Benjamin Raich, son dernier
rival dans la quête au globe du classement général.



En raflant les 100 points dévolus au vainqueur, Janka compte
désormais 54 unités d'avance sur l'Autrichien à trois courses du
dénouement de la saison. Bref, le phénomène d'Obersaxen est en
position de force pour enlever la récompense suprême de l'hiver et
rejoindre dans les annales Paul Accola, dernier Suisse vainqueur du
grand globe en 1992.

Janka peut rêver du grand globe

C'est bien d'être en
position du lapin, car on a l'avantage sur le chasseur

Carlo Janka

Le phénomène
d'Obersaxen estime désormais que le classement général de la Coupe
du monde serait la cerise sur la gâteau d'une saison déjà très
belle. "C'est toujours possible (de remporter la Coupe du
monde), le tracé me convient et je pense que je peux être
encore rapide demain (dans le super-G)", a ajouté le
Suisse.



"Je savais que c'était la course où il fallait que je marque
des points. Ce fut très serrée, et j'ai la chance d'être tombé du
bon côté du chronomètre", a analysé "Iceman". "Ce sont les
courses où il faut que je brille car je serai derrière Raich dans
les épreuves techniques". Le géant et le slalom auront lieu
vendredi et samedi à Garmisch. ""C'est bien d'être en position
du lapin, car on a l'avantage sur le chasseur"", a-t-il
conclu.

Le Grison avantagé par les conditions

Non content d'avoir mis Raich dans l'embarras, Janka a a devancé
l'Autrichien Mario Scheiber pour priver pour la première fois la
puissante Autriche de la moindre victoire en descente sur un hiver
entier depuis la saison 1991-1992.



La course s'est jouée dans un mouchoir puisque Janka a couvert les
3'300 mètres de la Kandahar en 1'58"45 pour devancer Scheiber de
0"02 et les deux troisièmes de 0"07. Parti avec le dossard 20,
Janka a reconnu avoir bénéficié de meilleures conditions
atmosphériques. "J'ai eu une meilleure visibilité", a
déclaré Janka, après la septième victoire de sa carrière. "Dans
la première partie de course, ce n'était pas parfait, mais je n'ai
commis aucune faute sur le bas."

Un dos douloureux pour Cuche

Didier Cuche (8e) et Didier Défago
(13e) un peu en retrait, l'autre bonne nouvelle helvétique du jour
est venue de Patrick Kueng. A 26 ans, le Glaronais est monté sur
son premier podium en Coupe du monde, troisième ex-aequo avec le
Canadien Erik Guay.



Cuche, déjà assuré du petit globe de cristal de la descente, a
avoué avoir skié avec un dos douloureux. "J'ai failli ne pas
prendre le départ", a souligné le Neuchâtelois, qui a couru
après injection d'un analgésique.

PATRICK KUENG : UNE ECLOSION TARDIVE



Troisième de la descente de Garmisch-Partenkirchen, Patrick Küng a
fêté à 26 ans son premier podium en Coupe du monde. Lorsque l'on
connaît le parcours chaotique du Glaronais pour arriver au sommet,
on comprend mieux son éclosion tardive. Deux événements ont retardé
l'avènement de Kueng.



Le premier a eu lieu en 2002 à Verbier, lorsque son ami et
coéquipier Werner Elmer avait perdu la vie lors d'une descente FIS
en entrant en collision avec un officiel. Le second s'était produit
en mars 2006. Patrick Kueng avait lourdement chuté et s'était brisé
le tibia et le péroné.

Une saison plus que réussie

D'abord engagé en Coupe d'Europe, où il a
remporté le classement de la descente en 2009, Kueng a marqué ses
premiers points en Coupe du monde à Wengen en janvier 2009 (19e du
super-combiné). Déjà deux fois onzième cette saison dans la
discipline reine (à Lake Louise et à Wengen), il a décroché son
premier podium après seulement 21 courses en Coupe du monde.



"Ma saison a été réjouissante et terminer comme cela, c'est
impeccable, a reconnu le vice-champion de Suisse de descente
2009. Si en automne on m'avait dit que je tiendrais mon ticket
pour les JO après seulement trois courses, j'aurais signé tout de
suite".



"Cet été lors de la préparation, j'ai pu beaucoup profiter des
conseils de Didier Cuche et de Didier Défago. Ce sont des gars
super avec qui j'ai de bonnes relations, même si cet hiver j'ai dû
batailler pour me faire une place".

Premiers Jeux "arrosés"

J'ai pu beaucoup
profiter des conseils de Didier Cuche et de Didier Défago

Patrick Kueng

Pour ses premiers
Jeux olympiques, Kueng n'a pas eu le loisir de concourir. Huitième
de l'entraînement olympique, sa place avait été finalement
attribuée à Didier Défago, avec le succès que l'on sait.



Pris en grippe par un journal de boulevard zurichois pour une
soirée arrosée à la maison suisse, Kueng a montré sur la piste ce
dont il était capable. "Je crois que c'était la meilleure
réponse que je pouvais leur donner".



agences/rou