Carlo Janka, Simon Ammann, Dario Cologna, Didier Cuche, Didier
Défago et autre Michael Schmid. Autant de noms qui ont trusté
podiums et trophées cet hiver. De quoi combler leur patron, Urs
Lehmann. Interview avec le président de Swiss-Ski.
SPORTINFORMATION: - Urs Lehmann, Swiss-Ski
n'avait encore jamais vécu une saison si euphorique. Comment
l'expliquer?
URS LEHMANN: Selon moi, il y a trois raisons.
Premièrement, nous avons la chance de disposer de talents purs,
tels Cologna, Cuche, Ammann ou Janka. Deuxièmement, nous
bénéficions de très bons entraîneurs qui ont réussi à mettre leurs
qualilités au service de leur équipe. Troisièmement, nous avons été
à la hauteur sur le plan stratégique et administratif. A ces trois
explications, il faut aussi reconnaître que le facteur chance nous
a été favorable.
SPORTINFORMATION: - Quelle est la part de
Swiss-Ski dans cette réussite?
URS LEHMANN: En tant que Fédération, nous ne
devons pas exagérer notre apport. Nous avons toutefois réussi de
jolis coups qui ont contribué au succès. Je pense par exemple à
l'engagement en fond de Fredrik Aukland, un des meilleurs
entraîneurs du monde (réd: mais aujourd'hui sur le départ). En
saut, nous avons parfaitement collaboré avec Ammann et Küttel pour
trouver un successeur à Werner Schuster (réd: l'ancien coach parti
en Allemagne). En ski alpin, la confiance accordée à Martin Rufener
depuis plusieurs années a également porté ses fruits.
"Ammann aurait dû être épaulé par Küttel"
SPORTINFORMATION: - En fond et en saut,
Cologna et Ammann semblent toutefois bien seuls...
URS LEHMANN: Ammann aurait dû être épaulé par
Küttel. Mais celui-ci a vécu une mauvaise saison. Reste que deux
sauteurs de pointe, c'est insuffisant. Nous devons travailler sur
ce plan avec les instances locales et régionales. Le but est de
préparer la prochaine génération pour les JO de Sotchi 2014. En
fond, la situation est différente. Livers, Perl et Fischer ont déjà
un bon niveau. Il existe actuellement un fort engouement chez les
jeunes, que l'on peut attribuer aux succès de Cologna. Même si nous
ne pourrons jamais nous comparer à la Norvège, on peut
raisonnablement espérer plus de densité dans l'élite du fond
helvétique.
SPORTINFORMATION: - Même en période de
succès, il faut penser à améliorer ses points faibles. Qu'en est-il
chez Swiss-Ski?
URS LEHMANN: Nous sommes conscients de nos
faiblesses. Après les JO de Vancouver, j'avais déjà affirmé que
nous avons trois gros chantiers en vue: les disciplines techniques
chez les skieuses alpines, le ski de fond féminin et, dans une
moindre mesure, le combiné nordique.
SPORTINFORMATION: - Ces disciplines
doivent-elles s'attendre à des coupes budgétaires?
URS LEHMANN: Selon toute vraisemblance, aucun
secteur ne va au-devant de réductions. Le succès ne dépend pas
seulement des moyens financiers octroyés, mais aussi de la façon
dont l'argent est utilisé. Certains chefs de discipline réclament
plus d'argent. Martin Rufener, par exemple, aimerait 200'000 francs
de plus par année pour préparer Sotchi et mieux encadrer les
talents en Coupe d'Europe.
"Il n'y aura pas davantage d'argent"
SPORTINFORMATION: - Qu'allez-vous
faire?
URS LEHMANN: Si j'étais chef de discipline, je
poserais les mêmes exigences. Mais en tant que président, j'ai un
autre discours. En tenant compte de la demande de Martin et de nos
huit secteurs d'activité, Swiss-Ski devrait générer 1,6 million de
plus. Cela n'est pas possible. Le ski alpin masculin est déjà notre
discipline la mieux dotée. Il n'y aura pas davantage d'argent. Il
faudra simplement mieux l'utiliser.
SPORTINFORMATION: - Le ski alpin dames a été
passablement critiqué durant les JO. Allez-vous procéder à des
changements au niveau des entraîneurs?
URS LEHMANN: Nous n'avons pris encore aucune
décision. Une discussion avec les différentes parties prenantes est
indispensable. Nous tenons vraiment à la continuité avec nos
entraîneurs. D'un autre côté, nous ne pouvons pas accepter que
notre équipe de slalom n'engrange même pas 100 points sur une
saison.
SPORTINFORMATION: - Avec vos résultats,
peut-on imaginer l'arrivée de nouveaux sponsors?
URS LEHMANN: Il existe une certaine marge de
manoeuvre pour dégoter de nouveaux sponsors. Reste que nous ne
sommes pas loin d'un plafond. Encore une fois, tout le défi
consistera à se montrer plus efficace dans la gestion de nos
finances. Des synergies pourraient aussi être discutées, par
exemple entre le saut, le combiné nordique et le fond.
Propos recueillis par Sportinformation Zurich / dbu
Lindsey Vonn la plus riche
Lindsey Vonn est l'athlète ayant le plus gagné d'argent en "prize-money" cette saison. L'Américaine a terminé la saison avec un pactole de 492'450 francs suisses. Chez les hommes, Didier Cuche a devancé dans ce classement le Grison Carlo Janka, vainqueur du gros Globe.
"Prize-money" de la saison 2009/2010
Messieurs
1. Didier Cuche (S) 334'850 francs
2. Carlo Janka (S) 305'673
3. Benjamin Raich (Aut) 206'775
4. Ivica Kostelic (Cro) 184'375
5. Reinfried Herbst (Aut) 175'325
6. Marcel Hirscher (Aut) 172'600
7. Julien Lizeroux (Fr) 155'562
8. Aksel-Lund Svindal (Nor) 144'775
9. Felix Neureuther (All) 142'500
10. Ted Ligety (EU) 136'150
...
11. Michael Walchhofer (Aut) 133'000
12. Silvan Zurbriggen (S) 115'600
20. Didier Défago (S) 75'100
30. Marco Büchel (Lie) 33'187
36. Tobias Grünenfelder (S) 24'675
41. Ambrosi Hoffmann (S) 19'750
49. Patrick Küng (S) 13'012
60. Sandro Viletta (S) 5450
68. Marc Gini (S) et Marc Berthod (S) 4500
Dames
1. Lindsey Vonn (EU) 492'450
2. Maria Riesch (All) 356'200
3. Kathrin Zettel (Aut) 272'200
4. Anja Pärson (Su) 194'650
5. Sandrine Aubert (Fr) 149'000
6. Marlies Schild (Aut) 146'750
7. Tina Maze (Sln) 146'000
8. Kathrin Hölzl (All) 121'075
9. Tanja Poutiainen (Fin) 110'000
10. Elisabeth Görgl (Aut) 86'000
...
11. Fabienne Suter (S) 84 375
13. Nadia Styger (S) 64'375
16. Nadia Kamer (S) 56'000
18. Dominique Gisin (S) 50'750
22. Fränzi Aufedenblatten (S) 41'500
36. Martina Schild (S) et Andrea Dettling (S) 15'750
38. Marianne Abderhalden (S) 15'000
63. Aline Bonjour (S) 1800
73. Jessica Pünchera (S) 1200