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Didier Cuche évoque son après-saison. Interview

Didier Cuche souffre du dos maintenant que la saison est terminée.
Didier Cuche souffre du dos maintenant que la saison est terminée.
Ce n'est pas parce que la saison Coupe du monde est terminée que Didier Cuche a déjà rangé ses skis. Entre les Championnats de Suisse, les tests et diverses activités "sponsoring", le Neuchâtelois a encore à faire. Il en parle.

Invité de l'émission "Sport Dimanche" sur tsr, Didier Cuche,
récent vainqueur du Globe de cristal de descente, a accordé
quelques minutes à tsrsport.ch pour évoquer quelques sujets "plus
légers", comme l'après-saison Coupe du monde ou encore ses
prochaines vacances. Interview.



tsrsport.ch: - La saison "officielle" s'est
terminée à l'occasion des finales de Garmisch. Après ça, vous aviez
encore les Championnats de Suisse, puis les tests de matériel et
d'autres activités "sponsoring". Comment est l'état d'esprit
actuel? On se dit "vivement les vacances"?




DIDIER CUCHE: D'abord, on est content d'arriver à
la fin de la saison, le plus beau morceau. On sent qu'on relâche
ensuite vraiment la pression. Après il y a quand même certaines
obligations concernant les sponsors, les tests des modèles de ski
suivants, etc. Bref, ça fait encore pas mal de jours sur la route,
tout ne se finit pas du jour au lendemain. Moi je pense avoir
terminé autour du 10 avril. Mais il y a des choses très agréables,
comme les Championnats de Suisse à Stoos, où il a fait un
magnifique temps. Et le fait que ça soit plus décontracté, ça
aide.



tsrsport.ch: - Mais comment aborde-t-on ces
Championnats de Suisse quand on a déjà quelques titres à son
palmarès? On la joue vraiment sérieux?




DIDIER CUCHE: Il y a toujours une course FIS
avant la descente des Championnats de Suisse. L'objectif n'est pas
forcément de gagner, histoire que les points des plus jeunes soient
meilleurs. Mais il faut tout de même terminer dans les dix
premiers, car sinon la pénalité remonte, ce qui est moins bon.
Après, pour les Championnats de Suisse, tout le monde y va pour
gagner, et moi aussi. Mais depuis quelques années j'y attache
beaucoup moins d'importance. Si je fais un bon résultat tant mieux.
Là, j'ai terminé 3e derrière deux jeunes qui ont fait une belle
saison en Coupe du monde. Donc très bien pour eux, mais mon
objectif de la semaine était d'amener mes nouveaux skis sur la
neige pour la première fois. Ces skis ne sont pas autant
performants que les "anciens" au niveau glisse. On a ainsi déjà
quelques infos sur les skis que l'on va utiliser l'hiver
prochain.

Des tests de matériel dès ce lundi en Norvège

tsrsport.ch:

-
Les tests matériels se dérouleront dès lundi en Norvège. Pourquoi
là-bas
?



DIDIER CUCHE:

Nous allons là-bas avec l'espoir
d'avoir une neige aux caractéristiques plus hivernales, qui a moins
changé en neige de printemps. Malheureusement, ce sera difficile à
trouver car il a fait très chaud depuis une semaine partout en
Europe, même au nord. J'avais l'espoir de faire ça à Stoos, sur une
pente qui n'était pas très exposée au soleil, mais il a là aussi
fait très chaud... La marque de ski a donc trouvé un endroit en
Norvège où c'était encore correct.



tsrsport.ch:

- Concrètement, comment ça
marche? La marque convoque tous ses skieurs au même endroit pour
ces tests
?



DIDIER CUCHE:

Non, une bonne partie des tests se
fait avec les athlètes qui sont bien avec la marque en Coupe du
monde, qui ont un bon potentiel au niveau du feeling sur les skis.
Enfin, là on parle de ceux qui restent avec la marque, donc 3-4
skieurs. Après, il y aura les coureurs que la boîte aimerait bien
avoir sous contrat. Et là, ce sera une grande surprise pour
moi.

Une ambiance bien plus détendue

tsrsport.ch: - L'ambiance y sera aussi plus
détendue qu'en Coupe du monde...




DIDIER CUCHE: Il faut tout de même rester très
concentré. Je vais tester des skis de super-G, sur un tracé de
super-G. Il ne sera certes pas aussi dangereux qu'en Coupe du monde
puisqu'il nous faut une piste où on peut être régulier dans la
prise de risques pour que le test nous donne des valeurs fiables.
Mais tout ceci se fait très tôt le matin, et vers 10h c'est
terminé. L'ambiance est ensuite bien plus sympathique, où on
discute beaucoup matériel, mais avec de bonnes rigolades.



tsrsport.ch: - C'est donc là qu'on relâche la
pression de l'hiver?




DIDIER CUCHE: On profite surtout, une fois le
travail terminé, de partager des aspects un peu plus humains. Ca ne
va en revanche pas durer très longtemps puisque je n'y serai que
trois jours.

Des vacances de golf et de planche à voile

tsrsport.ch:

- On sait que les vacances des
skieurs ne sont pas très longues, que la préparation physique
reprend très vite. Avez-vous déjà une idée de ce que vous ferez
pendant les vacances? A nouveau de l'héliski
?



DIDIER CUCHE:

Oui oui, je sais ce que j'aimerais
faire, mais je suis quelqu'un qui s'y prend toujours un peu tard en
ce qui concerne les réservations. Parfois, ça tombe même carrément
à l'eau! Mais là j'ai bien envie d'aller faire des vacances de golf
et de planche à voile, entre la mi-avril et la mi-mai... L'héliski,
j'en ai fait l'année passée. Il y aurait eu possibilité d'en
refaire cette année en Turquie, mais les dates n'étaient pas
idéales. Le but était aussi une fois de se retrouver à quelques
skieurs pour se faire une jolie semaine, mais les disponibilités de
chacun ne correspondaient pas vraiment. Il faudrait s'y prendre une
année à l'avance.

C'est Roland Platzer
qui va remplacer Mauro Pini

Didier
Cuche

tsrsport.ch:

-
Question plus sérieuse, Mauro Pini s'en va entraîner les filles.
Après Patrice Morisod l'an dernier, vous perdez un deuxième
entraîneur. Comment réagissez-vous à ça
?



DIDIER CUCHE:

Ce qui est un peu dommage, c'est
qu'on avait trouvé quelqu'un de bien pour remplacer Patrice,
quelqu'un avec un bon bagage et avec de l'expérience. On ne
repartira toutefois pas de zéro puisque c'est l'assistant de Pini,
Roland Platzer (réd: 31 ans), qui va reprendre le poste. Il est
très jeune, travaille avec nous depuis 6 ans et a une belle
carrière devant lui. Il a un très bon oeil, arrive techniquement
bien à communiquer avec les athlètes. C'est un jeune qui va aller
loin. Je suis content qu'il puisse remplacer Mauro Pini comme chef
de groupe car on avait un peu peur que ce Tyrolien du Sud, faute de
pouvoir tenter sa chance à l'échelon supérieur, s'en aille
ailleurs, en Italie par exemple.



Mauro, j'ai aimé travailler avec lui, mais si ce nouveau challenge
était son voeu, je lui souhaite bonne chance dans sa nouvelle
mission.



tsrsport.ch:

- Vous, les skieurs, vous êtes
consultés dans ces changements d'entraîneurs
?



DIDIER CUCHE:

Alors pour Mauro pas du tout. Même
Martin Rufener, notre entraîneur en chef, a été mis devant le fait
accompli, ce qui est un peu dommage. Si Mauro veut partir ailleurs,
personne ne peut l'attacher. A la fin, le résultat est peut-être le
même, mais c'est la manière qui a surpris et fâché certaines
personnes. Dans l'absolu, je ne pense pas que le niveau va baisser,
du moins je ne l'espère pas. Dans notre staff d'entraîneurs,
certains sont là depuis près de 10 ans, donc ça ne devrait pas
changer grand-chose.



Propos recueillis par Daniel Burkhalter

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"Après le ski, il faudra quand même que j'arrive à vivre"

tsrsport.ch: - Vous avez dit que la prochaine saison serait "normalement" votre dernière. Qu'est-ce qui fera que ce sera la dernière ou pas?
DIDIER CUCHE: Je ne vous cache pas que ce printemps j'ai commencé à fortement sentir mon dos douloureux. C'est peut-être dû au relâchement depuis les finales de Garmisch et l'absence d'entraînement. La musculature se relâche très vite, le maintien est moins bon et comme j'ai des disques un peu tassés, je souffre un peu du dos en ce moment. J'espère que ça ira mieux ces prochaines semaines, d'ici à la reprise de l'entraînement physique. C'est en tout cas le genre de choses qui pourraient me faire dire stop. Après le ski, il faudra quand même que j'arrive à vivre, et que mon corps me laisse profiter d'autre chose que de simplement être debout ou assis quelque part.

La notion du plaisir tiendra aussi sa place. Je sais qu'en ce moment il est là, sauf bien sûr quand le chrono n'est pas bon et qu'on se fait peur. Après, s'il n'y a plus que le plaisir mais que le chrono ne correspond plus, ce que je n'espère pas, il faudra se poser la question. Pour le moment, je planifie la saison prochaine, mais plus on s'approchera du terme de celle-ci plus je me rendrai compte si j'ai envie de remettre ça ou non.

tsrsport.ch: - On sait que vous appréciez particulièrement la piste de Garmisch, où se dérouleront les Championnats du monde 2011. En même temps, vous savez que ça pourrait être votre dernière saison. L'aborderez-vous donc différemment?
DIDIER CUCHE: Pour ce qui est de la préparation, ce sera la même. Le but sera d'avoir la même bonne forme physique que l'hiver passé. Après, il faudra réussir de bonnes performances pour arriver en confiance à Garmisch... Mais cette année, on s'est rendu compte qu'un Bode Miller avait peut-être aussi joué tactique pour avoir un meilleur dossard. Il ne partait ainsi pas dans le groupe des dossards 16 à 22, mais plutôt entre 8 et 15, ce qui a été un énorme avantage. Beaucoup de marques se créent sur la piste, même si cette dernière ne souffre pas tellement. Est-ce qu'il faut calculer pour ça ou est-ce que l'envie de se faire plaisir primera? Je penche plutôt pour la deuxième option. Je ne suis pas forcément un calculateur, mais c'est peut-être la question qu'il faudrait se poser...