Modifié

Didier Cuche: "Il faut arriver à être performant dès le début"

Didier Cuche: "Gagner à Wengen serait génial."
Didier Cuche: "gagner à Wengen serait génial."
A quoi rêve un skieur au palmarès étincelant? Avec 54 podiums à son actif, et l'or acquis en super-G aux derniers Mondiaux, Didier Cuche entend surtout engranger les bons résultats dès le début de la saison, dimanche prochain.

Il est prêt comme si c'était sa première saison. La sagesse en plus. A une semaine du début de la Coupe du monde de ski à Sölden, Didier Cuche (36 ans) table sur la régularité pour faire de sa seizième (et dernière?) saison sur le cirque blanc une source de plaisir et surtout de victoires.

Le week-end prochain, le skieur des Bugnenets aura fort à faire puisqu'il devra défendre son "titre" en géant superbement glané l'an passé sur le glacier autrichien. Pas question de se mettre trop de pression pour autant.

"C'est surtout remettre le pied à l'étrier qui est plus difficile"

tsrsport.ch: Didier Cuche, vous sentez-vous au top physiquement? A 36 ans, êtes-vous prêt à aborder cette nouvelle saison?

Didier Cuche: Je me sens bien, je touche du bois. D'autant qu'il y a pas mal de blessés actuellement. La fin de la saison passée était rude pour moi au niveau physique, avec un dos bloqué. Mais là, je suis en forme, c'est sûr. L'adage dit qu'un esprit sain passe par un corps sain.

tsrsport.ch: Vous évoluez depuis 1993 au plus haut niveau de la compétition. Est-ce facile de garder la motivation durant la préparation estivale et ses entraînements physiques très exigeants?

Didier Cuche: Oui, une fois qu'on est dedans, ça va. C'est surtout remettre le pied à l'étrier qui est plus difficile, après la pause d'avril à mai.

tsrsport.ch: Pensez-vous pouvoir rééditer votre victoire à Sölden le week-end prochain?

Didier Cuche: Je ne fais pas de fixation de regagner à Sölden. Répéter ce qui a déjà été atteint est particulièrement dur. Ensuite, mon résultat dépend de beaucoup de facteurs, le premier d'entre eux étant les résultats des autres. Si je termine au-delà du cinquième rang la semaine prochaine, je devrai alors bien analyser ma course. Mais si je finis dans le top-5, ce sera un bon départ.

"Je ne ferai pas une maladie si je ne gagne pas à Wengen"

tsrsport.ch: Votre objectif principal cette saison est-il un quatrième globe en descente?

Didier Cuche: Pour remporter un globe par discipline, il faut assurer entre 7 et 11 courses réussies. C'est donc un objectif qui est dur de se fixer en début de saison et qui peut survenir seulement plus tard dans la saison. Dans tous les cas, c'est la régularité qui paie. Il faut parvenir à être performant dès le début, gagner le maximum de points à chaque course.

Didier Cuche dans son élément, l'or blanc. [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]
Didier Cuche dans son élément, l'or blanc. [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]

tsrsport.ch

: Justement, y a-t-il une course que vous souhaitez vraiment remporter? Tout le monde vous attend à Wengen, une des rares "mythiques" qui manque à vos tabelles...

Didier Cuche: Gagner Wengen, ce serait génial. C'est vrai que beaucoup de gens m'attendent sur ce tracé. Certains me mettent presque la pression. Mais honnêtement, je n'en ferai pas une maladie si je ne gagne pas.

Si l'on regarde ma carrière, j'ai réalisé 54 podiums en tout lors de courses, mais "seulement" 14 victoires. Mathématiquement, cela signifie que j'ai gagné une course par saison en quinze ans...

Alors, c'est vrai que la deuxième partie de ma carrière a été plus bénéfique, mais ce que je veux dire, c'est qu'il est difficile de gagner plusieurs courses. Tout comme il est difficile de regagner des épreuves qu'on a déjà remportées.

"J'espère réussir les rendez-vous en Suisse et en Autriche"

tsrsport.ch: Quels seront vos autres objectifs cette saison?

Didier Cuche: J'espère réussir au mieux les rendez-vous en Suisse et en Autriche. Ceux-là sont essentiels pour convoiter un globe de cristal. Mon objectif est donc d'être bon en janvier et février, où se joue la partie essentielle de la Coupe du monde. Et où se déroulent aussi les Mondiaux.

tsrsport.ch: Un mot sur Daniel Albrecht, qui est censé revenir cette saison à la compétition. Vous qui l'avez côtoyé dernièrement, pensez-vous que c'est du domaine du réalisable?

Didier Cuche: Je n'ai pas vu Daniel récemment, mais un retour pour lui avec une perf', c'est possible. Après, que considérera-t-on comme un vrai retour? Entrer dans le top-30, le top-15? C'est très délicat de faire des pronostics, et lui seul pourra se fixer des objectifs. Personnellement, je lui souhaite de regagner, bien sûr, mais le fait qu'il soit déjà là est super.

Propos recueillis par Henri Della Casa

Publié Modifié