Tobias Grünenfelder écrit une page d'histoire

Tobias Grünenfelder (33 ans) a écrit une page d'histoire du ski alpin en s'adjugeant dimanche le super-G de Lake Louise (Can). Jamais un athlète n'avait enlevé aussi tardivement son premier succès en Coupe du monde. La persévérance du Glaronais, qui a fêté ses 33 ans samedi, a fini par payer.

"Les sensations sont encore plus belles lorsque tu dois attendre aussi longtemps pour t'imposer", lâchait Tobias Grünenfelder quelques heures après sa victoire. "Cela n'a pas été toujours facile pour moi. Je me suis parfois demandé s'il ne valait pas mieux tout plaquer, avouait-il. Mais ce genre de pensées se sont toujours envolées très rapidement. En fait, j'ai toujours été persuadé que j'étais capable de remporter une victoire en Coupe du monde."

Une lente progression

La parcours du frère des anciens skieurs Jürg et Corina a été parsemé d'embûches. Il n'avait jusque-là pas été aidé par la chance: en descente à Bormio en 2005, il avait ainsi course gagnée avant de chuter dans le schuss d'arrivée, échouant au 3e rang et se déchirant les ligaments internes d'un genou. Tobias Grünenfelder a ainsi dû attendre son 180e départ pour prendre enfin place sur la plus haute marche du podium.

Le Glaronais avait fait ses début en au plus haut niveau le 5 janvier 1997, à Kranjska Gora, en géant. C'est encore en géant qu'il décrochait ses premiers points deux ans plus tard, également dans la station slovène, et qu'il fêtait son premier "top ten" en 2002 à St-Moritz. C'est cependant le super-G qui permettait à Tobias Grünenfelder de monter pour la première fois sur un podium, en 2003 à Garmisch (3e).

"Mieux vaut tard que jamais"

Il lui aura fallu près de huit années supplémentaires pour franchir un nouveau palier et vivre le plus beau moment de sa carrière. "Mieux vaut tard que jamais", lâchait Tobias Grünenfelder, dont la victoire est par ailleurs la première fêtée par un Suisse sur des skis de la marque helvétique Stöckli depuis Didier Plaschy en 1999.

Son avènement était en outre attendu par ses entraîneurs: "Tobi est un excellent technicien qui a beaucoup progressé en glisse ces dernières années", relevait l'entraîneur de son groupe Hans Flatscher. "Je savais qu'il était capable de gagner. Il est souvent le plus rapide à l'entraînement. Le potentiel était là. Il est également un redoutable battant, qui ne renonce pas facilement."

Tobias Grünenfelder, qui a également le sourire dans sa vie privée depuis qu'il a rencontré sa compagne l'hiver dernier à Kitzbühel, va se découvrir de nouvelles ambitions. Il se verrait bien s'offrir une médaille mondiale en février à Garmisch, sa destination préférée, là où il est déjà monté à deux reprises sur un podium en Coupe du monde.

si/ag