Silvan Zurbriggen triomphe en descente

Silvan Zurbriggen a créé la sensation en s'adjugeant la descente de Val Gardena, en Italie. Le Valaisan a devancé l'Autrichien Romed Baumann et le Neuchâtelois Didier Cuche.

Estampillé slalomeur, Silvan Zurbriggen avait déjà surpris en ce début de saison en se montrant à l'aise en vitesse. Mais personne n'aurait toutefois imaginé que le coureur de Brigue s'offre la "Saslong", une des grandes classiques du circuit.

Parti avec le dossard 23, le Haut-Valaisan a fait la nique à tous les favoris, dont Didier Cuche. Deuxième en 2006 et 2007, le skieur des Bugnenets pensait enfin tenir sa première victoire en descente à Val Gardena, lorsque les Autrichiens Klaus Kröll et Michael Walchhofer sont venus mourir juste derrière lui au classement. Mais c'était sans compter sur la "perf" de Zurbriggen, puis de celle de Romed Baumann (avec son dossard 26).

"Je suis satisfait de moi", a commenté Cuche. "C'est un bon résultat pour toute l'équipe, dans la lignée de ce qu'on montre à l'entraînement. C'est mon deuxième podium de la saison (3e en super-G à Beaver Creek) et je suis satisfait. Mais, évidemment, n'ayant jamais gagné la descente de Val Gardena, j'y ai cru un moment, surtout après que Walchhofer eut échoué à améliorer mon temps."

 La revanche de 2007

Vainqueur du combiné de Kitzbühel en 2009, Zurbriggen a enlevé dans les Dolomites, à 29 ans, son deuxième succès en Coupe du monde. "Je suis tout simplement heureux même si je donne peut-être l'apparence de quelqu'un de calme, de réservé. Mais je suis fier d'avoir gagné en descente, la discipline reine. En plus, c'est une classique et cela me rend encore plus heureux", a-t-il lâché.

Zurbriggen a aussi pris une revanche avec la "Saslong", où il avait violemment chuté lors de l'édition 2007. Touché au genou, il s'était fait dire par un médecin de Bolzano qu'il était perdu pour le ski de haut niveau... "Sur cette piste, on comprend que la frontière entre la chance et la malchance est vraiment ténue. J'avais fait une grosse culbute ici sur la bosse du chameau et les chutes de plusieurs concurrents aujourd'hui m'ont rappelé ce mauvais souvenir. J'ai dû prendre sur moi pour me reconcentrer", a-t-il reconnu.

Zurbriggen a aussi dépoussiéré le palmarès helvétique à Val Gardena, où aucun Suisse n'avait épinglé la descente depuis William Besse en décembre 1992. Bref, c'est un joli pied de nez de celui qui avait été chassé de l'hôtel des Suisses à Lake Louise fin novembre par son coach Martin Rufener après un clash, dont les raisons sont toujours tenues secrètes.

En tête du général

Brillant à la fois en slalom (4e à Val d'Isère, 6e à Levi) et en descente (1er à Val Gardena, 4e à Lake Louise), Zurbriggen est en train de réussir un grand écart qui ne se voit plus sur le circuit. S'il continue sur ce rythme, le médaillé de bronze des JO de Vancouver (en super-combiné) sera redoutable dans la quête au globe du classement général. C'est d'ailleurs lui qui tient actuellement la corde, avec 21 points d'avance sur Walchhofer.

"C'est sûr qu'en début de saison personne ne pensait à moi pour le classement général, dont j'ai pris la tête aujourd'hui. Mon but pour le moment est de rester très constant. La Coupe générale est un objectif prestigieux mais il y a encore beaucoup de courses, a-t-il commenté. Je participe à toutes les disciplines et, parfois, il faut savoir lever le pied", a ajouté le coureur de Brigue, qui ne sait pas encore s'il participera à la prochaine descente, à Bormio le 29 décembre.

si/alt