Zurbriggen continue de surprendre sur la Stelvio

Silvan Zurbriggen n'est pas redescendu de son nuage à Bormio/ITA. Le Valaisan a pris la deuxième place de la descente, seulement battu d'un souffle (0''08) par l'Autrichien Michael Walchhofer.

Quatrième à Lake Louise, vainqueur à Val Gardena et deuxième à Bormio: il n'y a plus de doutes, Zurbriggen s'est bel et bien mué en descendeur. Beaucoup le voyaient pourtant rentrer dans le rang sur la Stelvio de Bormio, une piste très exigeante et réservée aux purs spécialistes de la vitesse.

Coup de poker payant

Les entraînements du coureur de Brigue (23e et 33e) n'auguraient pas non plus un podium. De même que son manque de repères à Bormio, où Zurbriggen avait zappé les trois dernières éditions. Autant dire que le Valaisan a, encore une fois, bluffé son monde. "C'est absolument incroyable, car je ne pensais pas être aussi vite", a-t-il déclaré après la descente.

On rappellera qu'il aurait également dû renoncer cette année à se déplacer en Valteline, histoire de se reposer pendant les Fêtes. Mais au vu sa forme, il a finalement pris le risque de venir à Bormio. Ce coup de poker s'est avéré largement payant.

En rouge au général

Outre un onzième podium en Coupe du monde, Zurbriggen est repassé en tête du classement général et a pris le large avec Walchhofer dans celui de la descente. Il sera maintenant intéressant de voir comment Zurbriggen parvient à alterner descentes et slaloms en janvier. "Je suis à nouveau en tête du général, et même si ça me fait plaisir, ce n'est pas l'objectif. Alors je prends une course après l'autre." S'il continue de réussir ce grand écart, dont aucun autre coureur n'est capable, le Valaisan pourra sérieusement lorgner sur le globe du classement général. Mais Zurbriggen de tempérer: "Ce qui m'embête un peu, c'est quand même d'avoir perdu la tête au classement de la descente".

La nouvelle prouesse de Zurbriggen a éclipsé celle de son coéquipier Patrick Küng. Le Glaronais de 26 ans a terminé au 4e rang, soit le deuxième meilleur résultat de sa carrière après une 3e place à Garmisch en mars dernier.

Le héros du jour, Michael Walchhofer, commentait sa victoire avec philosophie. "J'ai essayé de prendre plaisir à cette course que j'avais déjà gagnée deux fois, en 2007, et que je suis fier d'avoir remportée désormais trois fois. Je me suis dit que tout allait bien à l'entraînement et que je devais surtout rester tranquille."

Des regrets pour Cuche

Pour Didier Cuche, c'est l'amertume qui a primé. Très rapide sur le haut du tracé, le Neuchâtelois a commis une faute d'intérieur peu avant la minute de course. Malgré cette erreur, a priori rédhibitoire, Cuche a réussi le petit (mais vain) exploit de ne perdre "que" 2''32 sur Walchhofer et de terminé au 21e rang. Tout comme à Val Gardena juste avant Noël, le skieur des Bugnenets espérait épingler une première fois la Stelvio de Bormio à son palmarès.

Une lacune qu'il tentera à nouveau de combler dans deux semaines à Wengen, la troisième classique qui manque sur son C.V. A l'instar de Cuche, les Autrichiens Mario Scheiber et Klaus Kröll avaient la victoire en ligne de mire. Mais tous deux ont été éliminés dans les dernières secondes de course. Autant de mésaventures qui ont fait le bonheur de Walchhofer, pour la troisième fois victorieux tant à Bormio que lors de la saison en cours. Pas mal pour un vétéran de 35 ans qui prendra sa retraite sportive à la fin de l'hiver...

si/lper