Ivica Kostelic devance les Autrichiens lors du slalom

Le ski helvétique est à la fête en ce dimanche 8 janvier. Mais à Zauchensee avec Lara Gut et Dominique Gisin, pas à Adelboden! Les hommes ont quelque peu manqué leur premier week-end oberlandais, avec une 7e place comme meilleur résultat en géant (Marc Berthod) et la 10e de Silvan Zurbriggen lors du slalom.

A la fête samedi en géant, les Français ont cette fois complètement sombré, laissant la vedette aux Autrichiens, qui placent trois des leurs dans le top-4. Mais comme samedi avec Aksel Lund Svindal - 1er ex-aequo avec Cyprien Richard - un "étranger" a joué les "trouble-fête": le Croate Ivica Kostelic, devant de bout en bout.

"Ivo" à la maison dans l'Oberland

La victoire de Kostelic à Adelboden n'est pourtant pas une surprise. Et ce pour plusieurs raisons. D'une part, le Croate s'est élancé avec le dossard no1, ce qui, par ces conditions de neige très printanières, était, concède-t-il, "un avantage". Ensuite parce qu'"Ivo" se plaît dans l'Oberland, où il a gagné à trois reprises, mais pour la première à Adelboden après un 2e rang en 2002 et un 3e en 2009, un mois à peine après une opération au ménisque!

Avec un total de 9 podiums, le grand frère de Janica est l'un des skieurs les plus performants dans ce coin de pays, mais certes encore loin de "Benni" Raich et ses 11 "boîtes" (8 succès)!

Autre argument en faveur de Kostelic: il slalome sur un nuage depuis le début de l'hiver, avec trois top-3 en quatre courses, sans compter son sacre lors de l'"exhibition" parallèle à Munich, le 2 janvier dernier. Pas étonnant donc que le vice-champion olympique des "piquets serrés" passe en tête au général, avec 69 points d'avance sur Svindal. "Il est clair qu'il vaut mieux être devant que loin derrière, mais la saison est encore si longue...", nuance Ivica Kostelic.

"Tu hésites entre attaquer et gérer"

"Munich a constitué un déclic", dit-il. Depuis là, il est vrai que le Croate "enchaîne": 2e à Zagreb, 5e en géant samedi et finalement le succès à Adelboden. Reste que s'imposer entre les piquets du Chuenisbärgli n'a pas été chose aisée pour Kostelic, malgré "l'avantage" du no1. "Quand tu as autant d'avance après la 1ère manche (réd: 0"78 sur Marcel Hirscher et 1"34 sur Manfred Pranger), tu hésites entre attaquer et gérer. Tu décides au tout dernier moment", narre-t-il.

"Mais en voyant la 2e manche de Hirscher, j'ai décidé d'attaquer... tout en faisant attention dans les passages-clés!". Dans les faits, le Croate aux 13 victoires sur le Cirque blanc ne prenait pas de grands risques, comme il l'a ensuite lui-même expliqué. "Il est vrai que je n'ai jamais perdu une course quand j'ai gagné la 1ère manche!". Aussi simple que ça!

Les petits secrets de Kostelic

Avant de quitter Adelboden pour Wengen, où il disputera mardi le 1er entraînement de la descente - "Wengen est l'un de mes arrêts préférés en Coupe du monde, avec l'une des plus belles descentes du Circuit quand il fait beau" -, "Ivichko" (réd: il a plusieurs surnoms!) a encore livré l'un ou l'autre de ses secrets.

"Si je skie bien sur la neige printanière, c'est simplement car on n'arrête pas de s'entraîner en avril. On continue en mai et juin, sur ce genre de neige..." Mais là où c'est le plus surprenant, c'est que Kostelic gagne sur de vieux skis! "Ils doivent avoir 3 saisons...".

"Contrairement à d'autres skieurs, je n'ai pas besoin de changer de skis selon les conditions de neige. Un ski, quand il marche, il marche partout!". La recette du vainqueur!

La parole aux Suisses

SILVAN ZURBRIGGEN (10e):

Je suis un peu déçu, même si les conditions ne me convenaient pas trop aujourd'hui. Après, je regrette ma grosse faute dans le mur final en 1ère manche. Sans ça, je n'aurais pas été très loin du podium... Si je suis meilleur en descente qu'en slalom cet hiver? Bonne question (rires). Jusque là, c'est juste, mais il sera difficile de refaire le même genre de résultats en descente. Mais je vais essayer. La suite du programme est très chargée, avec Wengen, Kitzbühel et les Mondiaux. Mais j'ai déjà fait trois fois 3e en super-combiné à Wengen. Je vais donc là-bas avec "le coeur chaud".

JUSTIN MURISIER (22e): Le matin, j'ai eu droit à une piste démontée. Mais en 2e manche, alors que j'avais une super bonne piste, je n'ai pas su en profiter. J'ai pourtant tout donné. Mais j'ai encore fait une grosse faute dans le dernier mur... Je suis quand même content d'être à l'arrivée d'une 2e manche en Coupe du monde, même si ce n'est pas comme à Val d'Isère (réd: 8e) Les conditions? C'était un peu spécial car ils ont mis du sel pour durcir la piste. Mais sous le ski, ça ne tenait pas vraiment. C'était pas mou, mais pas dur non plus. On n'a pas souvent droit à ce genre de neige.

Adelboden, Daniel Burkhalter