Didier Cuche rêve d'un 1er Lauberhorn, mais n'en parle pas!

Qui succédera à Didier Défago (2009) et Carlo Janka (2010) sur la plus haute marche du podium de la descente du Lauberhorn, samedi? Jusque-là, depuis l'introduction de la Coupe du monde en 1967, jamais trois Suisses n'ont gagné la même épreuve trois ans de suite...

Didier Cuche n'en a cure. Cette course, il veut enfin l'accrocher à son palmarès, déjà si bien fourni. D'autant plus si le Neuchâtelois met, comme il en a peut-être l'intention, un terme à sa carrière au crépuscule de cet hiver.

Deuxième en 2007 et 2008 - les deux fois derrière Bode Miller et pour 0"65! -, Cuche a d'ores et déjà marqué son terrain cette semaine, terminant 2e et 1er des entraînements. Didier Cuche gagnera-t-il samedi sur la mythique piste de Wengen? Difficile à prévoir, évidemment, même si on ne peut que le lui souhaiter. Mais parviendra t-il cette fois à gérer la pression inhérente à son statut et ses envies? Là, rien n'est moins sûr, malheureusement...

Une mise au point initiale... tranchante!

A Wengen, Didier Cuche en veut, même s'il s'en défend, après une belle mise au point initiale. "Si quelqu'un me demande ce que représenterait une victoire ici, je ne répondrai pas!". Pan!

Le skieur des Bugnenets s'est ensuite montré moins direct entre les portes. "J'ai déjà fini deux fois 2e. Moi, je skie pour me faire plaisir. Celui-ci est décuplé voire centuplé en cas de succès, mais ce n'est pas tout dans la vie".

D'ici à samedi, Cuche cherchera donc à s'enfermer dans sa bulle, tout en espérant que celle-ci soit pétillante au final, sur le coup des 14h00 samedi. "Que ce soit à Adelboden ou à Wengen, on ne peut pas faire un mètre sans croiser un chasseur d'autographes ou d'images. Et il est impossible de dire toujours non, tout comme il est impossible de dire tout le temps oui", poursuit celui qui disputera son 12e Lauberhorn (le 1er en 1998).

L'objecitf? "Arriver entier en bas"

"L'objectif, c'est d'être dans sa course, sans chercher à satisfaire toutes les demandes". Et quand un journaliste tessinois lui a mis le mot "objectif" dans sa bouche à lui, Cuche a répondu "arriver entier en bas".

La pression qu'il se met lui-même mise à part, Didier Cuche a le profil d'un vainqueur potentiel au Lauberhorn. Des qualités techniques indéniables, un talent de glisseur avéré et surtout une bonne dose d'expérience de la piste. "Oui, il faut beaucoup d'expérience, même si Janka a gagné à son 2e Lauberhorn. Mais en plus de l'expérience, il faut un ski très rapide, qu'il faut piloter au mieux pendant 2'30...". Quand on vous disait qu'il avait le profil!

Et ce d'autant plus que le Vaudruzien se sent en forme, plus guère gêné par un dos récalcitrant. "J'ai eu le déclic en début de semaine. Je me sens libre".

Un 1er Lauberhorn en 1998

Samedi, Didier Cuche tentera donc, une fois pour toute, de sortir les meilleures trajectoires, celles qu'il ressasse encore et encore depuis 1998 et son tout premier Lauberhorn. "Vous savez, il n'y a pas de miracle, les trajectoires restent toujours un peu les mêmes, selon le tracé et, surtout, le traçage".

Cuche a beau chercher toujours la meilleure ligne, il n'est pas le seul à la trouver. "Petit à petit, au fil des entraînements, on se retrouve tous sur les mêmes trajectoires à la fin". Alors, quel est le secret? "Il faut réussir à les tenir et les skier avec efficacité!". Bonne chance, Didier!

Wengen, Daniel Burkhalter