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Les pronostics sont peu favorables à Silvan Zurbriggen, mais...

Silvan Zurbriggen n'a plus le dossard rouge de leader, mais la confiance est bel et bien là. [Keystone - Ettore Ferrari]
Silvan Zurbriggen n'a plus le dossard rouge de leader, mais la confiance est bel et bien là. - [Keystone - Ettore Ferrari]
A Bormio, on ne l'attendait pas du tout. Mais, galvanisé par sa victoire à Val Gardena, Silvan Zurbriggen avait surpris tout son monde. Et si le skieur haut-valaisan refaisait le coup à Wengen? Il veut d'abord penser au super-combiné.

"Silvan Zurbriggen n'a que très peu de chances de gagner la descente du Lauberhorn, samedi. Mais je me laisse volontiers surprendre...". Comme bien d'autres experts, Bernhard Russi n'imagine pas que le Valaisan puisse réussir un nouvel exploit samedi en descente.

Mais rappelez-vous, les pronostics ne lui étaient guère plus favorables à Bormio où, sur une piste favorisant "normalement" les descendeurs les plus complets, Zurbriggen a décroché un aussi brillant que surprenant 2e rang. Alors même si Silvan n'a jamais fait mieux que 16e au Lauberhorn (2005), le rêve le plus fou lui tend les bras.

Il y a quelques mois encore, on attendait Silvan Zurbriggen davantage entre les piquets serrés qu'en descente. Et là, on en vient à l'imaginer succéder à Didier Défago et Carlo Janka sur le trône de Wengen. Comment expliquer cette soudaine mue du Haut-Valaisan en top descendeur?

Une transformation également "interne"

"Silvan a plus appris cette saison dans le domaine de la vitesse que ces trois dernières saisons, où il était souvent blessé en automne", explique son "big boss", le chef alpin Martin Rufener. La transformation est aussi "interne", selon le Bernois. "Le ski est un sport individuel, et Silvan a fait des progrès, en pensant davantage à lui, à son sport".

Selon Martin Rufener, Silvan Zurbriggen profite aussi plus qu'indirectement de la blessure de Didier Défago, son coéquipier et leader de marque de ski.

"Il est désormais soutenu à 100% par Rossignol.

Zurbriggen, prêt pour un nouvel exploit à Wengen. [KEYSTONE - Peter Schneider]
Zurbriggen, prêt pour un nouvel exploit à Wengen. [KEYSTONE - Peter Schneider]

Défago blessé, sa marque est à fond derrière lui actuellement"

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Le dossard rouge a fait du bien à sa confiance

La confiance, ensuite, fait le reste. "Quand tu peux mener le classement général de la descente, comme après sa victoire à Val Gardena, ça te donne encore plus de confiance", dit Rufener. Cette confiance permet aujourd'hui à Silvan Zurbriggen de pointer au 2e rang du général en descente et, surtout, en 3e position de la course au Globe de la Coupe du monde.

Le médaillé d'argent des Mondiaux 2003 en slalom, lui, se sent évidemment sur son petit nuage, avec "une confiance un peu différente par rapport au passé", selon ses mots. Mais, fidèle à lui-même, il refuse de voir trop loin, préférant d'abord, avant de penser à la descente, se concentrer sur le super-combiné de vendredi à Wengen.

Déjà trois fois 3e du super-combiné à Wengen

Et là aussi, le sympathique skieur de Brigue ne manque pas d'arguments puis qu'il a déjà terminé trois fois 3e de cette discipline particulière dans l'Oberland bernois. "Ce ne sera pas facile d'être devant", pronostique le "bronzé" de la discipline aux JO de Vancouver. "La clé, ce sera de réussir une bonne descente!".

Martin Rufener, lui, y croit. Silvan Zurbriggen pourrait bien vivre un joli week-end du côté du Lauberhorn. "Il a déjà montré ces dernières années qu'il pouvait être fort en super-combiné. S'il réussit un nouveau bon résultat, ça l'aidera pour la descente de samedi".

En tout cas, le Lauberhorn ne lui fait pas plus peur que ça, au Haut-Valaisan. "C'est la plus longue descente du mon de, mais pas une qui fait peur", précise l'homme aux deux victoires sur le Cirque blanc. "D'autres sont bien plus difficiles!. Il y a juste 2-3 endroits-clé à bien négocier pour emmener suffisamment de vitesse. Sinon, tu finis hors des 30".

Pas à l'aise lors des entraînements

Les deux entraînements disputés mardi et mercredi à Wengen ne parlent pas en faveur d'un succès de Silvan Zurbriggen, 43e du 1er entraînement à près de 7" - "il y avait encore des passages avec de la neige poudreuse", avait-il déclaré mardi - et 38e du 2e, à plus de 3".

"J'ai commis une ou deux fautes lors des entraînements, et il faudra que je les corrige. A la Tête de Chien, j'ai notamment sauté trop loin à cause d'un mauvais passage du "Canadian Corner", a expliqué un Zurbriggen d'un calme royal. "Je me sens en pleine forme, peut-être même mieux que jamais", lance-t-il. La forme d'un nouvel exploit?

Wengen, Daniel Burkhalter

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Une belle occasion pour Kostelic

Leader du classement général de la Coupe du monde, Ivica Kostelic a une occasion en or de prendre ses distances ce week-end à Wengen. A la peine en début de saison, le Croate de 31 ans a connu un déclic salvateur lors du slalom parallèle de Munich.

Deux janvier 2011. Alors que Kostelic n'était monté que sur un seul et unique podium depuis l'entame de l'exercice 2010/2011 (troisième du slalom de Levi/Fin en novembre) et qu'il ne s'était autrement pas hissé une seul fois dans le top 10, il remporte la manifestation allemande devant Julien Lizeroux (Fr) et Bode Miller (EU).

C'est la révélation, d'autant plus que certains leaders, soucieux de préserver leur capital santé, ne se sont pas présentés au départ dans la capitale bavaroise malgré les cent points mis en jeu par la FIS. Depuis, le frère de Janica n'en finit plus de briller. Certes, et à son grand regret, il ne peut faire mieux que monter sur la deuxième marche à Zagreb (6 janvier) pour la troisième fois lors des quatre slaloms qu'il a courus chez lui ! -, à dix centièmes du Suédois Andre Myhrer.

Mais dans la foulée, trois jours plus tard, il se venge. Après une excellente cinquième place lors du slalom géant d'Adelboden, il remporte le "spécial" du lendemain. Bilan en 2011: 325 points glanés sur 400 possibles et la tête du classement général en poche. De quoi faire naître de légitimes ambitions pour la fin de saison et plus particulièrement pour le week-end à venir de Wengen.

Comme chez lui

Pour ne rien gâcher, Kostelic est un habitué des performances de choix au pied de l'Eiger. Il y est en effet monté déjà six fois sur "la boîte". Le Croate a remporté, dans le canton de Berne, le deuxième succès de sa carrière en 2002 (premier succès: slalom d'Aspen le 25 novembre 2001). Il y a, les années suivantes, collectionné les troisièmes places (2003, 2004 et 2009) et terminé deuxième en 2005. Mieux, l'athlète natif de Zagreb est tenant du titre entre les piquets de Wengen, remportant l'édition 2010 devant Myhrer et Reinfried Herbst (Aut).

"Avec ce décor et mes succès ici, c'est l'une de mes courses préférées" souriait-il dimanche dernier. La météo prévoit un chaud soleil sur le versant ouest du Männlichen ? Le Champion du monde 2003 de slalom à St-Moritz n'en a cure. Il s'en frottait même déjà les mains à Adelboden, peu après son succès. "Je skie bien sur la neige de printemps", assurait-il alors. Ses concurrents peuvent donc trembler et devront faire bien attention à ne pas céder le moindre pouce après la première manche. Kostelic n'a jamais perdu une course après avoir pointé au premier rang en matinée...

Walchhofer renonce au super-combiné

L'Autrichien Michael Walchhofer, fortement enrhumé, renonce au super-combiné de Wengen vendredi pour préserver ses chances pour la descente du lendemain. "Ce n'est pas si grave. Je pense qu'il sera au départ samedi", a indiqué jeudi son entraîneur Mathias Berthold.