Walchhofer reprend l'avantage dans la course au globe

L'Autrichien Michael Walchhofer a remporté samedi la seconde descente de Kvitjfell, sa 19e victoire en Coupe du monde, qui lui permet de reprendre la tête au classement de la discipline, alors que le Croate Ivica Kostelic a officiellement remporté la Coupe du monde générale.

Didier Cuche a dû se contenter de la septième place. Un "raté" donc pour le Neuchâtelois. Arrivé en Norvège avec une marge de 65 points, Cuche se retrouve désormais avec un handicap de 14 unités après deux performances mitigées (5e vendredi, 7e samedi).

Lenzerheide, l'enfer du jeu

Le skieur des Bugnenets conserve toutefois son destin entre ses mains: s'il termine 1er mercredi lors de l'ultime descente de l'hiver à Lenzerheide, il raflera le globe quelque soit le résultat de Walchhofer (100 points pour une victoire, 80 pour une 2e place). Plus dur à dire qu'à faire, pensera-t-on, mais lorsqu'on connaît le mental du skieur suisse, l'on sait que ce résultat est à sa portée.

En attendant cette finale avec son rival autrichien, Cuche peut se mordre les doigts. En s'en prenant au directeur des courses de la FIS Günter Hujara au sujet d'un saut jugé trop dangereux (cf. infra), Cuche a non seulement écopé d'une amende de 5000 francs

mais aussi perdu de l'énergie. "Je me suis dispersé avec cette polémique. Cela a pris de trop grandes proportions et je l'ai payé nerveusement", a reconnu le Neuchâtelois.

A la deuxième place, Klaus Kröll a permis à l'Autriche de signer un doublé, avec la victoire de l'hôtelier d'Altenmarkt. Andrej Sporn finit 4e.

Beat Feuz se plaît à Kvitjfell

Cuche battu, la consolation dans le clan helvétique est venue de la nouvelle garde, laquelle a littéralement avalé les places du top-10. Victorieux la veille, Beat Feuz a confirmé sa forme du moment en prenant le 3e rang, à 0''31 de Walchhofer. Le Glaronais Patrick Küng s'est classé 5e, juste devant Carlo Janka. Son compatriote grison Ambrosi Hoffmann pose une cerise sur le gateau avec sa dixième place.

Parmi les autres Suisses en lice, Marc Gisin, parti avec le dossard 3, s'est classé 17e, tandis que Silvan Zurbriggen n'a pas fait mieux qu'un 29e rang.

Ivica comme Janica

En ce qui concerne Kostelic, le suspens était en fait éventé depuis la fin janvier. Le triple médaillé d'argent aux JO, qui avait débuté l'année avec sept victoires en 14 courses, comptait déjà une telle avance que les autres prétendants avaient renoncé à leurs ambitions.

Avec plus de 500 points de marge sur Didier Cuche au classement général, Kostelic décroche ainsi le gros globe de cristal pour la première fois de sa carrière. "En ski alpin, c'est la plus grande chose qu'on puisse accomplir", a estimé le coureur de Zagreb, 31 ans, dont la petite soeur Janica avait remporté le prestigieux trophée trois fois (2001/2003/2006).

Ivica Kostelic a connu son plus bel hiver, avec une médaille de bronze en super-G aux Mondiaux en février, et le petit globe de cristal du super-combiné. Il a même encore des chances de remporter les globe du super-G et du slalom lors des Finales la semaine prochaine à Lenzerheide.

Cuche sanctionné pour "conduite antisportive"

Didier Cuche a écopé d'un avertissement et d'une amende de 5000 francs à la suite d'un échange verbal musclé jeudi avec le directeur des compétitions masculines de la Coupe du monde de ski, Günther Hujara, a annoncé samedi la Fédération internationale (FIS).

Au soir de l'entraînement sur la piste de Kvitfjell, le vice-champion du monde de descente avait appelé le directeur de courses pour critiquer un saut, selon lui, trop dangereux pour la sécurité des coureurs. Le saut a bien été raboté de quelques centimètres en vue des deux descentes du week-end. Mais le jury de course n'a pas apprécié "cette offense" et a décidé, à l'unanimité, de sanctionner le coureur pour "conduite antisportive".

"Je trouve ça injuste"

"En tant que membre du comité des athlètes, c'était mon devoir de dire à Günter que ce saut allait trop loin (réd: il a finalement été raboté de 5 cm). Mais on m'a apparemment mal compris", a relevé Cuche, qui démissionné dans la foulée de ce comité. "J'aurais mieux fait de ne pas me soucier de ces questions de sécurité. J'en paie maintenant les conséquences", a-t-il poursuivi.

Puni par la FIS pour "conduite antisportive", Cuche s'est davantage énervé de cette sanction que de la perte de son dossard rouge de leader en descente. "Il s'agit de mon image et de ma réputation. Je m'excuse pour tout ce cirque. Je me bats tout l'hiver pour la sécurité des athlètes et voilà comment cela se termine. Je trouve ça injuste", a pesté le coureur du Val-de-Ruz, dont les querelles avec Hujara ne datent pas d'hier.

agences/hdel