Didier Cuche remporte son 4e Globe de descente

Didier Cuche a fait un pas supplémentaire dans l'histoire de la descente. Aux finales de la Coupe du monde à Lenzerheide, le Neuchâtelois a conquis de haute lutte son quatrième Globe dans l'épreuve reine. Cuche a triomphé au bout du suspense.

Lors d'une course faussée par une visibilité changeante et remportée par le Français Adrien Théaux, le skieur des Bugnenets a pris la 4e place. Un rang quasiment inespéré au vu des conditions et, surtout, suffisant pour souffler le Globe à Michael Walchhofer (11e).

"J'avais 14 points de retard. Il ne fallait pas calculer", a raconté Cuche, qui s'élançait juste après son rival autrichien. "J'ai entendu le public crier de joie quand Walchhofer est arrivé. Je me suis dit alors qu'il ne devait pas être tout devant. Cela m'a donné du courage supplémentaire. J'en avais besoin car j'avais les jambes molles sur les premières portes", a relevé le Neuchâtelois de 36 ans.

Derrière Walchhofer à l'ultime temps intermédiaire, Cuche a signé un finish ébouriffant, en reprenant plus de quatre dixièmes à son adversaire lors des treize dernières secondes de course. Dans l'inconnu en franchissant la ligne, il a appris de Walchhofer lui-même qu'il avait conquis le Globe. Et ce pour 12 points. Autant dire des "peanuts" après neuf descentes et quatre mois de mano a mano.

Le Globe le plus émouvant

Après avoir laissé exploser sa joie, Cuche s'est longuement agenouillé dans l'aire d'arrivée, avant de lâcher quelques larmes. "De tous mes globes (4 en descente, 1 en géant), celui-ci me procure le plus d'émotions", a-t-il reconnu. "Avec ce qui s'est passé ces dix derniers jours, les sensations sont décuplées. C'est la première fois que je me suis dit intérieurement que je méritais ce Globe", a-t-il lâché, faisant allusion à ses démêlés de Kvitfjell (No) avec le directeur des courses Günther Hujara à propos d'un saut.

Très affecté par cette altercation et la sanction de la FIS (5000 francs d'amende), Cuche avait redonné sa vision de l'affaire mardi soir devant les médias. "Cette conférence de presse m'a fait du bien. Elle m'a permis de m'endormir avec un poids en moins sur le coeur. Cela a été la clef pour aller décrocher le Globe", a-t-il estimé.

A un Globe de Franz Klammer

En raflant un quatrième Globe en descente, Cuche est devenu le deuxième coureur de l'histoire à réussir une telle prouesse. Avant lui, seule la légende autrichienne Franz Klammer y était parvenue (5 Globes glanés entre 1975 et 1983). "Cela représente beaucoup à mes yeux. Mais je répète que j'ai mis trop tard le turbo dans ma carrière pour chasser de tels records", a estimé Cuche, qui avait égalé en janvier à Kitzbühel un autre record de Klammer (4 succès en descente sur la Streif). "Maintenant que je suis au niveau des meilleurs, j'espère continuer sur ma lancée la saison prochaine", a-t-il toutefois reconnu.

Très apprécié sur le circuit, Cuche s'est attiré une vague d'éloges après ce nouveau Globe. "Je pense que même les Autrichiens ne peuvent pas être déçus. C'est un tel exemple, un tel champion. C'est Monsieur descente", a commenté Patrice Morisod, l'entraîneur qui a "fait" Didier Cuche et qui s'occupe aujourd'hui des descendeurs français.

Sacré champion du monde le mois dernier à Garmisch devant Cuche, Erik Guay y est aussi allé de son hommage: "Mentalement, c'est très fort ce qu'il a fait en allant chercher le Gobe lors de la dernière course. Il propose présentement le meilleur ski de sa vie. Cela va être difficile de rivaliser l'hiver prochain", a prévenu le Québécois.

La nouvelle génération s'est aussi montrée bluffée par la performance du vétéran de bientôt 37 ans. "C'est un modèle. Son perfectionnisme et son professionnalisme ne peuvent que m'inspirer", a reconnu le Bernois Beat Feuz.

Autre miraculé de Kitzbühel, Grugger va quitter l'hôpital

Hans Grugger, grièvement blessé dans un entraînement de descente à Kitzbühel le 20 janvier, pourra quitter vendredi la clinique d'Innsbruck où il est hospitalisé. L'Autrichien donnera encore une conférence de presse peu avant de quitter l'hôpital.

Grugger avait été plongé pendant plusieurs jours dans le coma artificiel, après avoir subi, notamment, un traumatisme crânien avec une hémorragie cerebrale.

si/dbu