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Le Lauberhorn, une des dernières pistes à lui résister

Swiss ski racer Didier Cuche starts during the first downhill training at the FIS Ski World Cup at the Lauberhorn in Wengen, Switzerland, Wednesday, January 11, 2012. In the background, centre, the Eiger mountain, with the Eiger Nordwand, the north face, is visible. (KEYSTONE/Peter Schneider) [KEYSTONE - Peter Schneider]
Ce ne sera pas exactement un mano à mano entre Cuche et les glaciers de l'Oberland, mais presque. - [KEYSTONE - Peter Schneider]
Programmée samedi, la descente de Wengen s'accompagne de son habituelle rengaine: Didier Cuche va-t-il enfin gagner sur la piste du Lauberhorn ? Le 1er entraînement l'a vu signer, une nouvelle fois, le deuxième chrono...

Le cadre n'a pas changé à Wengen, au pied des imposants Moench, Eiger et Jungfrau. La station oberlandaise accueille, comme toujours à cette époque, son week-end de Coupe du monde. Avec, comme point d'orgue, sa mythique descente du Lauberhorn, ses 4415m et 2'30" de course qui vous brûlent les cuisses.

Didier Cuche n'a rien découvert de nouveau en débarquant dans la station bernoise, si ce n'est un revêtement neigeux un peu plus mou qu'à son habitude. Le Neuchâtelois de 37 ans, qui vit sa 18e saison en Coupe du monde, est un habitué.                                     

Un habitué, mais pas (encore) un ancien vainqueur. La 1ère place, frôlée à 3  reprises (2007/2008/2011) s'est jusque-là  toujours refusée à lui. Jusque-là...

Plus détendu que par le passé   

Cuche ne portera pour une fois pas seul la pression du favori. Une chance à saisir? [Marcel Bieri]
Cuche ne portera pour une fois pas seul la pression du favori. Une chance à saisir? [Marcel Bieri]

On est en droit de penser que 2012 sera différent pour Didier Cuche, qu'il gagnera enfin cette "classique" qui manque à son déjà si impressionnant palmarès. Pourquoi? Parce qu'il apparaît plus détendu que par le passé, qu'il dispose de la décontraction nécessaire.

"C'est parce que personne ne m'a encore demandé ce que ça me ferait de gagner ici, ou ce que ça ferait de ne pas gagner ici dans ma carrière!", coupe-t-il. Eclats de rire autour de la table.

"Vous savez, ce genre de questions, ce n'est pas toujours facile à gérer", se défend l'homme aux 18 succès Coupe du monde. "C'est une longue semaine, avec beaucoup de sollicitations extérieures. Ca demande une bonne préparation".

"Le public est très demandeur"  

Pour s'imposer au Lauberhorn, il faut soit disposer - en plus d'un physique  irréprochable, évidemment - d'une bonne dose d'expérience, soit d'un relâchement maximal. Après 18 ans sur le Circuit, Cuche ne devrait pas avoir de souci avec le premier point. Le deuxième sera par contre l'une des clés d'un premier succès ici. Et c'est ce que tout le monde attend.

"Le public est très demandeur de résultats ici, de ma part et du reste de l'équipe. C'est positif. C'est un sentiment qu'il faut emmener en course", avance le skieur des Bugnenets.      

"Mais au final, le public ne peut pas beaucoup m'aider. La victoire, c'est  moi qui l'ai dans les mains et c'est à moi de faire ce qu'il faut..."

"Une édition plus tournante"    

Et c'est justement là que c'est le plus difficile, sur une piste qui ne pardonne absolument rien, ou plus qu'ailleurs peut-être, les centimètres de trop sont des centièmes en plus. Et cette année  peut-être plus encore, avec des conditions un peu plus lentes (Klaus Kroell avait gagné en 2'31"28 en 2011, Peter Fill premier de l'entraînement en 2'36"98).

"Certains endroits sont assez mous", confirme Cuche. "Mais ce sera une belle édition, peut-être un peu plus tournante dans la "Minschkante" et le S-final".

Dans l'ensemble, ça ne demande de toute façon pas une autre manière de skier ce mythe. "Il faudra tout faire juste, et prendre peut-être un peu plus d'espace en entrée de virages...".

Un premier virage déjà crucial      

Reste que des pièges, le Lauberhorn en "offre" à la pelle, le premier après quelques secondes seulement. "Le premier virage est un passage-clé, que la TV ne montre souvent pas, à l'exception des meilleurs", dit Cuche. "Si tu te rates et que tu ne te montres pas culotté dans tes trajectoires, tu arrives en retard au Hundschopf, où la TV te reprend"

"Le "Hundschopf", la "Minschkante" et  le "Brueggli-S" sont ensuite 35-40 secondes très difficiles, où tu n'as pas le droit à l'erreur". Ca semble simple...

Et, au final, c'est dans le S-final que tout se décide. "C'est le sprint, là où ça brûle mais là où la toute grosse performance est attendue!". Crier victoire paraîtra ensuite quasi facile.

Wengen, Daniel Burkhalter

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Descente M Wengen (14.01)

1er entraînement (11.01)
1. Peter Fill ITA 2'36"98
2. Didier Cuche
SUI + 0"57
3. Christof Innerhofer ITA 0"86
4. Adrien Theaux FRA 1"32
5. Georg Streitberger AUT 1"45
6. Yannick Bertrand FRA 1"50
7. Klaus Kroell AUT 1"63
8. Hannes Reichelt AUT 1"77
9. Erik Guay CAN 1"89
10. Bode Miller USA 2"28
...
15. Patrick Kueng SUI 2"79
17. Didier Défago SUI 3"03
18. Ambrosi Hoffmann SUI 3"08
22. Beat Feuz SUI 3"57
23. Silvan Zurbriggen SUI 3"71

Classement général (08.01)

1. Marcel Hirscher AUT 725
2. Ivica Kostelic CRO 495
3. Aksel Svindal NOR 456
4. Ted Ligety
USA 453
5. Beat Feuz SUI 365
6. Bode Miller
USA 343
7. Hannes Reichelt AUT 339
8. Didier Cuche SUI 327
9. Kjetil Jansrud NOR 288
10. Alexis Pint
urault
FRA 259
...
17. Didier Défago SUI 196
26. Carlo Janka SUI 144
29. Patrick Kueng SUI 138

JANKA HESITE POUR LE SUPER-COMBINE
Carlo Janka ne sait toujours pas s'il prendra part vendredi au super-combiné de Wengen. "Je me déciderai juste avant le départ", a déclaré le Grison après le 1er entraînement de la descente. Toujours en délicatesse avec son dos, Janka redoute la manche de slalom du super-combiné. Sa présence est par contre assurée pour la descente de samedi.

Ondrej Bank, 5e du super-combiné aux Mondiaux de Garmisch-Partenkirchen en 2011, met prématurément fin à sa saison. Pas au mieux physiquement, le Tchèque de 31 ans avait déjà été obligé l'an dernier de faire une pause de 5 mois, après avoir contracté un virus inconnu. Il avait alors perdu 15kg.