Et ce n'est pas le slalom qui provoquera pareille effusion de joie (et d'alcool!). Mais ça, c'était prévu.
Tout d'abord parce que les slalomeurs suisses se perdent entre les piquets depuis bien longtemps. Soit, en fait, depuis le passage de Silvan Zurbriggen, 3e mondial 2010, vers la vitesse.
Ainsi, à l'exception d'une 4e place de Marc Gini à Lenzerheide et d'une 7e de Markus Vogel à Kranjska Gora (mars 2011), la discipline du virage court n'a plus vraiment la cote chez les Suisses.
Vogel, 17e, seul Suisse qualifié
Le slalom du Lauberhorn version 2012 n'a pas fait mentir cette tendance, avec le seul Markus Vogel qualifié pour la 2e manche avec son 13e chrono (17e au final). "C'est quand même un top-20, je suis sur le bon chemin", dit-il. Reto Schmidiger (19 ans) ne s'est, lui, pas qualifié pour la 2e manche.
Pour Marc Berthod (28 ans), le mal semble un peu plus profond. Depuis Beaver Creek début décembre (30e), le Grison a été sorti 4 fois en 1ère manche, dont à Wengen, ce
dimanche. A Adelboden, le week-end passé, il ne s'est pas qualifié.
Marc Gini, actuellement blessé, n'est donc pas encore prêt d'abandonner son "titre" de dernier lauréat suisse en slalom. C'était à Reiteralm, en 2007.
Kostelic dans l'histoire à Wengen
Au final, c'est sur un nouveau duel entre Marcel Hirscher, vainqueur des 2 derniers slaloms, et Ivica Kostelic que les 8000 spectateurs se sont repliés. Mais celui-ci a pris fin après le dossard 5 déjà, l'Autrichien enfourchant peu après la mi-parcours...
Même "que" 3e après la 1ère manche, le Croate avait donc une voie royale vers l'histoire à Wengen, où il égale Marc Girardelli avec le nombre de victoires (6) et surtout Ingemar Stenmark, lui aussi vainqueur de 3 slaloms d'affilée!
"J'ai toujours suivi l'histoire du ski, toujours eu un grand respect pour les légendes de ce sport. Alors me retrouver au même niveau que Stenmark, ici à Wengen, est un immense honneur".
Bientôt un chalet à Wengen?
Avec ce nouveau doublé au pied de l'Eiger (il avait aussi remporté le supercombiné et le slalom l'an passé), Kostelic prolonge son histoire d'amour avec Wengen. "Aucune autre station ne m'offre une telle énergie", explique-t-il. "Je suis toujours impressionné par ces montagnes, c'est juste magnifique!".
Et quand on lui demande s'il ne serait pas intéressé par acheter un chalet dans la station
oberlandaise, le tenant du Globe du général estime que ça pourrait effectivement être une bonne idée!
"Si la petite maison en bois du milieu du parcours de slalom est à vendre, je veux bien l'acheter! Je pourrais ainsi aller me reposer là-bas entre les 2 manches", lance-t-il, tout sourire.
Un slalom qui n'offre aucun répit
Mais on ne gagne pas 3 fois de suite le slalom de Wengen (4 au total + 2 supercombinés) sans recette miracle, non? "Depuis ma 1ère victoire ici, en 2002, je sais que les dernières portes sont cruciales, qu'on peut aller y chercher du temps", explique Kostelic. "J'ai donc commencé tranquille, puis...".
Selon Kostelic, le slalom de Wengen a cela de particulier qu'il n'offre aucun répit. "Tu as bien 1-2 portes pour trouver le rythme, mais ensuite tu es secoué de droite à gauche, constamment" .
Avec 200 nouveaux points en poche, le Croate aborde "Kitz" en confiance, "même si je ne fais pas beaucoup de points en vitesse cet hiver... Mais je sais que la piste avantage les techniciens".
De Wengen, Daniel Burkhalter
Les coulisses du Lauberhorn /1
Soirée "tranquille" pour Feuz: lauréat de la descente, le Bernois n'a pas fait le fou après son triomphe, se couchant peu après minuit. "Beaucoup d'images défilaient encore dans ma tête, mais comme j'étais fatigué, je n'ai pas mis long avant de m'endormir", a-t-il raconté. "Je n'ai réalisé que ce matin la portée de ma victoire...".
Les coulisses du Lauberhorn /2
Une édition record: avec 66'000 spectateurs sur les 3 jours (20'000 vendredi, 38'000 samedi (records) et 8000 dimanche), les 82es courses du Lauberhorn ont signé un nouveau record. La TV alémanique SF a, elle, annoncé que 1,062 mio de téléspectateurs avaient suivi la course de Feuz, contre 863'000 en 2011 et 912'000 un an plus tôt.