Francis Cuche (son papa): Je suis très ému. C'est une belle et longue histoire qui se finit bien. Je suis évidemment fier de sa carrière, mais sans trop lever la tête non plus, car sinon on vous la repousse vite en bas.
"Chez les Cuche, on a une ligne, et on s'y tient!"
Marlyse Cuche (sa maman): Nous avons appris sa décision hier (réd: mercredi). Elle lui appartient. C'est sa vie, sa carrière. Didier n'a pas seulement marqué la petite Suisse, mais le monde entier. Quand on compare les Bugnenets aux montagnes d'ici, on mesure tout le chemin parcouru. Son caractère? Il est fort, oui, mais pas aussi mauvais que certains ont pu l'écrire. Il a un peu hérité du mien. Chez les Cuche, on n'est pas des anguilles. On a une ligne, et on s'y tient!
Alain Cuche (l'un des 2 frères, son manager): Il m'a fait part de sa décision en début de semaine, mais on sentait ces derniers temps qu'on y arrivait. Je lui ai quand même demandé s'il était vraiment sûr, et il l'était. Désormais, il pourra se libérer l'esprit et se concentrer sur ses prochaines courses. A l'avenir, on ne regardera plus le ski de la même manière, c'est certain. Mais on sera aussi un peu plus détendu.
Patrice Morisod (ex-coach, aujourd'hui avec l'équipe de France): C'est une figure marquante de ces 10 dernières années qui s'en va. Mais c'est la bonne décision, au bon moment et au bon endroit. Il fait ça intelligemment, comme toujours. Il va manquer au sport international et pas qu'au sport suisse.
"Didier a toujours été un modèle extraordinaire"
Osi Inglin (entraîneur en chef de l'équipe masculine): Il m'a fait part de sa décision hier (mercredi) soir. Ce n'est qu'une demi-surprise, car on en avait longuement parlé le printemps dernier. Et, après le week-end à Wengen, en le regardant dans les yeux dans l'aire d'arrivée, j'ai eu l'impression que quelque chose avait changé. Didier a toujours été un modèle extraordinaire pour les autres skieurs, notamment par ses exigences très élevées. Et pour un coach, c'est avec ce genre de personnes que tu apprends le plus. Quand j'ai pris la place de Martin Rufener (réd: au printemps dernier), j'étais déjà content qu'il rempile pour une année.
Bernhard Russi (ex-skieur, consultant TV): Quand il a fréquenté mon école de descente, à 17-18 ans, il était déjà le plus fort, au niveau du chrono et de la façon de skier. Et pour moi qui apprécie les sauts, les siens seront pour longtemps encore un exemple. Didier, on ne peut pas le comparer avec un autre grand nom du ski. Cuche, c'est Cuche! Au-delà de son caractère fort, ce qui m'a marqué le plus c'est son professionnalisme devenu toujours plus fort sur la fin. Son retrait signifiera d'abord un manque de 1000 points pour la Suisse. Mais il permettra aussi à ceux qui se cachaient souvent derrière lui, de se montrer, de s'affirmer.
"Je me souviens aussi de ses imitations de Stevie Wonder"
Marco Buechel (ex-skieur, consultant TV): J'ai appris la nouvelle ce matin, à la radio. Je peux le comprendre, à cet âge-là. Mais d'expérience, je peux vous dire qu'il n'aura pas beaucoup de plaisir à l'avenir à regarder les autres descendre. Ca fait vraiment mal de réaliser que tu n'es plus skieur. Les émotions, tout à coup, te manquent. Une anecdote? En 1998, quand je gagne le super-G de Kitzbuehel, Didier dit, en rigolant: "ca suffit, Marco s'entraîne avec nous et c'est lui qui gagne. Il n'a plus le droit de venir". Et le lendemain, il gagne la descente! Je me souviens aussi de ses imitations de Stevie Wonder. Par contre, je préfère ne pas vous dire s'il chante bien!
William Besse (ex-skieur, consultant TV): Parvenir à dire stop alors que tu es au sommet, c'est génial. Cuche est quelqu'un de génial autant en tant qu'athlète qu'en tant que personne. Cette annonce en milieu de saison pour être assuré de skier librement ensuite prouve la maturité du champion. Cuche, c'est un talent qui a dû beaucoup travailler pour arriver là où il en est. C'est et ça restera un exemple pour tout le monde et pour les jeunes.
De Kitzbühel, Daniel Burkhalter