La planète ski aura le regard rivé sur Crans-Montana dès vendredi. Beat Feuz y jouera un éventuel Globe du général, tandis que Didier Cuche y effectuera ses adieux au public helvétique. De quoi attirer la foule des grands jours! La station valaisanne, qui avait vibré aux exploits de Maria Walliser ou Pirmin Zurbriggen aux Mondiaux 1987, a mis les petits plats dans les grands pour accueillir les stars d'aujourd'hui.
Marius Robyr, président du comité d'organisation, "espère avant tout que la fête soit belle", même s'il avoue que côté coeur, il aimerait bien que les Suisses soient devant". Interview.
"En pleine période de vacances"
tsrsport.ch: Que représente pour Crans-Montana l'organisation de courses de Coupe du monde?
MARIUS ROBYR: C'est d'abord un événement extraordinaire. Ensuite, cela permet de montrer à tous les téléspectateurs les pistes du Haut Plateau et les infrastructures que possèdent la région, que ce soit routières ou hôtelières. Cela permet aussi de montrer la qualité d'accueil des Valaisans.
tsrsport.ch: Des retombées économiques sont-elles également attendues?
MARIUS ROBYR: Les hôteliers vont recevoir entre 800'000 et un million de francs. Et puis, il y a tout ce qui gravite autour. En fait, toute l'économie locale en profite.
tsrsport.ch: Une telle manifestation demande beaucoup de travail et d'organisation pour être mise en place...
MARIUS ROBYR: C'est vrai, d'autant qu'on tombe en pleine période de vacances. On a déjà en station entre 20 et 30'000 personnes. Il faut réussir à jongler au niveau du logement, de la circulation et des transports.
"Il faut arroser la piste"
tsrsport.ch: Et concernant la piste?
MARIUS ROBYR: Avec les messieurs, la piste doit être beaucoup plus dure. C'est pourquoi elle a été complètement arrosée. Et puis, comme il y a beaucoup de neige cette année, le relief du terrain a totalement disparu. Il a donc fallu recréer des difficultés pour que les hommes trouvent une piste à leur hauteur. L'armée, la protection civile et les bénévoles sont à pied d'oeuvre.
tsrsport.ch: Et quelles sont les principales difficultés rencontrées?
MARIUS ROBYR:
D'abord, une hausse des températures est attendue en fin de semaine. Il faudra être capable de maintenir la piste en bon état et dure. Un autre défi concerne le logement. Une règle de la FIS exige que 800 à 1'000 personnes soient hébergées dans un rayon de 8km. Il y a aussi les problèmes de circulation et de parking.
Ensuite, il y a la gestion du public, puisque beaucoup de monde est attendu, et enfin, l'organisation des animations annexes. Il y aura une cérémonie en l'honneur de Didier Cuche, avec un feu d'artifice, un grand concert, etc.
tsrsport.ch: Vous avez récemment organisé des courses dames. Quelles sont les différences avec les épreuves messieurs?
MARIUS ROBYR: Hormis la piste, l'impact médiatique est plus important. Il y a énormément de TV et de journalistes. Davantage de spectateurs sont aussi attendus. Et puis, cette fois, nous sommes en haute saison ce qui n'était pas le cas avec les dames.
"Des cerises sur le gâteau"
tsrsport.ch: Vous avez attendu longtemps pour organiser une épreuve hommes. Mais vous avez la chance de présenter la dernière course de Didier Cuche en Suisse...
MARIUS ROBYR: Oui. Ca c'est la cerise sur le gâteau! En fait, nous avons plusieurs cerises... Didier Cuche sera bien sûr fêté et il lui sera également remis le prix du "Suisse de l'année". Et puis, il y a Beat Feuz qui peut gagner le général. Beaucoup d'Oberlandais viendront sans doute le voir. Enfin, il y a les Valaisans Didier Défago et Silvan Zurbriggen qui joueront à domicile. Tout ça amènera vraiment quelque chose de magique.
tsrsport.ch: Les Suisses ont des bons souvenirs sur vos pistes....
MARIUS ROBYR: Je dis toujours que Crans-Montana apporte un plus au ski suisse... En 1987, aux Mondiaux, les coureurs helvétiques avaient enlevé 14 médailles. L'an dernier, aux Mondiaux juniors, ils en avaient fêté 10! Je suis sûr que Crans-Montana apportera encore son lot de surprises positives aux Suisses, avec des podiums, vendredi, samedi et dimanche (ndlr: 2 super-G et 1 géant).
tsrsport.ch: Les Suisses se sont entraînés ces dernières semaines à Crans. C'est aussi un plus pour eux?
MARIUS ROBYR:
Les Français étaient venus en janvier et nous avons maintenant accueilli les Suisses. Cuche et Cie ont effectué plusieurs descentes. Certainement que pour eux c'est un plus. Je l'espère, même si en super-G ce n'est pas aussi important. Mais ils connaissent déjà la piste, les difficultés, la fiche technique tandis que pour les autres coureurs, ce sera une découverte.
tsrsport.ch: Quels sont vos voeux pour ce week end de courses?
MARIUS ROBYR: Je rêve d'abord que nous ayons la météo avec nous. On travaille depuis plus d'une année. Ce serait vraiment dommage de devoir annuler une course. Et bien sûr, je souhaite qu'il n'y ait pas d'accident. Même si tout a été bien organisé, ça gâcherait la fête.
tsrsport.ch: Quels sont les prochains objectifs de Crans-Montana?
MARIUS ROBYR: A court terme, c'est d'obtenir une "classique" pour ne plus devoir à chaque fois se battre pour avoir une course. Le 2e objectif est d'accueillir les finales CDM et le 3e est d'organiser des Mondiaux.
Propos recueillis par Aline Gagnebin
Coupe du monde à Crans-Montana
Le programme
Vendredi 24 février, 11h30: Super-G
Samedi 25 février, 11h30: Super-G
Dimanche 26 février, 10h00/13h00: géant