Crans-Montana connaît sa nuit des longs couteaux. D'ici vendredi matin, chacun devra affiner ses réglages, préparer ses skis et établir sa tactique pour partir à la conquête de la piste "Nationale", et si possible la vaincre.
Les Suisses savent qu'ils sont attendus. Ils n'ont pu échapper au laïus concernant les exploits réalisés il y a 25 ans par leurs aînés aux Mondiaux. Le public rêve de les voir récidiver.
Beat Feuz refuse la pression
"Moi je n'étais pas là" s'est pour sa part esclaffé Beat Feuz (ndlr: né le 11.02.87), mais j'en ai beaucoup entendu parler... Le Bernois ne veut toutefois pas s'éterniser sur cette époque glorieuse. Il a sa propre histoire à écrire. Et elle pourrait être belle...
Vendredi et samedi dans les super-G, sa mission, et il l'accepte, sera d'engranger un maximum de points dans sa lutte pour la conquête du général. Le Bernois qui vit sa première saison complète en Coupe du monde ne veut cependant pas se mettre trop de pression. "C'est déjà formidable d'être encore dans la course à ce moment de l'hiver", estime-t-il.
Attention à la piste, verglacée
Le vainqueur du Lauberhorn, jette d'ailleurs la patate chaude dans le camp adverse. "Hirscher est favori", estime-t-il. "En plus, il va courir en super-G", a ajouté Feuz, qui a admis "qu'il pourrait, s'il le fallait, s'aligner en... slalom lors des finales".
Le Bernois se réjouit de pouvoir courir sur une piste où il a pu s'entraîner. Mais, comme ses coéquipiers, il est conscient que tout a bien changé depuis. "Elle est très dure et bosselée".
Didier Défago abonde dans le même sens: "Avec ce relief, on risque de se faire rapidement éjecter. On va bien voir. La note pourrait être salée à l'arrivée"
A la maison, ah bon!
En plus de connaître la piste, les Suisses joueront à domicile. "C'est bien pour le Valais", estime le "local" Silvan Zurbriggen. Pour sa part, Beat Feuz est heureux. "Il y a toujours beaucoup de monde. Le public attend souvent de bons résultats. Si on peut les lui offrir, c'est vraiment super".
Didier Cuche ou Carlo Janka bottent par contre en touche. Histoire d'évacuer la pression? "C'est bien, c'est cool, estiment les deux coureurs, mais c'est aussi une course comme une autre"...
Le Neuchâtelois qui sera certainement ovationné pour ses adieux en Suisse, verra sans doute la différence...
La saison débute en super-G
Pour ce super-G, difficile de désigner un favori. Et pour cause, seules trois courses ont été disputées jusqu'ici. "La saison ne fait que débuter", avoue Didier Cuche. "Maintenant, on va en courir cinq en trois semaines!"
Vendredi, c'est celui de Kitzbühel qui sera rattrapé. Pour le "Roi de la Streif", cela n'a toutefois aucune importance. "La piste n'est pas la même."
Pour Marc Gisin, qui effectuera son retour après une pause pour blessure, ce sera carrément le premier super-G. "J'étais bien inscrit lors de deux courses, mais elles ont finalement été annulées", rigole-t-il.
Crans-Montana, Aline Gagnebin