Défago lâche les chevaux, Blardone premier

Didier Défago a eu un joli sursaut en prenant la 5e place du géant de Crans-Montana, son meilleur résultat dans la discipline depuis décembre 2006. L'Italien Massimiliano Blardone, vainqueur pour la deuxième fois de l'hiver, a privé le prodige autrichien Marcel Hirscher (2e) de la première place. "Les conditions était difficiles avec la neige molle et il faisait chaud. On était fatigué même sans bouger", a confié le vainqueur du jour.

En tête de la première manche avec 2 centièmes d'avance sur Blardone, Hirscher concède 0''16 au final mais fait une très bonne opération dans l'optique du général de la Coupe du monde, où il compte désormais 95 points d'avance sur le Bernois Beat Feuz, éliminé après la première manche avec le 31e chrono. Son compatriote autrichien Hannes Reichelt a pris la 3e place, à 0''82.

Le leader du classement général se montrait d'ailleurs très satisfait de son passage en Suisse. "C'est un excellent week-end. Je n'ai pas perdu 20 points aujourd'hui, mais j'en ai gagné 80. C'était des conditions difficiles et c'est encore plus dur de skier avec le couperet du classement général au-dessus de la tête. Mais on ne peut pas dire que j'ai creusé l'écart, ni au général ni en Coupe du monde de slalom géant. Le prochain week-end devrait être celui de Beat Feuz, à Kvitfjell, sur la piste de sa première victoire. Je n'irai pas en Norvège. Je vais me reposer deux jours."

Quatorzième seulement à l'issue du premier tracé à près de deux secondes, Défago a effectué une magnifique deuxième descente pour s'approcher à 17 centièmes du podium. Mis à part sa victoire en descente à Bormio à fin décembre, le

Valaisan n'avait jamais fait aussi bien cette saison sur le circuit.

"C'est un cheval de course, il me surprend", a loué son coéquipier Didier Cuche. Honoré la veille dans la station valaisanne pour son titre de Suisse de l'année, Cuche (15e) n'a pas réussi à briller cette fois sur la Nationale. "Mais les écarts sont très serrés", a.-t-il observé. Avec demi-seconde de moins, le vainqueur du super-G de vendredi se serait en effet retrouvé au niveau de Défago.

Seizième, Marc Berthod a obtenu un résultat encourageant, avec le 2e chrono de la deuxième manche, contrairement à son collègue grison Carlo Janka, 26e.

si/fayet

Didier Cuche a fait ses adieux

DIDIER CUCHE (15e): Voilà, c'est fini les courses Coupe du monde en Suisse. C'est difficile de trouver des mots pour expliquer une ambiance pareille. J'ai entendu mon nom tellement souvent que je me sens presque mal à l'aise. On a Didier Défago qui fait une superbe performance mais on continue à scander mon nom à moi! Ca aurait été bien de passer dans le top-10 aujourd'hui. C'est sûr qu'on a toujours envie de bien faire et quand on passe à côté, il y a toujours une petite déception.

DIDIER DEFAGO (5e): En géant je suis actuellement très régulier. Je skie bien et quelles que soient les conditions, je suis bien posé sur les skis et ça se passe bien. Je fais très  peu d'erreurs. Aujourd'hui, les conditions étaient difficiles. Je fais une très bonne première manche. Dans la deuxième, je savais que ça allait être très difficile. J'ai bien skié sur le haut, j'ai  bien réussi à prendre la trace. Ensuite,  comme beaucoup d'autres, j'ai connu  plus de difficulté sur le bas.

MARIUS ROBYR (président du comité d'organisation): Ces courses ont été un très grand succès, avec des vainqueurs hors norme. Je suis rayonnant et surtout content pour les bénévoles et les  600 personnes qui ont travaillé depuis 10 jours pour cet événement.  La semaine prochaine on va faire un bilan et on va surtout relever les points négatifs. Il y en a quelques-uns qu'on peut améliorer. On essaiera d'être encore meilleurs la prochaine fois.

Mais je dois dire qu'à 99%, l'organisation s'est déroulée comme je le voulait. On voulait montrer à la FIS qu'on était capable, qu'on voulait absolument revenir dans le circuit. On a prouvé qu'on pouvait recevoir des épreuves messieurs de super-G, géant ou même slalom avec des pistes de qualité. Il faudra discuter avec la FIS concernant l'avenir. Les dirigeants du ski ont pu se rendre compte du succès. Et j'espère qu'à la FIS, on se dit qu'on veut revenir à Crans-Montana parce que la fête a été belle.

Crans-Montana, Aline Gagnebin