pour RTSsport.ch ce qu'il appréciait vraiment et, à l'opposé, les points négatifs de son futur-ex métier de skieur.
RTSsport.ch: Après les finales de Schladming, une deuxième vie commencera pour vous. Appréhendez-vous ce moment?
DIDIER CUCHE: Pas une deuxième vie, tout simplement la suite de ma vie. Je garderai des liens avec le monde du sport, par le biais de mes partenaires. Je n’ai aucun doute, il y aura des moments difficiles à passer et je regretterai la décision que j’ai prise. Mais j’ai la chance d’avoir pensé ces 2-3 dernières années à la suite. Je ne tomberai pas dans le vide.
"Il n'y a pas toujours une réponse à tout"
RTSsport.ch: Donc, vous vous imaginez avoir une vie moins stressante?
DIDIER CUCHE: Sans aucun problème. L’adrénaline qui me traverse lors d’une course va me manquer. Et paradoxalement, ce sont peut-être des éléments qui ont marqué mes années de skieur tels que celui d’avoir un agenda chargé qui pourraient me manquer. En tout cas la première année.
RTSSport.ch: Durant votre carrière, quelle a été la question qui vous a le plus contrarié?
DIDIER CUCHE: Le plus difficile à faire comprendre, c’est qu’il n’y a dans l’absolu pas toujours une réponse à tout. Si l’athlète savait à l’avance ce qu’il devait faire pour obtenir des résultats, il le ferait. La question du "pourquoi" dans les moments où ça ne fonctionne pas vraiment n’est pas toujours facile à répondre.
"L'effet boule de neige négatif"
RTSsport.ch: Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier de skieur?
DIDIER CUCHE:
La complexité de la tâche. Pour avoir une chance de gagner, il faut que tout fonctionne: cela va des réglages matériel, à la construction des skis à la base, au placement technique, à la forme physique... Il faut tenir compte de nombreux paramètres.
Il suffit d’un grain de sable pour provoquer un effet "boule de neige" négatif. Et cela peut avoir une influence sur notre mental et notre confiance. La difficulté de notre sport pour arriver à gagner me plaît, mais ce que j’apprécie encore plus est de descendre une piste, en essayant d’être le plus parfait possible du départ à l’arrivée. Avoir une piste fermée rien que pour soi est un luxe. Avant même de connaître le chrono, le plaisir est là.
RTSsport.ch: A l’inverse, quelle est la face de votre métier que vous n’appréciez pas?
DIDIER CUCHE: C’est parfois tout ce qui suit la ligne d’arrivée. Quand tout va bien, la relation avec la presse se passe assez facilement. A l’inverse, il y a des moments qui peuvent devenir désagréables. Par chance, je n’ai jamais connu de longues séries sans succès.
Propos recueillis par Miguel Bao
Didier Cuche en chiffres
Né le: 16.08.74 Taille/Poids: 1m74/89 kg Enfance aux: Bugnenets (NE)
COUPE DU MONDE
Débuts: décembre 1993
- 67 podiums dont 21 victoires (12 en descente, 6 super-G, 3 géant)
- 6 globes de cristal, descente (2007, 2008, 2010, 2011), super-G (2011), géant (2009)
- 6 fois sur le podium du classement général: 3e en 2002 et de 2007 à 2010, 2e en 2011.
Mondiaux: 6 participations, 4 médailles
- argent en descente à Garmisch en 2011
- or en super-G à Val d'Isère en 2009
- argent en descente à Val d'Isère en 2009
- bronze en géant à Are en 2007
Jeux olympiques: 4 participations, 1 médaille
- argent en super-G à Nagano en 1998.
Championnats de Suisse: 18 médailles, dont 9 titres.
Autres distinctions:
- Sportif suisse de l'année en 2009 et 2011
- Suisse de l'année en 2011.