Une fin de saison au goût amer pour Jovian Hediger. Le fondeur de Bex avait fait l’impasse en début de saison sur le "Scandinavian Tour" pour se focaliser sur les derniers sprints de la saison. Deux mois après son retour en Suisse, le Vaudois se remémore l’ambiance particulière qui régnait. "J’étais déjà à Québec. Je me sentais bien, frais, le parcours était super, les conditions étaient bonnes et je me rendais bien compte que ça allait être la fin de saison. Mais sur place, on ne s’imaginait pas que tout serait annulé. Les Norvégiens ont décidé de ne pas venir on s’est dit tant pis pour eux dans le sens ils sont plus bêtes que nous (rire). Un matin tout s’est accéléré. Beaucoup d’équipes ont décidé de rentrer et tout a été annulé. J’ai eu les jambes sciées. J’étais tout d’un coup complètement mou. Le retour à la maison a été aussi particulier avec les avions vides."
A cette fin de saison abrupte s’ajoutent les incertitudes financières. Car l’annulation des courses entraîne avec elle l’annulation des primes liée aux performances que versent les sponsors. "Avec trois courses annulées en fin de saison, c’est autant de primes que je n’ai pas pu toucher. De plus, comme j’ai fait l’impasse sur une partie de la saison, j’ai rétrogradé au classement général. Il y a eu des petites pertes de ce coté-là."
J’ai pu renouveler mon contrat avec mon sponsor principal
Ce manque à gagner, Jovian Hediger peine à l’estimer. "C’est difficile à dire car je ne sais pas quels résultats j’aurais obtenus. Si j’avais terminé trois fois à la 15e place, c’est peut-être 5’000 à 10’000.- de perte. Selon l’importance du sponsor, cela peut grimper jusqu’à 20'000. Mais j’ai la chance d’être engagé à l’armée, avec un salaire qui tombe, et j’ai pu renouveler mon contrat avec mon sponsor principal."
Ce qui n’est pas le cas avec un autre de ses sponsors touché de plein fouet par le Covid. "Je ne sais pas s’il pourra renouveler mon contrat. Je risque de le perdre, avoue le fondeur qui s’estime cependant chanceux. Je m’en sors bien. Je pense à mes autres collègues qui n’ont plus de sponsor principal et qui doivent en retrouver un dans ces conditions. Si je devais chercher un sponsor principal maintenant, je ne saurais pas comment m’y prendre parce que la situation est difficile pour les entreprises."
Fort heureusement, la saison a pratiquement pu aller à son terme. Une saison blanche aurait en revanche des conséquences catastrophiques. "Si tu loupes une saison complète, tu n’obtiens pas de primes. C’est environ 1/3 de ton revenu sponsor qui tombe. Le sponsor fixe est aussi impacté car il n’a pas de présence visuelle donc il réduit aussi la somme que tu vas recevoir. Un saison blanche, cela peut être très douloureux."
Châtel, Floriane Galaud - @FlorianeGalaud
Une préparation physique intense à Davos
Malgré une fin de saison en queue de poisson, Jovian Hediger n'a pas suspendu pour autant sa préparation physique. "Je me suis entraîné un mois chez moi avec mon cousin. Depuis le mois de juin et les assouplissements des mesures, on a pu retourner à Davos avec l'équipe. On a fait deux semaines de camp pour mettre en place la nouvelle phase de préparation", explique le Vaudois qui espère décrocher son 1er podium en Coupe du monde la saison prochaine. "Ca fait longtemps que je cours après donc c'est quelque chose que j'aimerais réaliser. Il y aura aussi les Mondiaux j'espère me préparer au mieux pour ce grand événement et intégrer le top-15 au niveau du classement général. La motivation est toujours là, on fait un sport où il y a autant de préparation que de compétition donc je suis toujours très heureux de faire ça."