Jovian Hediger: "Au fond de soi, on veut toujours ramener une médaille"
Douze ans déjà que Jovian Hediger (30 ans) arpente le circuit de la Coupe du monde. Le fondeur de Bex aura dû attendre 12 ans avant de pouvoir monter sur la "boîte", comme il aime à le dire. Cette 2e place conquise à Ulricehamn, en Suède, le 7 février, Hediger s'en souviendra forcément longtemps car le Vaudois et son compère Roman Furger sont entrés dans l'histoire du ski de fond helvétique masculin en devenant la première paire suisse à monter sur un podium estampillé "Coupe du monde" en sprint par équipes. RTSsport avait contacté Hediger quelques jours après cette 2e place. Les émotions étaient forcément encore bien présentes au moment de revenir sur cette performance.
"Je suis souvent passé juste à côté, et là enfin on a réussi... Ca m'a pris 12 ans de batailles. On se bat et on s'entraîne dur pour vivre des moments comme ça".
Il ne faut pas oublier que la Suisse est une petite nation du ski de fond
Cette saison, 5 fondeurs suisses sont montés sur un podium de la Coupe du monde: Laurien van der Graaff, Nadine Fähndrich, Dario Cologna, forcément, ainsi que Jovian Hediger et Roman Furger. De quoi être en confiance avant les Mondiaux? Oui dans une certaine mesure, mais le fondeur de Bex replace certains éléments dans leur contexte. "Il ne faut pas oublier que la Suisse est une petite nation du ski de fond. Dario Cologna a propulsé le ski de fond helvétique en décrochant des résultats exceptionnels. Derrière, l'équipe a réussi de belles choses, mais ce n'est vraiment pas facile de monter sur le podium".
Dario est incroyablissime. Il a été un énorme boost pour nous tous
Même si la Suisse possède dans ses rangs des éléments qui peuvent de temps à autre tirer leur épingle du jeu, Dario Cologna est sans conteste l'arbre qui cache la forêt du ski de fond helvétique. Le Grison est l'un des meilleurs fondeurs de l'histoire. Ses 4 titres olympiques, ses 3 médailles mondiales, ses 8 grands globes et ses 26 succès en Coupe du monde sont là pour en attester.
"Dario est incroyablissime. Il a été un énorme boost pour nous tous. Nous avons eu plus de moyens grâce à lui. On ne peut que le remercier. J'ai une anecdote à son sujet. Lors d'une de mes premières saisons en Coupe du monde, Dario et moi devions passer un contrôle antidopage. J'étais tout jeune et je n'avais pas trop envie de changer mon programme d'entraînement. Dario s'est adapté à moi et on s'est entraîné ensemble. C'est peut-être un détail pour vous... mais cela démontre que Dario est quelqu'un qui n'a pas besoin de tout le temps s'imposer".
Je savoure ces moments de compétitions car je sais bien que ce ne sera pas éternel
A 30 ans, Jovian Hediger arrive gentiment au terme de sa carrière. "Quand j'étais petit, je rêvais de faire ça. Maintenant, je suis à fond dedans. C'est exceptionnel de pouvoir vivre cela. Je suis un privilégié. Il faut en profiter. Bien sûr que c'est dur parfois, mais j'aime m'entraîner et concourir. Je savoure ces moments de compétitions car je sais bien que ce ne sera pas éternel."
Les Jeux olympiques c'est vraiment quelque chose de particulier. Même si on les a fait une fois, la deuxième fois on repart un petit peu à zéro au niveau des émotions et de tout ce que cela représente
Après les Mondiaux d'Oberstdorf, le fondeur de Bex s'attellera au dernier grand objectif de sa carrière: les Jeux olympiques de Pékin en février 2022. "Les Jeux olympiques c'est vraiment quelque chose de particulier. Même si on les a fait une fois, la deuxième fois on repart un petit peu à zéro au niveau des émotions et de tout ce que cela représente. Donc si j'ai la chance de pouvoir y retourner, je serais de nouveau un débutant".
Au fond de soi, on veut toujours ramener une médaille. C'est ce que l'on rêve de réaliser
Jovian Hediger n'est pas un athlète qui va pouvoir jouer les premiers rôles à chaque course. "Je n'ai pas le potentiel ou le talent pour dire que je vais toujours jouer la gagne". Reste que le fondeur de Bex a une petite idée derrière la tête avant les sprints des Mondiaux d'Oberstdorf. "Au fond de soi, on veut toujours ramener une médaille. C'est ce que l'on rêve de réaliser. Après, je dis toujours que rêver de médaille quand on n'a pas fait de podium en Coupe du monde, c'est un peu prétentieux..." La podium ayant été conquis il y a 18 jours en Suède, Hediger n'entre donc plus dans la classe des "prétentieux".
"En individuel cette année, on a eu peu d'occasions en style classique avec seulement 2 courses (30e à Falun et 6e à Ruka)... Je pense qu'il y aura moyen (à Oberstdorf) de jouer devant. Mais pour cela, il faudra que tous les éléments soient réunis. En sprint par équipes, on va vouloir jouer la médaille, ça c'est sûr".
Miguel Bao - @migbao
Températures élevées à Oberstdorf
Aux côtés de Jovian Hediger, son cousin Erwan Käser sera aligné en sprint. A la faveur d'une éliminatoire interne Roman Schaad et Valerio Grond, un double médaillé aux Mondiaux juniors, se sont assuré les 2 dernières places. Ils ont tous comme objectif minimal une participation aux quarts de finale.
Le temps pourrait constituer un facteur inattendu. En raison de la température élevée, les départs ont été avancés en matinée. On verra alors comme les pistes réagiront sous les rayons du soleil.
Mondiaux d'Oberstdorf
25.02 11h30 Sprints M+D classique
27.02 11h45 Skiathlon D 15 km
27.02 13h30 Skiathlon M 30 km
28.02 13h00 Sprint équipes M+D
02.03 13h15 10 km D
03.03 13h15 15 km M
04.03 13h15 Relais 4x5 km D
05.03 13h15 4x10 km M
06.03 12h30 30 km D
07.03 13h00 50 km M
Championnats du monde de ski nordique: une partie de la délégation de la SSR en quarantaine https://t.co/Fu1sGDSI06
— Massimo Lorenzi (@Mass_Lorenzi) February 24, 2021