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La 20e d'Ammann et le retour de Küttel, comme coach

Simon Ammann est quadruple champion olympique. [Florian Ertl]
Simon Ammann est quadruple champion olympique. - [Florian Ertl]
La magie n'opère plus, le peut-elle encore? Simon Ammann n'a pas terminé une seule fois dans les six premiers en Coupe du monde ces deux derniers hivers, mais il repart pour sa vingtième saison de Coupe du monde en cette fin de semaine à Wisla, en Pologne, à 36 ans.

Le ton de la conférence de presse d'avant-saison des responsables de Swiss-Ski était comme souvent un mélange d'optimisme et de réserve. La Fédération veut y croire, mais les signaux positifs ne sont pas très nombreux. Les sauteurs suisses ont habitué le public à être "moyens", au mieux, ces dernières saisons. Gregor Deschwanden n'a pas confirmé son début de percée, Killian Peier est intermittent, et Ammann n'est plus le leader attendu. Son dernier podium remonte au 10 mars 2015, en Finlande (3e).

"Il nous reste beaucoup à faire", résume le chef du saut suisse, Berni Schödler. Simon Ammann a fini 13e du GP d'été, avec une 6e place lors du dernier concours, à Klingenthal (GER). Presque de bons résultats. Ses notes de style commencent à nouveau à atteindre çà et là les 18, parfois 18,5. En général, à moins de 19, point de salut parmi l'élite.

Depuis ses deux chutes sur la Tournée des Quatre-tremplins 2014-15 et sa commotion cérébrale de Bischofshofen, Ammann a chamboulé son télémark (réception) afin de reprendre confiance et d'effacer les traumatismes, mais il se pose mal et les juges le sanctionnent.

Et en l'air, voilà belle lurette qu'il n'est plus le planeur qu'il était, même si son instinct et son potentiel restent intacts. "Ses chutes, aujourd'hui, c'est oublié", assure Berni Schödler. Décrit comme toujours aussi enthousiaste et perfectionniste, le St-Gallois serait mû d'abord par l'envie de retrouver enfin toutes les sensations que procure un saut réussi, de réassembler toutes les pièces.

ats/fg

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Küttel dans l'équipe

En cette année olympique, le sportif suisse le plus titré des JO d'hiver (quatre titres, en 2002 et 2010) fait forcément renaître certains fantasmes. Une ébauche de "dream team" est reconstituée, puisqu'Andreas Küttel, champion du monde 2009 et par ailleurs parrain du fils d'Ammann, a rejoint l'encadrement de l'équipe de Suisse.

"Andreas, par son charisme et sa réputation, est très respecté. Il aura un rôle de coach mental, notamment auprès des jeunes. Par rapport à Simon, il peut l'aider en lui posant les bonnes questions, en l'incitant à voir du bon côté", explique le chef des sauteurs helvétiques.

Quatre Suisses seront aux Jeux

Simon Ammann est allé humer l'air de tremplins olympiques cet automne du côté de PyeongChang, en compagnie du coach national, l'Allemand Ronny Hornschuh. "Simon est un amoureux de l'Asie, il apprécie beaucoup la culture de ces pays", précise Berni Schödler.

Après tout, il peut s'accrocher à l'idée qu'un Noriaki Kasai a connu une traversée du désert de près de quatre ans, entre janvier 2010 et décembre 2013, avant de retrouver le chemin des podiums, à l'âge de 41 ans. Mais d'abord, Ammann devra retrouver le top-10, performance qu'il n'a pas réussie une seule fois l'hiver passé.

Quatre sauteurs suisses sont attendus à PyeongChang. Swiss Olympic a fixé comme critère de qualification un résultat dans les dix premiers ou deux dans les vingt premiers en Coupe du monde. La présence d'une équipe est envisageable.

Au-delà, pour les favoris, il faudra à nouveau regarder du côté de l'Autriche, la Slovénie, l'Allemagne, la Pologne et la Norvège essentiellement. Les Stefan Kraft, tenant du gros globe de cristal, Dawid Kubacki (POL), vainqueur du GP d'été, Andreas Wellinger (GER), Peter Prevc (SLO), Kenneth Gangnes et Daniel Andre Tande (NOR), ainsi que toute l'armada polonaise derrière Kubacki mais aussi Kamil Stoch, ne lâcheront rien en cette saison olympique.