Tout est prêt dans la "Mecque" du ski nordique

Quelque 300'000 spectateurs vont vivre durant onze jours les 48es Championnats du monde qui s'ouvrent ce mercredi à Oslo, dans un cadre idéal autour d'installations recouvertes par un manteau stable de 50 cm de neige. Monter à Holmenkollen, la montagne qui surplombe Oslo à une dizaine de kilomètres du centre-ville, est un pèlerinage pour des dizaines de milliers de Scandinaves.

"Nous n'avons pas à enseigner aux Norvégiens comment ils doivent organiser des compétitions de ski nordique", a déclaré le président de la Fédération internationale (FIS), le Grison Gian Franco Kasper, lors de la conférence de presse d'ouverture. L'intérêt des habitants, que ce soit comme volontaires (au nombre de 2200) ou spectateurs, est considérable et transparaît dans tous les aspects de la vie locale.

Un succès populaire annoncé

A la veille de l'ouverture, les organisateurs avaient vendu 225'000 billets sur les 300'000 disponibles. A ce chiffre s'ajouteront les dizaines de milliers de spectateurs massés dans les forêts autour des pistes, où l'accès est libre (seule la zones des stades étant payante). Il n'y a d'ores et déjà plus de billet pour assister au relais masculin 4 x 10 km le 4 mars.

Les températures oscillent autour de 5 et 10 degrés, avec de légères chutes de neige mercredi, des conditions parfaites pour le fond. Le coeur de toutes les infrastructures est regroupé dans moins d'un kilomètre carré.

La FIS enregistre 637 athlètes inscrits en provenance de 50 pays, dont deux tiers (423) de fondeurs. Le reste est réparti entre le combiné nordique et le saut masculin et féminin, les sauteuses étant de la partie pour la deuxième fois aux Mondiaux après Liberec en 2009.

"Tolérance zéro" en matière de dopage

La FIS appliquera le principe de "tolérance zéro" en matière de dopage, a-t-elle souligné. Des tests sanguins avant les compétitions sont imposés à tous les participants aux épreuves de fond et de combiné, auxquels s'ajoutent des contrôles sur les quatre premiers de chaque course ainsi que sur deux athlètes tirés au sort. Un total de 1,5 million de francs est investi pour l'ensemble de ces analyses.

Pour la première fois dans l'histoire des Mondiaux, des primes (aux six premiers) seront distribués. En fond, la médaille d'or vaudra 16'000 francs, l'argent 10'000 et le bronze 6000. Les sauteurs sont mieux lotis, avec 28'750 francs pour la victoire, mais ils ont moins d'épreuves au programme que les fondeurs.

Les énormes attentes des Norvégiens

"Si les Norvégiens échouent en ski de fond, ce sera un deuil national": entraîneur en chef des fondeurs suisses, la Norvégienne Guri Hetland résume ainsi l'énorme attente de tout un peuple. Depuis 1999, la sélection norvégienne est toujours sortie en tête du tableau des médailles, avec un total dans l'histoire des Mondiaux de 265 podiums, 22 fois plus que la Suisse. Une suprématie que le pays doit surtout à ses fondeurs.

"Ne rien gagner en saut et en combiné serait grave", souligne Guri Hetland... mais rien de comparable avec un éventuel échec en fond, où les Marit Björgen - intouchable cet hiver dans les courses de distance -, Petter Northug ou Ola Vigen Hattestad (sprint) n'ont simplement pas le droit de "passer à côté".

Près de 20'000 campeurs durant les Mondiaux

En Norvège, arpenter les forêts skis aux pieds pendant des heures, avec un sac à dos, est une des activités favorites. Certaines pistes, comme celle très exigeante du 50 km de Holmenkollen, sont mythiques comme peuvent l'être pour l'alpin la Streif de Kitzbühel ou le Lauberhorn à Wengen.

Le pays s'appuie sur un formidable réservoir: quelque 50'000 Norvégiens, licenciés ou non, participent régulièrement à des compétitions tout au long de l'hiver, indique Per Nymoen, de la Fédération norvégienne. Il estime, citant des recherches, qu'environ 10 % de la population pratique régulièrement ce sport, soit 450'000 personnes. Un taux qui monte à 30-40 % durant les mois d'hiver. Environ 30 % de ces adeptes sont des femmes.

Signe frappant de cette culture du fond, quelque 20'000 personnes estimation des organisateurs dressent tous ces jours des tentes dans les forêts autour de Holmenkollen pour y camper durant la durée des Championnats, en allumant des feux et des barbecues.

si/rou