Le contexte sera spécial pour Simon Ammann en Russie, où il disputera ses cinquièmes JO. "C'est un objectif particulièrement intéressant, et pas seulement sur le plan sportif. J'ai une relation forte sur le plan émotionnel avec le pays-hôte", souligne dans un communiqué de Swiss Ski le vainqueur du classement général de la Coupe du monde 2009/2010.
Il est en effet marié à une Russe, Yana, depuis juin 2010. Le quadruple champion olympique a pris cette décision au début de l'été déjà. "J'ai eu besoin d'un peu de temps avant de l'officialiser", explique-t-il.
Initialement, Simon Ammann pensait évoquer son avenir après les Championnats du monde de vol à skis prévus à la fin février à Vikersund. Il a préféré rendre publique l'information dès maintenant afin de se concentrer au mieux sur cette compétition.
Rumeurs infondées
Le double champion du monde (grand tremplin 2007, vol à skis 2010) connaît un hiver délicat, avec deux 8es rangs comme meilleurs résultats. Il n'a pas terminé la dernière Tournée des Quatre Tremplins, seule épreuve majeure manquant à son palmarès, en raison d'une grippe intestinale.
Les rumeurs faisant étant d'un probable retrait au terme de la saison s'étaient dès lors rapidement propagées. Elles étaient totalement infondées. Les changements intervenus dans les règlements au cours des deux dernières années expliquent les difficultés actuelles de Simon Ammann.
Le sauteur du Toggenburg a choisi d'augmenter sa masse musculaire avant le début de l'hiver afin de pouvoir utiliser les skis les plus longs autorisés par la FIS. "Cela nécessite une planification à plus long terme. Je ne m'en suis rendu compte que lors de mes dernières vacances estivales", reconnaît-il.
"Prendre un nouvel élan"
Or, trouver le parfait équilibre entre physique et technique exige du temps. "J'espérais que mon expérience me permettrait d'assimiler plus aisément ces nouveaux éléments. Cela n'est pas le cas, poursuit Simon Ammann. Il y a tout de même des aspects positifs: en n'ayant aucune pression liée au classement général, je peux travailler constamment mes sauts et me concentrer sur les détails. Celui qui veut réussir de grands sauts doit aussi savoir reculer pour prendre un nouvel élan."
"Il y a de nombreux aspects techniques dans lesquels Simon a dû tout recommencer à zéro", précise son entraîneur Martin Künzle. Simon Ammann considère d'ailleurs ce défi comme sa principale source de motivation pour la poursuite de sa carrière.
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Un rapprochement avec la Pologne
Chef du saut à Swiss-Ski, Bernhard Schödler se réjouit que Simon Ammann poursuive sa carrière. "Simon est un ambassadeur unique pour le saut en Suisse. Les jeunes auront ainsi un leader, un exemple à suivre pour les JO de Sotchi", a-t-il dit.
Pour offrir les meilleures conditions d'entraînement possibles à Ammann, Schödler envisage une collaboration avec l'équipe de Pologne, sur le modèle de la coopération menée autrefois avec les Finlandais.
Les Polonais disposent d'une équipe équilibrée, mélange de jeunes et de sauteurs expérimentés, et s'appuient sur de bonnes infrastructures avec plusieurs nouveaux tremplins. Les Suisses pourraient ainsi se joindre à eux pour des stages d'entraînement. De quoi apporter une émulation à Simon Ammann, un peu orphelin depuis la retraite d'Andreas Küttel. "Si nous ne nous entraînons que dans notre coin à Einsiedeln, nous n'allons pas progresser", observe Schödler. Le chef de discipline prévoit aussi d'éventuellement étoffer le staff technique autour de l'entraîneur en chef Martin Künzle.