Publié

Jour 1: la promenade de Federer, le mal-être de la Next Gen et la frayeur de Barty

Roger Federer est bien parti à Melbourne.
Roger Federer est bien parti à Melbourne.
La 1re journée de l'Open d'Australie n'a pas accouché de grandes surprises, mais elle a vu Roger Federer se balader, les jeunes se heurter à la réalité d'un tournoi du Grand Chelem et l'héroïne locale trembler plus qu'attendu. Retour sur un lundi australien.

LE FAIT DU JOUR: on fait tout un foin avec la Next Gen, mais deux de ses représentants, peut-être pas ceux attendus pour le titre mais au moins pour jouer un rôle dans cette quinzaine, se sont évanouis dès ce lundi: Denis Shapovalov, no 13 mondial, s’est fait dominer en quatre sets par Marton Fucsovics (6-3 6-7 6-1 7-6). Et Borna Coric (ATP 28) a littéralement explosé contre Sam Querrey. Alors certes, le Hongrois, vainqueur du Geneva Open 2018, a été quart de finaliste à Melbourne il y a deux ans, mais il ne représentait pas un obstacle infranchissable pour le gaucher canadien.

"Sauf que je n’ai été que l’ombre de moi-même", a regretté "Shapo", qui espérait pouvoir se donner le droit de défier Federer en 8es de finale. Quant à Coric, qui affichait en fin d’année dernière son ambition d’intégrer au plus vite le Top 10, il n’a strictement rien montré contre le trentenaire américain, pourtant réglé sur courant alternatif depuis plusieurs mois. Ces sorties de piste ne signifient pas que la Next Gen ne va pas se montrer en Australie, mais elles démontrent à quelques-uns de ses fleurons que la route qui mène vers la gloire en Grand Chelem est tortueuse.

LE PÈRE TRANQUILLE: Roger Federer, évidemment. Il y avait bien sûr plus ardu comme tirage au sort qu’un match contre Steve Johnson, mais tout de même: le Bâlois se devait d’être sur ses gardes face à un adversaire toujours capable de l’enquiquiner, surtout après trois mois sans compétition. Reste que le score a été sans appel: 6-3 6-2 6-2. Et l’impression, selon le propre aveu du No 3 mondial, d’avoir encore pas mal de marge. Rassurant.

LA FRAYEUR: celle d’Ashleigh Barty. L’Australienne, qui rêve ouvertement d’un titre à la maison, s’est retrouvée menée une manche à rien par Lesia Tsurenko. Melbourne a tremblé avec elle. Avant qu’elle ne retourne la situation en patronne (5-7 6-1 6-1). La No 1 mondiale peut souffler. Mais cette alerte était peut-être ce qu’il lui fallait pour empoigner de la meilleure des manières son parcours sur les bords de la Yarra.

LA FEMME DU JOUR: Coco Gauff, pas encore 16 ans, continue d’impressionner. Révélation de la saison dernière, l’Américaine est entrée de plain-pied dans son 1er Open d’Australie en dominant sa glorieuse aînée Venus Williams. Comme à Wimbledon! Avant même d’affronter Sorana Cirstea, la jeune fille d’Atlanta rêve d’un 3e tour contre Naomi Osaka, qui l’avait battue à ce stade de la compétition lors du dernier US Open. Comme un air de revanche dans le ciel australien...

LA PHRASE DU JOUR: "Ceux qui connaissent le tennis savent que tu ne peux pas mettre le mec de 38 ans comme favori principal". Roger Federer, encore lui, a tout bien résumé. Avant d’ajouter: "Je ne peux plus aller dans les tournois, comme en 2004, 2005, 2006, 2007, où je gagnais quasiment un tournoi sur deux! Parce que je ne le fais plus, les attentes sont moins hautes et c'est aussi ce qui est agréable."

LA QUESTION DU JOUR: posée par un journaliste américaine à Serena Williams: "Votre amie Meghan Markle et son mari Harry ont décidé de déménager. Que pensez-vous de cela? En avez-vous parlé avec elle?". Une fois les faits posés vient l'autre interrogation de la journée: à quel moment peut-on imaginer poser pareille question après un 1er match en Grand Chelem, qui plus est en ouverture de conférence de presse???

LES COUPS DU JOUR: Grigor Dimitrov et Roger Federer dans leurs oeuvres...

LA MÉTÉO: après les incendies, la pluie s’est abattue sur Melbourne. Une très bonne nouvelle pour la ville entière. Moins pour les organisateurs de cet Open d’Australie, qui devront programmer 96 matches mardi. Mais n’y a-t-il pas plus important que le tennis, dans la vie?

Arnaud Cerutti, @arnaud_cerutti

Publié