Jour 2: la main blessée de Fognini, l'humour de Nadal et le courage d'Ostapenko
LE FAIT MARQUANT DU JOUR: la défaite de Félix Auger-Aliassime, autre élément prometteur du tennis, qui a trop rapidement pris la porte dans ce tournoi. Comme son compatriote Denis Shapovalov et le Croate Borna Coric la veille, le Canadien est passé au travers de son rendez-vous australien, tombant contre l’inconstant Ernest Gulbis, pourtant retombé au 276e rang mondial (7-5 5-6 7-6 6-4). Une grosse désillusion pour «FAA», qui disposait sur le papier d’un tableau pour filer en 2e semaine. "C’est difficile à avaler, mais cela fait partie du jeu", a-t-il concédé. Avant d'avouer que "jouer Gulbis au 1er tour était en réalité un véritable piège".
LE SOLIDE DU JOUR: Stan Wawrinka. Parce qu'affronter d'emblée le petit agressif Bosnien Damir Dzumhur n'était pas un cadeau. Et le Vaudois a relevé le défi avec solidité. Surtout qu'en trois matches face au joueur de Sarajevo, "Stanimal" avait par deux fois mordu la poussière. Place jeudi à un autre défi, face à Andreas Seppi.
L’IMAGE DU JOUR: celle de la main de Fognini, totalement meurtrie au moment où l'Italien s'est présenté en conférence de presse. La faute non pas à pas de chance, mais bien à lui-même, l'intéressé s'étant blessé dans l'un de ses nombreux coups de colère, (voir 2e tweet ci-dessous) au cours de son match disputé sur deux jours contre Reilly Opelka.
Bonne nouvelle tout de même pour le lauréat du tournoi de Monte-Carlo, il a fini par passer le cap contre le géant américain, en s'imposant au "super tie-break", après avoir pourtant été mené deux manches à rien (3-6 6-7 6-4 6-3 7-6). Il est au passage devenu le 9e joueur de l'histoire à avoir gagné des matches dans chaque tournoi du Grand Chelem après s'être retrouvé avec deux sets de retard. A croire que l'énervement a du bon, parfois.
LA FEMME DU JOUR: "Tu as été là depuis le 1er jour. Malheureusement, la vie peut t’enlever ceux que tu aimes le plus. Tu réalises ce qui te manque le plus une fois que tu l’as perdu. Cher papa, tu seras pour toujours dans mon cœur. Je t’aime." Tel est le message qu'avait publié Jelena Ostapenko voici dix jours sur les réseaux sociaux, révélant au monde le décès de son papa. La nuit dernière, la Lettone a fait face avec un mental d’acier au défi de l’Open d’Australie en ratatinant Liudmila Samsonova (6-1 6-4). Tout simplement remarquable pour celle qui affrontera jeudi une certaine Belinda Bencic, peu convaincante pour son entrée en lice.
LA REUSSITE DU JOUR: Marc Polmans, 22 ans, a offert du bonheur à toute l'Australie en sortant Mikhail Kukushkin (6-4 6-3 4-6, 6-7, 6-4). Classé 197e mondial, le joueur né en Afrique du Sud n'avait encore jamais remporté le moindre match dans un tournoi du Grand Chelem. "Oubli" réparé, il a été célébré par les siens. Sa performance prouve que sa préparation hivernale, orientée vers le tennis de table (voir le tweet), n'était pas la pire du circuit.
LA BLAGUE DU JOUR: devant un Jim Courier qui lui parlait de sa fabuleuse année 2019, qui l’a notamment vu gagner Roland-Garros et l’US Open ainsi que redevenir No 1 mondial, Rafael Nadal, facile vainqueur de Hugo Dellien, n’a pas perdu son humour. A la question de savoir quel avait été son plus grand moment de l’an dernier, le finaliste 2019 a répondu dans un grand éclat de rire: "Mon mariage. Eh oui, ma femme est là, en tribunes. Je dois faire attention à ce que je dis désormais."
LA PHRASE DU JOUR: "Il n’est pas évident de tourner ma concentration uniquement sur cet Open d’Australie. Je dois trouver le bon équilibre. Parce qu’en ce moment, je joue pour beaucoup plus que simplement pour moi-même". Une phrase signée Nick Kyrgios, toujours ému par les incendies qui ont ravagé son pays. L'Australien s'est tout de même aisément défait de Lorenzo Sonego.
LE COUP DU JOUR: on vous laisse vous délecter de ce petit passing de revers slicé signe Nadal...
LA REACTION DU JOUR: pas vraiment classe, Gilles Cervara, le coach de Daniil Medvedev, qui se permet d'insulter la caméra en plein match de son poulain. On a connu entraîneur plus distingué et plus lucide.
A SUIVRE: outre le match Roger Federer-Filip Krajinovic, prévu mercredi il faudra suivre, ces prochaines heures, l'affrontement entre Benoît Paire et Marin Cilic. Le 1er, récent finaliste à Auckland, a passé le 1er tour en 5 sets, alors que l'autre, rare joueur ayant enlevé un Grand Chelem dans la période du "Big Four" (US Open 2014) et finaliste à Melbourne en 2018, se reconstruit petit à petit. Une belle empoignade en perspective, surtout si le Français y va de son petit toucher magique et de... ses coups de gueule.
Arnaud Cerutti, @arnaud_cerutti