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Jour 7: les petits soucis de Federer, la folie Barty et l'empoignade Kyrgios-Nadal

Roger Federer a alterné le bon et le franchement moyen contre Marton Fucsovics. [EPA - Lukas Coch]
Roger Federer a alterné le bon et le franchement moyen contre Marton Fucsovics. - [EPA - Lukas Coch]
En ce dimanche de Fête nationale australienne, Ashleigh Barty a parfaitement célébré son pays. Roger Federer a aussi gagné, mais sans flamber. Alors que tout le circuit ATP attend un duel de feu entre le "local" Nick Kyrgios et le No 1 mondial Rafael Nadal. Melbourne va-t-elle vivre une vraie sensation chez les hommes lundi?

L’INFO DU JOUR: soyons francs, cela a par moments ressemblé à une triste rencontre, mais Roger Federer a tout de même gagné sa place pour les quarts de finale, au bout d’un match curieux, d’un niveau inégal, notamment durant une heure et demie, contre Marton Fucsovics (4-6 6-1 6-2 6-2). Entre éclairs de génie (voir quelques images ci-dessous) et erreurs grossières, le Bâlois, guère convaincant sur sa mise en jeu, n’a pas impressionné l’assistance. La faiblesse, la fébrilité et les fautes de son adversaire l’ont bien aidé à grimper dans le quart. Au vu de ce qu’il produit depuis le début de la quinzaine, Tennys Sandgren lui offrira une opposition un peu plus relevée, mardi. A Federer, donc, de montrer un autre visage. Car s’il devait par hasard débarquer dans cet état en demi-finale contre Novak Djokovic....

L’INSTANT «PHILIPPE BOUVARD» DU JOUR: "J’ai joué beaucoup de tennis dans ma vie, mais jamais contre Tennys". Par Roger Federer, visiblement déjà inspiré par son quart de finale.

LA SURPRISE DU JOUR: elle a été signée par Tennys Sandgren. Déjà étonnant dans cet Open d’Australie 2020, celui qui s’était révélé sur ces mêmes courts de Melbourne voici deux ans a réalisé une nouvelle grosse "perf" en sortant Fabio Fognini ce dimanche (7-5 7-6 2-6 6-4). Avec, excusez du peu, une dernière volée de toute beauté. L’Américain est donc assuré d’entrer dans le Top 50. Avant d’affronter pour la première fois de sa carrière un certain Roger Federer. Le costaud du Tennessee affirme avec aplomb pouvoir battre n’importe qui. Dont le "GOAT". On peut donc être sûr qu’il jouera crânement sa chance face à "RF".

LA FEMME DU JOUR: incroyable, Ons Jabeur. La Tunisienne de 26 ans, au parcours jusqu’ici fort modeste, renverse son monde en Australie. La voici en quarts de finale, après avoir culbuté Wang Qiang, tombeuse de Serena Williams au tour précédent. Première joueuse arabe présente en 8e de finale d’un Grand Chelem, Jabeur continue d’écrire l’histoire. "J’espère pouvoir créer des vocations, donner de l’espoir aux Arabes et même à tout le continent africain, dit-elle. Je suis un produit 100% tunisien." Et avec Sofia Kenin pour adversaire mardi, elle peut légitimement espérer poursuivre encore un peu plus loin sa folle aventure. Jabeur et sans reproche.

LA DISCRETE QUI MONTE: Sofia Kenin, 21 ans, a sorti Coco Gauff grâce à une prestation de grande valeur (6-7 6-3 6-0). L’Américaine née à Moscou a été impressionnante contre sa jeune compatriote. Elle qui n’était jamais allée aussi loin dans un tournoi du Grand Chelem sait, comme sa future adversaire Ons Jabeur, que la belle quinzaine a tout pour se poursuivre encore un peu.

LA FETARDE DU JOUR: Ashleigh Barty, évidemment, qui a profité de célébrer comme il se doit la Fête nationale australienne. Chez elle, la lauréate du dernier Roland-Garros a encore livré un gros match pour se défaire d’Alison Riske. La voici pour la 2e fois de suite en quart de finale de l’Open d’Australie, pour la 2e fois contre Petra Kvitova. "J’apprécie beaucoup Petra, mais j’espère qu’elle ne me brisera pas le cœur mardi", a déjà annoncé l’Australienne, qui rêve d’un titre sur ses terres, histoire que la fête soit belle jusqu'au bout. Car comme le disent ses compatriotes: "No Barty, no party!"

LE TENANT QUI DEROULE: il s’agit bien sûr de Novak Djokovic, qui n’a, comme attendu, fait qu’une bouchée de Diego Schwartzman. Le Serbe est sur une autoroute pour conserver sa couronne. Son prochain adversaire, Milos Raonic, n’a pas de quoi le faire trembler. Le Canadien veut pourtant y croire. A la question de savoir si Djokovic pouvait battre le record de titres en majeurs détenu par Federer, le finaliste de Wimbledon 2016 a ainsi répondu qu’il "espère juste pouvoir l’arrêter dans cette quinzaine".

L’INSTANT POP-CORN: c’est pour ce lundi, avec un duel Nick Kyrgios-Rafael Nadal qui fait mousser Melbourne, la presse australienne en tête. Après sept confrontations, les deux hommes en sont à 4 victoires à 3 pour le No 1 mondial. Mais jamais l’un des deux n’a remporté deux rencontres de suite. Et comme leur dernier affrontement a tourné à l’avantage de Nadal, son cadet aurait tort de ne pas y croire. Reste maintenant à savoir quel sera l’état d’esprit de Kyrgios. Arrivera-t-il sur le court en mission, avec cette envie de défendre son os sur ses terres? Ou se présentera-t-il comme il le fait souvent en dilettante, avec cette envie de faire le show, qui le pousse à jouer en marchant ou à aligner les services à la cuillère? De la réponse à cette question dépend en partie l’issue de ce bras de fer qui sent le soufre.

LA PHRASE DU JOUR:

elle est de Rafael Nadal, interrogé sur Nick Kyrgios: "Je ne le connais pas assez personnellement pour avoir une opinion claire sur lui, mais il est clair que je ne l’aime pas lorsqu’il fait son cirque. Mais lorsqu’il joue bien et montre sa passion pour le jeu, il fait partie des joueurs qui peuvent rendre passionnant le circuit ATP. Après, effectivement lorsqu’il fait l’inverse, je ne l’aime pas."

LE SUISSE DE LUNDI: ce sera Stan Wawrinka, programmé aux alentours de 5 h du matin contre Daniil Medvedev. En forme après avoir surmonté son virus du milieu de la semaine, frais pour avoir passé une seule heure sur le court en 16es de finale, le Vaudois aura une revanche à prendre face au Russe, qui l’avait battu à l’US Open au bout d’un match décousu. En deux rencontres contre Medvedev, "Stanimal" a, à chaque fois, mordu la poussière. Et c’était à deux reprises dans une épreuve du Grand Chelem. L’heure est venue de changer le cours de l’histoire. Pour espérer s’offrir un quart de finale inédit face à un autre membre de la «Next Gen», Andrey Rublev ou Alexander Zverev.

Arnaud Cerutti, @arnaud_cerutti

Retrouvez les anciens "épisodes":

Jour 1: la promenade de Federer, le mal-être de la Next Gen et la frayeur de Barty

Jour 2: la main blessée de Fognini, l'humour de Nadal et le courage d'Ostapenko

Jour 3: nouvelle démonstration de "Fed", "mamie" qui fait de la résistance et cocktails pour oublier

Jour 4: Stan le survivant, Nadal le gentleman et l'imitation de Kyrgios

Jour 5: l'alerte de Federer, les mimiques de Mirka, un Marin qui chante et une Williams qui s'ensable

Jour 6: Kyrgios en mission, Wawrinka en coup de vent, Bencic balayée

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