Jour 8: l'envolée de Wawrinka, le soulagement de Nadal et le réveil de Zverev

L’HOMME DU JOUR: c’est bien Stan Wawrinka, auteur de l’une de ses plus grosses performances depuis son retour de blessure, en janvier 2018. A l’exception peut-être de son match contre Stefanos Tsitsipas à Roland-Garros l’an dernier, le Vaudois n’avait plus sorti un tennis aussi consistant et aussi intelligent de sa manche depuis des mois. Agressif, solide, mobile, déterminé; contre Daniil Medvedev, pourtant No 4 mondial et placé parmi les gros gros outsiders de cet Open d’Australie, l’homme aux trois titres du Grand Chelem a fait preuve d’un immense caractère, non seulement pour revenir après un trous d’air aux manches 2 et 3, puis pour s’imposer en lâchant ses frappes. Il a en effet livré quelques gros coups qui nous renvoient à ses plus belles quêtes.

LA STAT DU JOUR: l'impuissance de Daniil Medvedev à remporter un 5e set (aucun succès en six possibilités). Le Russe devra y remédier assez rapidement s'il entend devenir le joueur d'exception que son talent suppose.

LA FEMME DU JOUR: Simona Halep. Finaliste en 2018 après avoir livré quelques matches d’anthologie sur les courts australiens, la Roumaine passe cette année les tours en confiance, sans gaspiller d’énergie. Contre Elise Mertens, tête de série No 16, l’ancienne reine du tableau WTA a encore évité les heures supplémentaires en s’imposant 6-4 6-4. «Je crois que j’ai fait du très bon travail et que mentalement j’étais bien», s’est-elle réjouie. Au prochain tour, Halep en découdra avec Anett Kontaveit, tombeuse de Belinda Bencic samedi, puis d’Iga Swiatek la nuit dernière.

LE MATCH DU JOUR: cela a logiquement été le très attendu Rafael Nadal-Nick Kyrgios. Bien qu’il ait dû attendre 2 h pour atteindre des sommets, ce 8e de finale a eu le mérite de faire très vite bouillir la Rod-Laver Arena. Fébrile par moments, le No 1 mondial a laissé filer une manche, tremblé à certains instants, mais il a surtout été suffisamment solide pour battre un Kyrgios qui, pour une fois, a été d’un bout à l’autre très impliqué dans sa rencontre. Au prochain tour, Nadal sera opposé à Dominic Thiem, contre lequel il a déjà disputé de gros matches en Grand Chelem. Ca se corse.

L’INVITE DU JOUR: il s’agit d’Alexander Zverev, dont on ne parle pour une fois que très peu et qui, finalement, passe les tours sans trop forcer – aucune manche perdue! Attendu ces dernières années en Grand Chelem, l’Allemand n’a jamais fait mieux que des quarts de finale (Roland-Garros 2018 et 2019) et semblait céder sous le poids desdites attentes. Libéré de celles-ci, puisque son nom était à peine cité parmi les outsiders à la veille de ce tournoi, il a pour une fois atteint ce stade ailleurs qu’à Paris et semble très frais après quatre matches relativement «pépères». Stan Wawrinka aura mille raisons de se méfier de l’ultime membre de l’inconstante "Next Gen" encore en lice.

L'IMAGE DU JOUR: celle de Nick Kyrgios pénétrant dans la Rod-Laver Arena avec un maillot de Kobe Bryant sur le dos et se laissant emporter par l'émotion à la suite du tragique décès du mythique basketteur dont il était fan.

LE RATE DU JOUR: celui de Gaël Monfils qui, décidément, n’y arrive ni en Grand Chelem ni contre Dominic Thiem. Le Français a été dominé dans tous les secteurs de jeu par l’Autrichien (2-6 4-6 4-6), qui n’avait encore jamais atteint le cap des quarts de finale à Melbourne. Monfils, qui a même tenté des services à la cuillère pour surprendre un joueur qui l’avait déjà battu cinq fois sur cinq, n’a même ni obtenu la moindre balle de break, ni poussé Thiem à jouer deux heures. La claque!

LA PHRASE DU JOUR: "J’ai toujours eu cela dans un coin de la tête. Je n’y pense pas constamment, bien sûr, mais je suis tout à fait consciente que je n’aurai pas encore 20 Open d’Australie à disputer, alors à chaque fois que je viens ici, je me demande jusqu’où je peux aller et de tout donner". Signé Garbine Muguruza, la revenante, qui parle de son désir de remporter un autre titre du Grand Chelem après ceux enlevés à Roland-Garros (2016) et Wimbledon (2017).

L’AUTRE PHRASE DU JOUR: "Après mes (piètres) performances à l’ATP Cup, je n’étais absolument pas certain que j’allais gagner ne serait-ce qu’un seul match ici à Melbourne." D’Alexander Zverev, lequel vient pourtant d’aligner quatre succès sans égarer le moindre set.

LES DEUX COUPS DU JOUR: ce ne sont peut-être pas les plus beaux, mais voici deux coups de patte audacieux de Nick Kyrgios qui, on l'espère, deviendra pour de bon agréable pour la suite de sa carrière. L'Australien a en effet tout pour aller très haut.

A SUIVRE CE MARDI: Roger Federer, évidemment, qui affronte Tennys Sandgren pour une place en demi-finale. Le Bâlois ne débutera pas avant 4 h 30 du matin en Suisse. Parmi les autres rencontres intéressantes, le face-à-face entre Ashleigh Barty et Petra Kvitova vaudra clairement le détour (vers 2 h 30). Alors que Novak Djokovic, lui, ne devrait pas trop trembler devant Milos Raonic (9 h).

RECAPITULATIF: voici les quarts de finale des tableaux féminin et masculin: Barty-Kvitova; Kenin-Jabeur; Kontaveit-Halep; Muguruza-Pavlyuchenkova. Nadal-Thiem; Wawrinka-Zverev; Sangren-Federer; Raonic-Djokovic.

Arnaud Cerutti, @arnaud_cerutti

Retrouvez les anciens "épisodes":

Jour 1: la promenade de Federer, le mal-être de la Next Gen et la frayeur de Barty

Jour 2: la main blessée de Fognini, l'humour de Nadal et le courage d'Ostapenko

Jour 3: nouvelle démonstration de "Fed", "mamie" qui fait de la résistance et cocktails pour oublier

Jour 4: Stan le survivant, Nadal le gentleman et l'imitation de Kyrgios

Jour 5: l'alerte de Federer, les mimiques de Mirka, un Marin qui chante et une Williams qui s'ensable

Jour 6: Kyrgios en mission, Wawrinka en coup de vent, Bencic balayée

Jour 7: les petits soucis de Federer, la folie Barty et l'empoignade Kyrgios-Nadal