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Jour 9: la résurrection de Federer, les gros yeux de l'arbitre et les louanges pour Stan

Roger Federer a encore frisé la correctionnelle. Mais il reste dans le tournoi. Pour le meilleur ou pour le pire? [AP - Roman Pilipey]
Roger Federer a encore frisé la correctionnelle. Mais il reste dans le tournoi. Pour le meilleur ou pour le pire? - [AP - Roman Pilipey]
Roger Federer qui revient de nulle part, une arbitre qui le met au coin et un Alexander Zverev admiratif de Stan Wawrinka, ce sont quelques-uns des éléments à retenir d'une 9e journée passionnante à l'Open d'Australie.

L’INFO DU JOUR: c’est incontestablement le fait que Roger Federer est encore et toujours dans le tournoi. Comme le roseau, le Bâlois plie, plie, plie, mais (pour l’heure) ne rompt pas. On ne va pas se pencher maintenant sur ce qu’il pourrait advenir dudit roseau jeudi contre Novak Djokovic, mais plutôt se pencher sur «le» fait du jour, soit sa résurrection face à Tennys Sandgren. Car oui, on le donnait perdu, battu, à 7 h du matin. Puis on l’a retrouvé vivant une heure plus tard. Comme nous l’a écrit un internaute paraphrasant Renaud, "Toujours vivant, toujours debout, droit sur mes guibolles, ressuscité". On ignore s’il y a un Docteur Roger et un Mister Rodgeur, mais toujours est-il qu’une fois encore dans ce tournoi, le No 3 mondial a frisé la correctionnelle. Sauf que cette fois-ci, c’est bien son corps qui l’a malmené. Avant que sa roublardise ne fasse exploser son adversaire.

UP & DOWN: les ados de l’an 2000 avaient eu droit à un terrible "lofteurs up & down" (hymne de Loft Story, on vous épargne le lien), pour se retrouver 20 ans plus tard avec les "Rodgeur up & down". Oui, Federer, dans cet Open d’Australie, enchaîne les hauts et les bas. Longtemps, cela n’a presque été que des bas, ce matin. Mais le Bâlois a su serrer le jeu pour effacer sept balles de match et retourner une partie qu’il n’aurait certainement jamais dû gagner. "En tout cas, je ne le mérite pas", relativisait-il, lucide, à l’interview d’après-match. On espère qu’à ces trous d’air succédera autre chose, jeudi pour la demi-finale. Sinon quoi, comme il l’a également dit lui-même, il pourra vite s’en aller "skier en famille en Suisse", après avoir affronté Novak Djokovic, trop facile vainqueur de Milos Raonic.

LE CRAQUAGE DU JOUR: mine de rien, c’est celui de Tennys Sandgren. L’Américain peut vraiment s’en vouloir de ne pas avoir été en mesure de conclure cette rencontre, ce qui lui aurait permis de signer la plus belle victoire de sa carrière. Il doit surtout ruminer les sept balles de match égarées, sur lesquelles il n’a strictement rien tenté. Franchement, on n’aurait pas voulu être dans sa tête, ni à sa place, en le voyant rentrer seul aux vestiaires, mine basse et avec un sac qui devait peser plus de 100 kilos dans un tel contexte. Le 100e ATP est arrivé défait en conférence de presse. "Le tennis est un sport de fous", a-t-il résumé. Avant de poursuivre: "La seule chose qui me console ce soir, même si je suis vraiment inconsolable, c’est de n’avoir joué qu’une seule balle de match sur mon service. S’il y en avait eu davantage, je serais devenu enragé. Cette défaite est une énorme déception."

Toutes les balles de match sauvées par Federer
Toutes les balles de match sauvées par Federer face à Sandgren! / Tennis: Open d'Australie / 1 min. / le 28 janvier 2020

LA QUESTION DU JOUR: même si Federer a fini par gagner, elle est la suivante: lui qui s’est blessé deux fois en deux tournois majeurs de suite a-t-il encore la "caisse" pour endurer la répétition des matches au meilleur des cinq sets dans de telles épreuves du Grand Chelem et, surtout, sur des surfaces aussi lentes que celle proposée cette année à Melbourne?

L’AUTRE QUESTION DU JOUR: c’est Tennys Sandgren himself qui la pose: "Quelle est la règle, ici? Un double shot pour chaque balle de match non convertie?"

LA STAT DU JOUR: alors qu’au moment où ils le voyaient errer comme une âme en peine sur le court, d’aucuns en venaient à souhaiter que Roger Federer abrège carrément ses souffrances (et les leurs, peut-être, surtout?) en abandonnant, le Bâlois a tenu bon pour signer un succès "miraculeux" selon ses propres termes. Et la stat vient rappeler qu’en 1512 matches disputés sur le circuit ATP, le Bâlois n’a jamais abandonné. Enorme.

L’IMAGE DU JOUR: ce "vilain garnement" de Roger Federer a été puni par Mme l’arbitre au cours du 3e set. Au coin, le Bâlois! Tout cela pour avoir lancé des injures sur le court… "Kopfertami!"

LA REACTION DU JOUR: c’est celle de Roger Federer, justement au sujet de cet avertissement de l’arbitre: "Je l’ai trouvé un peu sévère, cet avertissement, car ce n’est pas comme si j’étais connu pour balancer des insultes à longueur de match. Et je ne pense pas que le stade entier m’ait entendu." Et à la question de savoir si l’insulte était en anglais, le Bâlois a répondu avec humour que «c’était un mélange d’anglais et de suisse-allemand. Apparemment, la juge de ligne parlait aussi cette langue et ça, je ne le savais pas

Roger Federer, en discussion avec la juge de ligne qui l'a entendu jurer. [AP - Rob Prezioso]
Roger Federer, en discussion avec la juge de ligne qui l'a entendu jurer. [AP - Rob Prezioso]

L’AUTRE IMAGE DU JOUR: cette malheureuse ramasseuse de balles, qui vient faucher Tennys Sandgren presque en plein vol. A partir de la fin du 4e set, ce n’était décidément plus la journée de l’Américain…

LE RÊVE DU JOUR: celui d’Ashleigh Barty continue. L’Australienne, qui aimerait tant s’imposer "à la maison", est sur la bonne voie après avoir écarté un os, Petra Kvitova en l’occurrence (7-6 6-2), en quarts de finale. En demie, la No 1 WTA affrontera Sofia Kenin, laquelle a mis fin à l’aventure d’Ons Jabeur (6-4 6-4). Autant dire qu’elle semble avoir une voie royale pour filer au dernier "round", samedi matin. Comme qui dirait, c’est bien Barty (désolé)…

LE CHIFFRE DU JOUR: 5, comme le futur classement WTA, lundi, de Belinda Bencic, qui va donc grimper à un rang qu’elle n’avait encore jamais connu. Chapeau.

STAN EN PISTE: ce mercredi matin, aux alentours de 5 h en Suisse, Stan Wawrinka sera en piste pour aller chercher son billet à destination des demi-finales. Contre un Alexander Zverev qu’il n’a encore jamais battu (deux défaites), le Vaudois devra reproduire son excellente performance de lundi face à Daniil Medvedev. L’Allemand s’en méfie, d’ailleurs: "Contre Daniil, Stan a sorti un tout gros match et montré la raison pour laquelle il a déjà gagné plusieurs tournois majeurs. Pour moi, c’est l’un des joueurs les plus difficiles à affronter. Encore plus ici, en Australie."

UNE GROSSE SESSION DE NUIT: Wawrinka privé de session de nuit, ce sont logiquement Rafael Nadal et Dominic Thiem qui vont s’affronter à 9 h 30 (en Suisse). Un duel qui pourrait bien être extraordinaire, l’Autrichien ayant énormément progressé depuis douze mois, l’Espagnol n’étant peut-être pas dans sa forme «terrienne» et la surface pouvant permettre au No 5 ATP d’exprimer son meilleur tennis en s’appuyant sur ses lourdes frappes. En 2018, Thiem avait d’ailleurs poussé l’actuel No 1 mondial dans ses derniers retranchements à l’US Open (défaite à l'arraché 6-0 4-6 5-7 7-6 6-7).

Arnaud Cerutti, @arnaud_cerutti

Retrouvez les anciens "épisodes":

Jour 1: la promenade de Federer, le mal-être de la Next Gen et la frayeur de Barty

Jour 2: la main blessée de Fognini, l'humour de Nadal et le courage d'Ostapenko

Jour 3: nouvelle démonstration de "Fed", "mamie" qui fait de la résistance et cocktails pour oublier

Jour 4: Stan le survivant, Nadal le gentleman et l'imitation de Kyrgios

Jour 5: l'alerte de Federer, les mimiques de Mirka, un Marin qui chante et une Williams qui s'ensable

Jour 6: Kyrgios en mission, Wawrinka en coup de vent, Bencic balayée

Jour 7: les petits soucis de Federer, la folie Barty et l'empoignade Kyrgios-Nadal

Jour 8: l'envolée de Wawrinka, le soulagement de Nadal et le réveil de Zverev

Arnaud Cerutti, @arnaud_cerutti

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