Indian Wells, Miami, Houston, Charleston… Le gratin du tennis mondial aurait dû se retrouver fin mars aux Etats-Unis pour disputer notamment deux Masters 1000. Mais l’épidémie de Covid-19 a contraint les acteurs de la petite balle jaune à tirer un trait sur ces événements et à suspendre la saison jusqu’au 13 juillet. Au moins.
En Californie, les gens font vraiment attention et respectent le confinement
Si une grande majorité des joueurs et joueuses ont pris un avion pour rentrer chez eux se confiner, d’autres ont fait le choix de rester sur place. C’est le cas de Conny Perrin. "Tout le monde était en panique. Il y avait beaucoup de monde dans les aéroports. Ce n’était pas le bon moment pour voyager. Je verrai en mai comment la situation évolue et si je peux rentrer en Suisse".
Malgré la situation, la Suissesse ne se laisse pas abattre. "Moralement, je tiens bien le coup. J’essaie de rester positive et de toute façon, la situation est la même pour tout le monde. J’ai la chance d’avoir un jardin, je peux faire pas mal de sport. Je vais courir en gardant mes distances. En Californie, les gens font vraiment attention et respectent le confinement."
Classée 254e joueuse mondiale, Conny Perrin ne fait pas partie de ceux qui amassent les millions. Alors forcément, la suspension de toutes compétitions est un sacré coup. "En tant qu’indépendante, j’ai envoyé mon dossier pour toucher des compensations. J’ai fait tout ce que je pouvais faire. Mais il n’y a pas que les joueurs et les joueurs qui sont impactés. Je pense notamment aux arbitres, aux directeurs de tournoi, aux superviseurs. Personnellement, je n’attends rien de personne. Cela sera difficile d’aider tout le monde. C’est un nouveau challenge, c’est à chaque club, fédération de trouver des solutions".
C'était mon choix de jouer au tennis. Donc c’était aussi ma responsabilité de galérer
Dernièrement, la Géorgienne Sofia Shapatava (WTA 375) a lancé une pétition appelant à un soutien financier de l'ITF pour les joueurs et joueuses mal classés. Une démarche courageuse qu’elle n’aurait cependant pas entrepris. "C'est une question très personnelle et c’est son choix. C’est clair que c’est encore plus difficile pour ces joueurs mal classés qui n’ont pas de rentrée d’argent. Je l’ai vécu et je le vis encore certains mois, je sais que c’est galère. Mais personnellement, c’était mon choix de jouer au tennis. Donc c’était aussi ma responsabilité de galérer et de vouloir galérer. Je pense qu’il ne faut pas trop médiatiser les choses. On ne sait pas les discussions qui se passent et on ne peut pas aider tout le monde. Je pense que le plus important est de rester positif et de ressortir de cela encore plus fort. On ne peut pas prévoir les choses, juste faire au mieux".
Faire au mieux, en attendant une éventuelle reprise le 13 juillet. Mais à entendre Conny Perrin, le chemin est encore très long. "Cette année, cela sera difficile. Peut-être que quelques tournois pourront se disputer mais tout le monde ne pourra pas reprendre en même temps. Cela se fera petit à petit. J’espère en tout cas qu’en janvier, ce sera bon".
Floriane Galaud - @FlorianeGalaud