Swiss Tennis ne peut pas se transformer en bon samaritain comme les fédérations anglaise et française qui ont dégagé des moyens conséquents - 24 et 37 millions de francs respectivement - pour aider leurs clubs et leurs joueurs. Grâce aux bénéfices dégagés par Wimbledon et par Roland-Garros, ces deux fédérations disposent d'une toute autre marge de manoeuvre que Swiss Tennis.
Le tennis traverse la crise la plus terrible de son histoire. Les efforts désespérés de la Fédération italienne pour sauver cette année ses Internationaux de Rome, quitte à les faire disputer en novembre à huis clos à Cagliari, et le passage en force de la Fédération française pour reporter Roland-Garros à l'automne traduisent bien l'état d'urgence dans lequel ce sport se débat.
"Si la situation perdure, nous allons perdre les recettes sur les licences et sur les inscriptions aux interclubs. Je n'ose imaginer les conséquences d'une saison blanche, soupire René Stammbach. Nous avons toutefois pu continuer à verser les subventions des joueurs du cadre A et B."
ats/alt
Une aide qui se fera attendre
Confinée en Californie, Conny Perrin, 255e mondiale, ne peut pas, à 29 ans, bénéficier des subsides de Swiss Tennis. La Neuchâteloise a toutefois reçu un message de soutien du directeur du Sport d'élite de Swiss Tennis Alessandro Greco. "J'ai apprécié ce geste", souligne Conny Perrin qui est parfaitement consciente qu'une aide, si aide il y aura, ne viendra pas dans l'immédiat. Swiss Tennis envisage toutefois de soutenir d'une manière indirecte une joueuse comme Conny Perrin. "Une fois que l'on pourra rejouer au tennis, nous nous efforcerons d'organiser plusieurs tournois pour les meilleurs joueurs et joueuses du pays", explique Alessandro Greco.
Un salaire minimum pour tous?
Vendredi, Novak Djokovic a lancé l’idée d’un fonds de solidarité qui verrait les 100 premiers du classement ATP aider les viennent-ensuite selon un barème progressif de 5000 dollars pour les joueurs classés entre la 50e et la 100e place et 30'000 dollars pour les cinq premiers du ranking. Entraîneur de Serena Williams et consultant reconnu sur les chaînes de télévision, Patrick Mouratoglou souligne, pour sa part, que "le tennis ne peut pas seulement vivre de ses stars et qu'il est temps de penser à ces joueurs hors du top 100." Il plaide notamment pour un salaire minimum pour tous les joueurs et joueuses dont le niveau leur permet de tenter leur chance sur le Circuit.