En finale, Marc Rosset s'était imposé 6-4 6-0 devant Yevgeny Kafelnikov (ATP 4) et avait ainsi signé ainsi une 5e victoire en 5 rencontres face au Russe dont il "adorait" le jeu. "Honnêtement, je ne sais pas si c'est moi qui gagnais nos matches ou si c'est lui qui les perdait, s'amuse le Genevois. J'ai le souvenir que je perdais souvent le 1er set contre lui, pas lors de cette finale de Nice toutefois, avant de revenir au score. Comme je m'efforçais de ne pas lui donner de rythme, il commençait à déjouer."
"Gagner un tournoi de rentrée n'est pas courant, reprend Rosset. Mais j'étais arrivé à Nice extrêmement motivé après plus de deux mois sans compétition et aussi très armé sur le plan physique. Je m'étais beaucoup entraîné avant le tournoi. J'avais aussi passé beaucoup de temps dans un centre de rééducation à Capbreton. Je n'avais pas cessé de faire des footings en piscine avec une attelle."
ats/ace
Une première dans le top-10
Moins de 3 mois après ce titre, Rosset devenait le 1er joueur de plus de 2 mètres à figurer dans le top-10. Cette accession du champion olympique 1992 parmi les 10 meilleurs joueurs de la planète ne devait rien au hasard. Elle récompensait un joueur qui a été capable de remporter des titres sur terre battue, sur dur, sur gazon et en indoor. Un joueur qui a su se donner les moyens d'exploiter tout son potentiel. Sa faculté de couvrir le court acquise grâce au travail physique conduit sous la férule de Pierre Paganini fut l’un de ses atouts maîtres, avec son service et son coup droit.
Un seul set égaré
A Nice, il avait entamé son tournoi par une victoire 6-4 6-2 devant l'Uruguayen Marcelo Filippini, alors 70e mondial et qui n’était sans doute pas le joueur le moins dangereux pour un 1er tour sans aucun repère. Il avait ensuite éliminé l'Espagnol Roberto Carretero (6-4 6-3) et l'Australien Mark Woodforde (7-6 6-3) avant de s'imposer contre Albert Costa (2-6 6-4 6-4), un autre futur lauréat de... Roland-Garros, et, bien sûr, Kafelnikov.
Un souvenir... douloureux
Evoquer l'indéniable ascendant qu'il exerçait sur Kafelnikov réveille aussi l'un des plus douloureux souvenirs de sa carrière. Quatorze mois après cette démonstration de Nice, il ne s'en est en effet fallu que d'une victoire pour que Rosset défie le Russe en finale de Roland-Garros. Sa défaite face à Michael Stich lors de ce qui fut à l'époque la 1re demie de l'histoire pour un Suisse dans un tournoi du Grand Chelem reste sans doute la plus douloureuse de sa carrière dans la mesure où le match d'après lui était promis.