Quelle sera la limite du nombre de spectateurs cette année à Roland-Garros? La question est d'importance car la Fédération française de tennis (FFT) vit des revenus de son tournoi phare: 255,4 millions d'euros sur un budget total de 325 en 2019. Sur cette somme, la billetterie (519'901 spectateurs sur la quinzaine) a compté pour 18% auxquels il faut ajouter également 18% d'hospitalités.
Le 2 juillet, en relançant la billetterie des Internationaux de France après l'annulation de la première mise en vente et le remboursement de la totalité des billets, la FFT a assuré que l'enceinte de la Porte d'Auteuil accueillerait jusqu'à 20'000 personnes par jour sur l'ensemble de ses courts pour l'édition 2020, soit "de 50 à 60% de sa jauge habituelle". Ainsi, 10'000 places ont été mises en vente pour chacune des finales.
Mais le Premier ministre français Jean Castex a remis en question cette jauge le 26 août en annonçant qu'il ne serait "plus possible à l'autorité préfectorale de déroger" à la jauge maximale de 5000 personnes "dans les départements rouges", qui englobent le site de Roland-Garros dans l'ouest parisien. Les organisateurs pourraient ainsi devoir effectuer un nouveau remboursement des billets vendus, relancer une 3e billetterie, occasionnant de nouvelles pertes financières.
agences/jfk
Les joueurs "inquiets"
Depuis la bulle de New York, où la Fédération américaine organise l'US Open à huis clos et dans des conditions sanitaires drastiques, les joueurs commencent à se poser des questions sur leur sécurité à Roland-Garros. "C'est très rigoureux, très strict (...) mais en même temps c'est rassurant. Quand tu es dans la bulle, il n'y a aucun risque de contamination", a ainsi confié Nicolas Mahut à Eurosport, un mois exactement avant le début du tournoi parisien.
En revanche, "on n'a aucune nouvelle du protocole qui sera mis en place à Roland-Garros et les joueurs commencent à être assez inquiets. Beaucoup disent qu'ils aimeraient que les conditions soient les mêmes à Roland-Garros (qu'à Flushing Meadows) et, très honnêtement, je ne vois pas comment il va être possible de faire la même chose à Paris, comme créer une bulle autour des joueurs en autorisant du public", a ajouté le no 3 mondial de double.