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Jour 1, une bulle qui éclate, une joueuse lessivée et des paroles pour Paire

Naomi Osaka, masquée, est entrée en lice sans convaincre lundi. [EPA - JASON SZENES]
Naomi Osaka, masquée, est entrée en lice sans convaincre lundi. - [EPA - JASON SZENES]
La 1re journée (ou nuit, c’est selon) de l’US Open n’a pas réservé de surprise(s) majeure(s) si l’on excepte peut-être les défaites de John Isner et Diego Schwartzman. Pour le reste, Novak Djokovic a déroulé comme prévu et les autres favoris sont passés. On a donc davantage parlé d’un protocole sanitaire apparemment de façade, qui a fait réagir Benoît Paire.

LE DEBAT DU JOUR: il tourne forcément autour de la bulle sanitaire mise en place pour que cet US Open se dispute et, surtout, pour que l’USTA (la Fédération américaine de tennis) ne croule pas sous les pertes financières, ce qui aurait été le cas si l'épreuve avait été annulée. Après le contrôle positif de Benoît Paire au Covid-19 dimanche, les langues se délient et il apparaît de plus en plus que les mesures prises en amont s’apparentent à une vaste blague. N’a-t-on pas eu confirmation que l’un des hôtels réservés aux joueurs était également investi par des gens qui n’ont rien à voir avec le tournoi et, donc, ne sont pas contrôlés comme les autres?

"Je vais bien pour l’instant, je n’ai pas de symptôme", en a profité pour raconter Paire sur les réseaux sociaux. Avant de poursuivre, plus virulent: "J’hésite à raconter ce qu’il se passe réellement dans cette FAKE BUBBLE". On attend avec impatience ses vérités, d’autant plus qu’il n’est pas le premier à confirmer que les participant(e)s de ce tournoi ne sont pas à proprement parler dans une vraie bulle. Sauf qu’à force de courir derrière un risque zéro qui n’existe pas, le tennis est en train de se tirer une balle dans le pied. A peine entamé, ce tournoi est-il déjà promis à ne rimer à rien?

L’INTERLUDE DU JOUR: enfermé dans sa chambre d’hôtel new-yorkais, Benoît Paire en a au minimum pour encore neuf jours de surveillance. Le temps, peut-être, de faire quelques apéros zoom avec Stan Wawrinka? Ou alors de se mettre à la musique? Si besoin est, nous avons déjà écrit quelques paroles pour lui.

Un jour j’irai à New York pour le tournoi
Toutes les nuits confiné
Ne jouer aucun match en entier ça va d’soi
Avoir la vie surveillée. Épiée


Bercé par le ronron de l’air conditionné
Dormir dans une bulle frelatée
Zapper à la TV, voir Djokovic gagner
Ne pas pouvoir jouer et rager
Enrager

Un jour, j’irai là-bas
Un jour roi, l’autre mouton noir
Paraîtra que j’aurai le corona
Puis tu me banniras

LE TREMBLEMENT DU JOUR: lauréate du tournoi en 2018, Naomi Osaka faisait figure de grande favorite voici encore une semaine. Mais son forfait à la veille de la finale de Cincinnati ainsi que ses problèmes aux ischio-jambiers ont convoqué des questionnements au chevet de la Japonaise. Qui, la nuit dernière, a tremblé pour renvoyer sa compatriote Misaki Doi à ses chères études (6-2 5-7 6-2). Au prochain tour, un autre obstacle, nommé Camila Giorgi, attend l’ancienne No 1 WTA. Qui n’est toutefois pas rassurée sur sa forme: "Honnêtement, ça pourrait aller mieux qu’en ce moment", relève-t-elle.

Naomi Osaka, plus soulagée que confiante. [AP - Frank Franklin II]
Naomi Osaka, plus soulagée que confiante. [AP - Frank Franklin II]

L’ELIMINEE DU JOUR: Cori s’est... "gaufrée". Grande promesse du tennis américain, "Coco" Gauff, battue 3-6 7-5 4-6 par Anastasija Sevastova, a en effet déjà pris la porte à Flushing. Une déception pour la jeune fille qui, malgré ses 16 printemps, attendait davantage de cet US Open, tournoi dont elle fut 16e de finaliste en 2019. "J’aurais clairement dû mieux faire, a-t-elle pesté à sa sortie du court. Je pense qu’il me manque encore de l’expérience." Sur le terrain comme en dehors sans doute, puisque très impliquée dans le mouvement BLM, Gauff n’a peut-être pas préparé au mieux son rendez-vous new-yorkais.

LE GAMIN DU JOUR: il vient d’avoir 20 ans et on ne sait toutefois pas s’il est beau comme un enfant ou fort comme un homme, mais il a en tout cas de quoi tenir. Sebastian Korda (ci-dessous en rose), fils de Petr Korda - No 2 mondial en 1998 et vainqueur de l’Open d’Australie la même année  -, a effectué sa 1re apparition en Grand Chelem hier, sans être ridicule. Loin de là, même, puisque celui qui est citoyen américain a accroché Denis Shapovalov (défaite 4-6 6-4 3-6 2-6). Lui qui a également triomphé à Melbourne, mais 20 ans plus tard que son père et en junior, est clairement un joueur à suivre.

LA SERIE NOIRE DU JOUR (OU PLUTÔT DES 24 DERNIERS MOIS): celle de Marco Cecchinato. Demi-finaliste à Roland-Garros en 2018 après une victoire monstrueuse contre Novak Djokovic en quart de finale, l'Italien vient d'enchaîner 8 tournois majeurs pour autant de défaites au 1er tour! A noter d'ailleurs qu'avant son exploit parisien d'il y a 2 ans presque et demi, "Cecchi" avait perdu 4 fois de suite au 1er tour!

LA PHRASE DU JOUR: "Depuis trois jours, je me retrouve dans ma chambre à n’avoir accès quasiment à rien, à être escortée partout. J’ai juste le droit d’être dans ma chambre. C’est un cauchemar pour moi, pour Benoît et pour quelques autres. Mentalement, je suis lessivée." Des propos signés Kristina Mladenovic, la Française qui, pour avoir été en contact avec Benoît Paire, se retrouve sous étroite surveillance. Ce qui, paradoxalement, a du bon, puisqu’elle a enfin regagné un match sur le circuit.

Arnaud Cerutti, @arnaud_cerutti

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