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Jour 4, la fusée FAA, la résurrection bulgare et un nouvel Agassi

Félix Auger-Aliassime, une pépite de seulement 20 ans qui envoie "du lourd". [EPA - JASON SZENES]
Félix Auger-Aliassime, une pépite de seulement 20 ans qui envoie "du lourd". - [EPA - JASON SZENES]
Félix Auger-Aliassime qui fait vibrer New York en dominant un ancien No 1 mondial, Tsvetana Pironkova qui revient de loin, et J.J. Wolf qui nous renvoie 30 ans en arrière. La 4e journée de l'US Open n'a pas manqué de bons moments.

LA BELLE HISTOIRE DU JOUR: il s’agit incontestablement de celle de Tsvetana Pironkova. Demi-finaliste de Wimbledon en 2010 à l’âge de 22 ans, la jolie Bulgare n’avait ensuite jamais vraiment confirmé, au point de ranger sa raquette en 2017 dans le but de devenir maman. Un petit être étant, depuis, venu éclaircir sa vie (et pimenter un peu ses nuits), la droitière de Plovdiv a décidé de relancer sa carrière à partir de cet US Open de toutes les interrogations. Et elle qui ne se pose pas de questions s’éclate. Sa victoire cinglante contre l’ex-No 1 WTA Garbine Muguruza (7-5 6-3) en administre la preuve. Son prochain tour contre Donna Vekic vaudra son pesant de cacahuètes.

LES "SORTIS" DU JOUR: vous souvenez-vous de Grigor Dimitrov et Milos Raonic, ces anciens cracks censés renverser la table à l’apéro du "Big 4"? Si, si, rappelez-vous: l’un était surnommé "Baby Federer" et l’autre envoyait des parpaings au service... Eh bien sachez que depuis un petit moment maintenant, les années se suivent et malheureusement se ressemblent pour eux. Si Dimitrov a bien eu une éclaircie l’an dernier à New York (demie), il est vite retombé dans ses travers, se voyant balayé cette nuit par un ancien lauréat du Geneva Open, Marton Fucsovics. Quant à Raonic, il a subi la loi de son compatriote Vasek Pospisil. A croire que la trentaine - ou en tout cas l’approche de celle-ci - fait mal aux anciens "prodiges"...

LES DAMES DU JOUR: il n’y a pas que Pironkova qui anime le tableau féminin. Tiens, z’avez pas vu Vika? Victoria Azarenka s’entend. La sympathique joueuse biélorusse, lauréate surprise la semaine passée a Cincinnati, a littéralement atomisé sa compatriote Aryna Sabalenka (6-1 6-3), au bout d’une démonstration de justesse et de puissance. Alors certes, Vika est une ancienne No 1 mondiale, mais son dernier grand résultat en majeur remonte à 4 ans. Et surtout, Sabalenka, tête de série No 5, était considérée comme une possible lauréate de ce tournoi. Autre ex-patronne du circuit, Serena Williams a ajusté la mire cette nuit contre Margarita Gasparyan. Sereine, Williams aura un tout autre défi samedi devant sa raquette: Sloane Stephens, vainqueur à Flushing en 2017.

LE BONHOMME DU JOUR: Félix Auger-Aliassime, déjà plus connu sous le diminutif de "FAA". Le Canadien, pétri de talent, né un 8 août (tiens, tiens…), a livré une vraie démonstration contre Andy Murray (6-2 6-3 6-4). Avec 52 coups gagnants, 24 aces et aucune balle de break à défendre, le gamin de 20 ans est allé chercher la victoire en patron. Certes, vous pouvez nous rétorquer que Murray n’est plus l’ancien grand joueur d’antan et sortait qui plus est d’un marathon épique, mais il n’en demeure pas moins que la performance du joueur né en l’an… 2000 (oui, oui, ceci explique nos cheveux gris) mérite mention. Et comment!

CELLES QU'IL FAUT GARDER A L'OEIL: en dehors des joueuses déjà citées, trois autres nous viennent à l’esprit dans cette partie de tableau: Ons Jabeur, Madison Keys et Maria Sakkari. La 1re citée, quart de finaliste de l’Open d’Australie en janvier, a baladé Kaia Kanepi (7-6 6-0) et en découdra en 16es de finale avec Sofia Kenin, sa tombeuse de Melbourne. Jabeur et sans reproche! Madison Keys, elle, finaliste de l’US Open en 2017, n’a lâché que 5 jeux en deux matches et a un vrai rôle à jouer dans cette édition très ouverte. Quant à Sakkari (WTA 22), elle a beau n’avoir jamais vraiment brillé en Grand Chelem et avoir clairement sué sur ses deux premiers matches, elle semble capable d’aller voir ce qui se passe en 2e semaine. Surtout qu’on a souvent vu des joueurs et joueuses malmenés en débuts de tournois réussir ensuite des quinzaines de haut vol.

LE "OUPS" DU JOUR:

AGASSI 2020: on ne vous en voudra pas de ne pas connaître Jeffrey John Wolf, JJ Wolf. Il va pourtant peut-être falloir retenir son nom. Âgé de 21 ans, cet Américain actuellement 138e mondial figure en effet déjà au 3e tour de cet US Open alors qu’il n’était encore jamais entré dans le tableau principal d’un tournoi majeur. Surtout, il se fait remarquer par son style qui, de loin, fait penser au Andre Agassi du début des "nineties", sans la marque à la virgule toutefois. Pour l’heure, le parallèle s’arrête ici, mais son 3e tour contre un certain Daniil Medvedev pourrait permettre au "Yankee" de changer l'histoire.

LA COLERE DU JOUR: elle est celle de Dominic Thiem. Le jour de ses 27 ans, l’Autrichien n’aurait théoriquement eu aucune raison de se fâcher puisqu’il a dominé Sumit Nagal pour s’inviter dans un 3e tour explosif contre Marin Cilic. Mais celui qui a déjà vécu (et perdu) trois finales de Grand Chelem a piqué la mouche lorsqu’après avoir demandé un Red Bull sur le court, l’organisation a refusé sa requête, prétextant que les spectateurs ne devaient pas pouvoir voir le logo de la boisson qui donne des ailes. Elle lui a donc dit qu’elle pouvait la lui servir dans un autre récipient. Ce qui l’a rendu fou, expliquant notamment qu’il voulait savoir exactement ce qui lui était servi pour ne pas se retrouver avec de petites pilules innocemment ingurgitées. Une réflexion logique.

LE SCANDALE: les 11 personnes ayant été "tracées" pour avoir côtoyé Benoît Paire avant son contrôle positif au Covid-19 n’auront pas le droit de quitter New York avant le 11 septembre. Alors que certaines sont déjà éliminées, elles vont donc devoir rester surveillées à Big Apple. "Mais elles pourront tout de même s’entraîner sur terre battue", explique L’Equipe, qui révèle cette information. Doit-on appeler cela un lot de consolation?

Arnaud Cerutti, @arnaud_cerutti

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