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Jour 6, les mamans sont les plus fortes, la poignée de main qui choque et Djoko seul au monde

Tsvetana Pironkova, une joueuse qui épate à New York. [AFP - MIKE HEWITT]
Tsvetana Pironkova, une joueuse qui épate à New York. - [AFP - MIKE HEWITT]
A l'image de Tsvetana Pironkova, les joueuses devenues mamans continuent d'épater sur le ciment new-yorkais. Où une poignée de main entre joueurs a choqué certaines "bonnes âmes". Et où un No 1 mondial a plus que jamais un boulevard devant lui.

L’INFO DU JOUR: il n’en reste qu’un. Eh oui, il ne subsiste désormais plus qu’un seul vainqueur de Grand Chelem dans le tableau masculin de cette édition 2020: Novak Djokovic - lequel a d’ailleurs un boulevard devant les yeux. Vous direz que ce n’est pas vraiment une surprise après les forfaits de Roger Federer, Rafael Nadal, Juan Martin Del Potro et Stan Wawrinka, mais Andy Murray et Marin Cilic, deux autres vainqueurs de GC, avaient tout de même fait le déplacement vers New York. Seulement voilà, trois jours après la déculottée reçue par l’Ecossais, le Croate - lauréat de l’USO 2014 - a, à son tour, été culbuté, par Dominic Thiem. Pour l’anecdote, c’est la 1re fois depuis 22 ans (Roland-Garros 1998) que ne subsiste plus qu’un seul ancien vainqueur de GC dans un tableau à la veille du 4e tour. A noter que chez les dames, 6 anciennes lauréates de Grand Chelem sont encore en course (Williams, Kerber, Azarenka, Kvitova, Osaka et Kenin).

THIEM SOLIDE: Dominic Thiem, parlons-en. S’il apparaît compliqué de l’imaginer gagner ce tournoi, ceci en dépit de sa dorénavant grosse expérience à ce niveau (2 x finaliste de Roland-Garros, 1 x en Australie), force est tout de même de reconnaître que l’Autrichien avance assez sereinement dans cette édition 2020. Il n’a ainsi égaré qu’une seule manche contre Cilic et a globalement maîtrisé son sujet face au Croate. Son prochain tour dira beaucoup de son réel niveau et de sa forme du moment, puisqu’il sera opposé au très séduisant Félix Auger-Aliassime, lequel n’a fait qu’une bouchée de Corentin Moutet (6-1 6-0 6-4).

CORNET DÉBOULE: l’horloge du temps nous rappelle que la jeune femme a déjà 30 ans et qu’elle ne jouera certainement pas 10 années de plus, donc que le temps presse pour qui veut, comme elle, frapper fort un jour. Quant à l’historique des tournois majeurs, il témoigne de ses errances récentes en Grand Chelem, son dernier 8e de finale remontant à 2015 (Roland-Garros, défaite contre Elina Svitolina). Mais de tout cela elle n’a cure dans cette quinzaine et voilà qu’Alizé Cornet (puisqu’il s’agit d’elle) déboule en 2e semaine de l’US Open pour la toute 1re fois de sa carrière en 14 tentatives après s’être défaite - excusez du peu - de Madison Keys (sur abandon, certes). La Française a ainsi la certitude d’avoir désormais disputé des 8es de finale dans les 4 grands rendez-vous. Mais elle ne veut pas s’en satisfaire! "J’ai une grande force en moi dans cette quinzaine, une force mentale que je sous-estime", se félicite-t-elle. A elle de le confirmer lundi contre Tsvetana Pironkova, pour tenter d’accrocher le 1er quart de finale majeur de sa carrière.

Alizé Cornet, la rage. [AFP - AL BELLO]
Alizé Cornet, la rage. [AFP - AL BELLO]

FORMIDABLE PIRONKOVA: elle en découdra donc avec Cornet et, dans un coin de sa tête, doit bien se dire qu’il y a un autre coup à jouer, et que oui, le conte de fées a peut-être encore quelques beaux jours devant lui; Tsvetana Pironkova, l’ancienne retraitée devenue maman qui vient tout juste de reprendre sa raquette, est formidable! Samedi soir, elle a donné une magistrale leçon à Donna Vekic (6-4 6-1). Et maintenant plus rien ne lui fait peur. "Je m’attendais à être plus nerveuse, mais au contraire j’ai su rester calme depuis le début du tournoi", souffle la Bulgare, demi-finaliste de Wimbledon en... 2010.

SERENA TOUJOURS LÀ: lauréate de son 1er US Open en... 1999 (eh oui, c’était il y a un siècle), Serena Williams, la femme qui est revenue de tout et a gagné partout, continue de s’accrocher en espérant écrire encore un peu plus l’histoire et égaler le record de titres en Grand Chelem détenu par Margaret Court. Après avoir régulièrement buté sur la dernière marche ces trois dernières années, l’ancienne No 1 WTA veut croire que cette édition post-confinement peut être celle de l’exploit. Alors elle tape encore plus fort et fait souffler son expérience sur les courts new-yorkais. Pour l’heure, cela fonctionne. Preuve en est que malgré son talent et le retard à l’allumage de son aînée, Sloane Stephens n’a pas tenu la longueur, hier (2-6 6-2 6-2). Avec Pironkova et Azarenka, Miss Williams est de celles qui prouvent que les mamans sont les plus fortes.

LE CHOC DU JOUR: il ne s’agit pas d’un choc sur le court, mais d’un choc pour les âmes sensibles que notre triste époque a engendrées: l’image - plutôt sympa pourtant - de la poignée de main entre Marton Fucsovics et Frances Tiafoe. A l’issue de leur 3e tour remporté par le dernier cité, le Hongrois et l’Américain ont "oublié" que le fameux "Handshake" était plutôt - euh, comment dire - prohibé. Certains s’en sont offusqués sur les réseaux sociaux. Imaginez ce que cela aurait donné si les deux hommes avaient décidé de se claquer une bise...

LE FORFAIT DU JOUR: les suites de ce que l’on appellera bien malgré lui "l’affaire Benoît Paire" sont aussi insondables que ridicules. La preuve avec la disparition de la... paire (sans jeu de mots) Babos/Mladenovic du tournoi féminin. Une décision prise par les autorités sanitaires de l’Etat de New York, qui la justifient par le fait que la Française a été en contact, voici une semaine, avec le joueur d’Avignon. Assez incompressible sachant que la même joueuse a entretemps eu le droit de jouer ses matches de simple et que les autres contacts de Paire - Adrian Mannarino compris - ont eux aussi pu jouer dans des conditions plus ou moins normales. Pas de doute: ce monde est fou!

DEUX HOMMES ENCORE AU RENDEZ-VOUS: animateurs de l’édition 2019, Matteo Berrettini (demi-finaliste) et Daniil Medvedev (finaliste) sont en train d’assumer, une année plus tard. Alors que l’Italien a martyrisé Casper Ruud (6-4 6-4 6-2) et toujours pas lâché la moindre manche dans cette édition 2020, le Russe s’est promené contre JJ Wolf, le faux sosie d’Agassi de 1990 (6-3 6-3 6-2). Aucun set d’égaré non plus pour Medvedev dans cette 1re semaine. Berrettini doit maintenant se frotter à un autre morceau, Andrey Rublev, joueur qu’il a battu à trois reprises - dont à Flushing l’an passé - en quatre confrontations. Le finaliste 2019, lui, affrontera Tiafoe, face auquel il ne s’est jamais encoublé.

UN BRAS DE FER APRÈS L’AUTRE: on ne sait pas trop jusqu’où il peut aller, mais Vasek Pospisil signe assurément l’un de ses meilleurs tournois majeurs depuis des lustres. Soit, en réalité, depuis son quart de finale à Wimbledon 2015. Lui aussi désormais âgé de 30 ans, le Canadien, très impliqué dans le mouvement de fronde des joueurs contre l’ATP, est plein d’énergie à Flushing, où l’absence de public l’aide peut-être cette fois-ci à tenir ses nerfs. Ainsi, après avoir roulé sur son compatriote Milos Raonic, le sosie de Fabian Frei a fait exploser Roberto Bautista Agut au bout d’un immense bras de fer (7-5 2-6 4-6 6-3 6-2). Il peut donc se focaliser sur ce qui devrait être, lundi, un autre bras de fer: son 8e de finale contre Alex De Minaur, lequel ne vient pas de nulle part non plus. Finaliste des Swiss Indoors 2019, l’Australien s’est lui aussi sorti les tripes hier, pour désarmer Karen Khachanov (6-4 0-6 4-6 6-3 6-1). A lui de confirmer pour que son tournoi évolue en Do majeur.

Arnaud Cerutti, @arnaud_cerutti

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