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Jour 2: les douleurs de France, le héros genevois qui épate et le bonheur glacé de Thiem

Dominic Thiem est en jambes. Gare à lui! [AP - Alessandra Tarantino]
Dominic Thiem est en jambes. Gare à lui! - [AP - Alessandra Tarantino]
Des joueurs français qui s'écrasent presque tous dans le sinistre décor de la Porte d'Auteuil, un Marton Fucsovics qui renverse Daniil Medvedev, les promenades de Rafael Nadal et Dominic Thiem, le cri de rage de Serena Williams. Telle a été la 2e journée de Roland-Garros.

Bénéficiaires de "wild-cards" sur cette édition 2020, la pluie et le froid ne manquent pas de les honorer. Déjà présent dimanche, le crachin a quelque peu perturbé lundi la 2e journée de ce Roland-Garros et se profile pour être l’un des grands acteurs du tournoi. Au grand dam des organisateurs, qui ont déjà perdu en route une grosse partie du contingent français! Et pendant que Boulogne se désespère, y a bien de quoi remplir un dernier verre. Mais du côté de la Porte d’Auteuil, pas tout le monde ne fait ce qui lui "plaît, plaît, plaît"… Y compris les têtes de série, certaines ayant déjà été gommées du tableau.

THIEM, COMME SUR LA STREIF: Dominic Thiem devait faire face à un piège, il l’a esquivé sans sourciller. Marin Cilic? Balayé en trois petits sets, pardi! Bien dans sa tête et dans ses jambes, puissant comme dans ses plus beaux jours, l’Autrichien a fait valser le Croate tout au long d’une démonstration. Son tennis a glissé comme sur la Streif et "Domi" a admis apprécier ces conditions de jeu quasiment dignes d’un géant de Sölden en ouverture de Coupe du monde de ski: "Cela me rappelle mes tournois juniors en Autriche. J’adore quand il fait 10, 15 degrés. Les courts ne sont pas très rapides et cela me permet d’avoir du temps en fond de court." Du temps, le récent vainqueur de l’US Open devrait en avoir encore pour arriver au mieux de sa forme en 2e semaine, là où il tentera d’aller chercher son 1er Roland-Garros (lire encadré ci-dessous).

COUP SUR LE CASQUE: ils partirent cinq mille… Mais une fois le tournoi arrivé à bon port, il risque fort de ne plus y en avoir un seul... Eh oui, les candidats français à la succession désespérée et désespérante de Yannick Noah voient déjà leur contingent réduit comme peau de chagrin. Tsonga et Pouille forfait, Mannarino laminé par Ramos-Vinolas, Monfils battu par un bon Bublik, Riderknech, Hoang, Moutet, Benchetrit et Chardy également sortis, les Bleus traînent leur vague à l’âme. Eux qui ont l’habitude de ne pas être présents en 1re semaine de juin avaient déjà réussi l’exploit d’être encore là fin septembre. Mais octobre est trop loin. Sauf si Benoît Paire, Benjamin Bonzi ou Pierre-Hugues Herbert sauvent l’honneur. Ou alors il faudra que Gaston (Hugo, de son prénom) – qui a pu passer en battant son compatriote Maxime Janvier au 1er tour – régale.

IMMENSE REVERS: au début de l’année - avant tout ce que l’on sait, il est vrai… - une certaine presse a voulu nous faire croire que Gaël Monfils pourrait gagner Roland-Garros. Et pour être franc, on aurait vraiment aimé voir ça, voir le Philippe-Chatrier se transformer en une immense vague humaine, voir "La Monf" lancer quelques pas de danse et sortir la France de ses maux bleus. Bref, assister à une fête, une vraie… Mais non, la succession de Noah ne devrait pas se dessiner pour cette fois. Pis, si un Français ne triomphe pas Porte d’Auteuil cette année, il se sera passé davantage de temps entre le sacre de Yannick Noah en 1983 et nos jours qu’entre celui de Marcel Bernard en 1946 et celui du désormais chanteur. Aïe.

POUR FELIX, CA COINCE: Félix Auger-Aliassime aurait adoré marquer ce Roland-Garros de tout son talent, mais dans la continuité d’une "tournée" sur terre battue catastrophique, l’espoir canadien a coulé en trois petites manches contre Yoshihito Nishioka, qui n’est pourtant pas la terreur des courts. Une grosse déception pour "FAA". Mais en même temps, quand tu commets 58 fautes directes en seulement trois sets, tu ne peux pas espérer grand-chose d’autre…

ERRANI RAVIE: les tortellini della mamma sont visiblement oubliés pour Sara Errani. Trois ans après un contrôle antidopage positif, dû selon elle aux pâtes que sa maman préparait en parallèle à son traitement contre un cancer du sein, l’Italienne est revenue à pleine vitesse Porte d’Auteuil. Après être sortie des qualifications, la Bolonaise (rien à voir avec la sauce bolognaise, bien que l’on soit dans le thème) a passé une dérouillée à Monica Puig (6-2 6-1). La championne olympique – oui oui, aussi incroyable cela puisse-t-il paraître, Puig avait triomphé à Rio! – n’a rien pu faire face à la vivacité retrouvée de Miss Errani, finaliste de Roland 2012. Au prochain tour, cela devrait être une tout autre limonade pour la Transalpine, qui se frottera à Kiki Bertens, l’une des outsiders du tournoi.

LE RENARD "GENEVOIS": lauréat du Geneva Open 2018, ce bon vieux Marton Fucsovics a joué un joli (mais sale) tour à Daniil Medvedev, en le sortant dès le 1er tour, ceci en seulement quatre petits sets. Certes, ce n’est pas à proprement parler une surprise de voir le Russe s’encoubler d’emblée sur cette terre battue qu’il abhorre, mais force est reconnaître qu’en face, le Hongrois a eu le mérite d’aller chercher la victoire. Son tennis un brin robotique mais très solide pourrait d’ailleurs bien encore gêner Albert Ramos-Vinolas au tour suivant.

FABIO TOMBE DANS LE PANNEAU: ah ça oui, on aurait aimé le voir gesticuler, maugréer, pester contre les conditions, râler (un peu) contre l’arbitre et gagner quand même. Mais non, Fabio Fognini a calé d’entrée, en 4 sets, contre Mikhail Kukushkin, non sans avoir dû faire appel au kiné. Dommage quand on connaît le talent de l’Italien et quand on se dit que, dans des conditions optimales, il aurait peut-être pu se frayer un chemin jusqu’à un 8e de finale de toute beauté contre Rafael Nadal. Mais avec des "si"…

SERENA NE LÂCHERA RIEN: c’est par un grand cri de guerre, empreint d’une détermination sans faille, que Serena Williams a tenu à la fois à marquer son entrée dans le tournoi qu’à envoyer un message à la concurrence; eh non, malgré sa carrière exceptionnelle et en dépit de ses récents ratés en Grand Chelem, il ne faut pas compter sur elle pour lâcher l’affaire. L’Américaine en veut encore. Encore plus. Ahn battue (7-6 6-0), il lui reste tout de même six marches à gravir pour espérer embrasser son 24e trophée majeur. Mais la connaissant, elle voit sans doute le fait qu’il y en a déjà une de moins sur sa route.

NADAL SANS TREMBLER: seuls, peut-être, les frimas parisiens l’ont un peu faire trembler. Sinon, Rafael Nadal a entamé son tournoi comme beaucoup de Roland-Garros précédents: par une victoire en 4 sets. Serein sans être époustouflant (il n’en avait à vrai dire pas besoin…), le tenant du titre a estourbi Egor Gerasimov (6-4 6-4 6-2). "J’étais positif, j’avais la bonne attitude, a-t-il dit. Il y a évidemment des choses que je peux améliorer, mais c’est un bon début." Au sortir de cette mise en jambes, "Rafa" a confirmé ce qu’il avait dit à la veille du tournoi: les conditions sont, à ses yeux, pourries.

LE CHIFFRE: 2. Dans ce 1er tour s’est disputé en 6 h 05’ le 2e match le plus long de l’histoire du tournoi. Partie qui avait commencé dimanche et s’est soldée par la victoire de l’inconnu italien Lorenzo Giustino sur le Français Corentin Moutet (0-6 7-6 7-6 2-6 18-16). Au bout duquel le "régional de l’étape" n’a pu que déclarer "être vidé, alors que tout était réuni pour que je gagne". La rencontre la plus longue de l'histoire de "RG" demeure le choc franco-français de 2004 Arnaud Clément-Fabrice Santoro, remporté par ce dernier 6-4 6-3 6-7 3-6 16-16 après 6 h 33 de jeu. Mais sur deux jours également.

LA PHRASE: "Le joueur le plus fort qu’il m’ait été donné d’affronter, c’est Roger Federer. Je l’ai joué 17 fois, je ne l’ai jamais battu". C’est signé David Ferrer dans L’Equipe. L’Espagnol ne précise toutefois pas s’il s’était préparé à pouvoir dire un jour: "On ne bat jamais 18 fois de suite David Ferrer"...

Arnaud Cerutti, @arnaud_cerutti

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"J'VEUX AUSSI GAGNER ROLAND" (façon Dominic Thiem)

(Sur l'air de "La Boulette", de DIAM'S)


Allez viens j’te raconte
C’est vrai c’est d’la bonne
Nan, nan, j’veux pas que gagner l’US Open
On m’a dit d’rester zen, voilà j’ai pas l’boulard
Vendez des tickets, ce que j’fais c’est énorme

Allez, viens j’te raconte
C’est vrai c’est d’la bonne
Nan, nan, j’veux pas que gagner l’US Open
On m’a dit d’rester zen, voilà j’ai pas l’boulard
Vendez des tickets

Y a comme un bruit sourd quand la balle sort d’ma raquette
Y a comme une clameur quand je tourne ma casquette
Y a comme des regards approbateurs chez les jeunes de l’an 2000
Y a comme un goût d’aigreur depuis l’triomphe de Flushing
Me demande pas c’qui les pousse à n’parler qu’de Nadal
J’suis pas un Big Three juste un joueur en devenir
Moi je n’ai qu’un titre
Me demande pas si j’en ai quatre, moi j’n’en ai qu’un
Et je l’ai inscrit sur ma carte
La coupe je la mate et je l’embrasse
Y a comme un goût de hold-up
Comme un goût de coup d’pot
Comme un goût d’ennui pendant la pandémie
Y a comme un goût de jalou jalousie chez Zverev
Comme un goût de grand plaisir chez "Rodgeur"

Alors ouais c’est d’la bonne
Ouais ouais c’est d’la bonne
Nan, nan, j’me contente pas d’gagner l’US Open
Nan, nan, j’veux aussi gagner Roland
Alors ouais c’est d’la bonne
Ouais ouais c’est d’la bonne
Nan, nan, j’me contente pas d’gagner l’US Open
Nan, nan, j’veux aussi gagner Roland

Y a comme de la pression dans les environs d’Paris
Y a comme une odeur de grippe quand j’ai la gorge qui pique
Y a comme un goût de peur chez mes futurs ennemis
Y a comme un goût amer quand ils foulent la terre
Me demande pas c’qui les pousse à n’parler qu’de Nadal
J’suis pas Djoko, juste un gamin au revers à une main

Moi j’suis pas vedette
Me demande pas si j’aime gagner
Moi j’aime la "win"
Et j’bouffe du "Big Three" juste parce que ça fait zizir
J’ai comme une énorme grosse dalle
Comme un goût de Cilic
Comme un goût de terreur terreur dans les vestiaires
Y a comme un goût de jalou jalousie chez Zverev
Comme un goût de grand plaisir chez "Rodgeur"

Alors ouais c’est d’la bonne
Ouais ouais c’est d’la bonne
Nan, nan, j’me contente pas d’gagner l’US Open
Nan, nan, j’veux aussi gagner Roland
Alors ouais c’est d’la bonne
Ouais ouais c’est d’la bonne
Nan, nan, j’me contente pas d’gagner l’US Open
Nan, nan, j’veux aussi gagner Roland

Y a comme un goût de surprise dans les rêves de mon enfance
Y a comme un goût d’exploit sur les terres de Rafa
Y a comme un goût de parano-rano dans les yeux de Djoko
Comme un goût de héros héros près du Lenglen
Y a comme un goût de "waouh" quand je lâche mes coups
Y a comme un goût de Boum-Boum quand je monte au filet
Y a comme un goût de j’vais m’lâcher quand j’me défoule
Y a comme un goût de Domi-Dominic Thiem dans la bouche de la foule

Alors ouais c’est d’la bonne
Ouais ouais c’est d’la bonne
Nan, nan, j’me contente pas d’gagner l’US Open
Nan, nan, j’veux aussi gagner Roland
Alors ouais c’est d’la bonne
Ouais ouais c’est d’la bonne
Nan, nan, j’me contente pas d’gagner l’US Open
Nan, nan, j’veux aussi gagner Roland

Alors ouais c’est d’la bonne
Ouais ouais c’est d’la bonne
Nan, nan, j’me contente pas d’gagner l’US Open
Nan, nan, j’veux aussi gagner Roland
Alors ouais c’est d’la bonne
Ouais ouais c’est d’la bonne
Nan, nan, j’me contente pas d’gagner l’US Open
Nan, nan, j’veux aussi gagner Roland

Domi-Domi-Domi-Dominic Thiem
Domi-Domi-Domi-Dominic Thiem
Domi-Domi-Domi-Dominic Thiem
Domi-Domi-Domi-Dominic Thiem