Carnet 4 - Kyrgios, certains l'aiment show, la magie Murray, Federer au défi "Richie" et une Suissesse qui revit
KYRGIOS IS BACK... On ne l'avait pas revu depuis l'Open d'Australie et un très beau combat avec Dominic Thiem. Mais voilà que Nick Kyrgios est de retour, toujours inimitable, toujours irritant parfois, toujours génial à d'autres moments. Au moins, avec lui on ne s'ennuie pas. Et l'Australien, sur 2 jours, a fini par estourbir Ugo Humbert (6-4 4-6 1-6 6-3 9-7). Avec la manière, en faisant souffler le "show" sur Wimbledon. Ca fait du bien.
LA STAT... 43 secondes; c'est le temps qu'il a fallu à Kyrgios pour boucler un jeu de service contre le Français. "Hold my Pimm's", en rigole le compte Instagram du tournoi. "For sure"!
LE MÉRITE DE LA FRANCHISE... Face aux gens sceptiques devant son niveau ou sa motivation, l'Australien a le mérite de la franchise. S'il a par moments délaissé le tennis depuis 18 mois, ce n'est pas en raison d'un désintérêt, mais bien parce que le contexte et les plans de protection n'encouragent pas à la gaudriole. "Je me connais, je ne me raconte pas de conneries.'Nick, est-ce que tu te sentiras bien mentalement toute l'année si tu enchaînes les semaines dans des bulles?' La réponse est non..." Comme on le comprend...
HUMBERT, PATATRAS! Bien sûr, un 1er tour contre Nick Kyrgios n'a rien d'enthousiasmant quand on aspire à aller loin dans un tournoi, mais cette défaite d'emblée demeure une baffe pour Ugo Humbert, qui disait voilà peu viser très haut à Wimbledon. "Je peux y faire quelque chose de grand", répétait-il voici une dizaine de jours dans les colonnes de L'Equipe. A l'époque, le Français venait de remporter le tournoi de Halle. Sa marche à Londres est devenue une marche à l'ombre. A revoir, dans d'autres conditions.
FABULEUX MURRAY... Respect pour Sir Andy Murray, qui s'est arraché tard hier afin de prendre le train pour le 3e tour. Mené deux manches à une par Oscar Otte, l'Ecossais est allé puiser au plus profond de lui-même, dans ce corps qui a une mémoire, dans ce corps qui n'a pas été no 1 mondial pour rien, pour revenir et faire tomber l'Allemand (6-3 4-6 4-6 6-4 6-2). Génial! Encore plus quand on sait que son 3e tour, vendredi, sera face à... Denis Shapovalov. Sortez les Pimm's et le pop-corn!
DEUX "DANGERS" ECARTES... John Isner et Pablo Carreno Busta, genres de "poils-à-gratter" des 1ers tours de Grand Chelem, sont déjà dehors. Malgré son gros service, le 1er s'est encoublé en 5 sets contre un Yoshihito Nishioka qui lui a vraiment rendu la vie dure (voir vidéo ci-dessous). Le second, demi-finaliste sur le gazon de Majorque, a pour sa part très vite sombré contre Sam Querrey. "PCB" n'a donc toujours pas remporté le moindre match à Church Road.
FEDERER-GASQUET EN FIN D'APRES-MIDI... Affiche du jeudi pour nous autres Helvètes, le match Roger Federer-Richard Gasquet devrait se jouer aux alentours de 17h30 (heure suisse). Même s'il a rarement trébuché contre le Français, "RF", en rodage, devra s'en méfier. Parce que "Richie" tire ses dernières cartouches et ne s'interdit rien. "J'ai vraiment envie de profiter de jouer Federer, a d'ailleurs relevé le joueur de Biarritz, comme j'ai profité d'affronter Nadal le mois dernier à Roland-Garros. C'est fabuleux pour moi."
LE COUP DU JOUR... C'est ce lob sorti de nulle part signé Alizé Cornet. Pour illuminer encore plus la petite histoire de ce coup de patte extraordinaire, relevons que c'est ainsi que la Française a conclu son face-à-face avec Bianca Andreescu. Superbe.
MERCI "VIKA"... Le mercredi des Suissesses avait jusqu'alors été bien pourri pour elles, avec les éliminations sèches de Jil Teichmann (2-6 2-6 contre Camila Giorgi) et de Belinda Bencic (3-6 3-6 contre Kaja Juvan), mais Viktorija Golubic a été un véritable rayon de soleil sur Londres. Déjà revenue à la victoire lundi en Grand Chelem après 2 ans de disette, la Zurichoise a fort joliment dominé une Danielle Collins qui ne semblait pas aussi prenable (6-2 6-0). Très, très solide de sa part... Et comme dirait Patrick Sébastien (désolé): "T'es en pleine bourre, t'as la patate... Pourvu que ça dure, la belle aventure..."
BRENGLE SUR SA ROUTE... Pas royale, Kenin (Sofia, de son prénom) a subi la loi de sa compatriote Madison Brengle (2-6 4-6). Une Américaine qui sera d'ailleurs la prochaine adversaire de Golubic. A laquelle on ne dira pas qu'elle a un coup à jouer, mais au contraire qu'elle est face à une montagne. C'est en effet un moyen parfait pour que son superbe tennis s'exprime au mieux. Bon, oui, allez, elle a un coup à jouer, c'est vrai.
LA PHRASE... "Lorsque ce sera mon dernier Wimbledon, je vous le ferai savoir..." De toute évidence, Venus Williams, défaite hier à 41 ans, n'envisage pas encore de se retirer des affaires. A contrario, Jo-Wilfried Tsonga, lâché par son corps, n'a pas caché avoir certainement disputé mercredi son dernier Wimbledon, tournoi dont il fut demi-finaliste en 2011.
Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti