Publié

Carnet 5 - un Federer propre en ordre, un coup de vieux, une revigorée Kerber et un couple qui perd

Roger Federer a livré une impression plutôt encourageante contre Richard Gasquet. Prochain test samedi contre Cameron Norrie. [AP - Alberto Pezzali]
Roger Federer a livré une impression plutôt encourageante contre Richard Gasquet. Prochain test samedi contre Cameron Norrie. - [AP - Alberto Pezzali]
Roger Federer a assumé et assuré devant Richard Gasquet, ce qui peut l'inspirer pour ce week-end. Pendant ce temps-là, Angelique Kerber revit aussi. Au contraire du couple Elina Svitolina-Gaël Monfils qui s'il va bientôt se marier n'avance en revanche plus sur le court.

FEDERER (R)ASSURE... Roger Federer n'a donc pas perdu de manche contre Richard Gasquet. Mieux que cela, il est passé sans encombre contre le Français, produisant une performance fort correcte, allant même jusqu'à la classer "dans le Top-3 de ma saison". Bon, il faut dire que celle-ci ne compte pas beaucoup de matches non plus. Du coup, on ignore s'il s'agit d'un compliment pour le Français. Mais il n'empêche: on ne boudera jamais notre plaisir de voir "RF" gagner des matches à Wimbledon. Après, et sans doute car on refuse de s'enflammer, vient toujours la question de savoir s'il a franchi un palier ou s'il ne doit cette victoire facile qu'à Gasquet. Réponse au tour suivant, contre le Britannique Cameron Norrie.

EN RÉALITÉ, C'EST EXCEPTIONNEL.... Mine de rien, la réalité des faits et le discours d'après-match de Richard Gasquet nous rappellent à quel point ce que réalise Roger Federer reste exceptionnel. Propos du Français: "Roger garde une qualité de balle unique et il va encore très vite sur le court. En face, moi je descends, aussi, je ne suis plus au niveau d'il y a 4 ou 5 ans. Pour Federer, quoi qu'il arrive, après être revenu à ce niveau au lendemain de deux opérations au genou à presque 40 ans... Je ne sais pas s'il gagnera le tournoi, mais ça reste quand même un niveau exceptionnel."

UN COUP DE VIEUX... Exceptionnel, dit Gasquet. Parce que oui, voyez-vous ces 2-3 petites rides qui pointent autour de vos yeux, ces quelques cheveux gris qui petit à petit commencent à envahir votre tête ou ce petit sprint que vous ne faites plus comme avant? Eh bien, c'est simple, cela s'explique par le temps qui passe. Et qui nous rappelle aujourd'hui que cela fait 20 ans - oui, oui, 20 ans! - que Roger Federer (alors âgé de 19 printemps!) a déboulonné l'idole Pete Sampras en 8es de finale de Wimbledon. Un moment immense. De ceux qui nous permettent exactement ce que nous faisions tel jour, à telle heure, etc.

NISHIKORI, C'EST FINI... Pas de doute: Kei Nishikori a été un très bon joueur de son époque, mais alors qu'on en connaît qui l'imaginent encore en potentiel vainqueur d'un Grand Chelem, nous n'en sommes plus là. A Church Road, le Japonais a montré bien malgré lui qu'il peine désormais même dès la 1re semaine. Après 2 quarts de finale de rang sur ce gazon (2018 et 2019), il a été sorti sans gloire dès le 2e tour par Jordan Thompson. Aïe.

REMARQUEZ, DIMITROV COINCE AUSSI... Presque de la même génération que Nishikori, Grigor Dimitrov a lui aussi "coincé" hier. Le Bulgare de 30 ans a été maté en trois petites manches par Alexander Bublik (6-4 7-6 7-6). Même s'il est bon, Bublik, Wimbledon était en droit d'en attendre davantage de celui qui fut demi-finaliste en son sein en 2014.

L'EXPÉRIENCE ULTIME DE CIRSTEA... Surprenante tombeuse de Vika Azarenka, Sorana Cirstea (31 ans) a vécu le plus beau moment de sa carrière en termes d'ambiance, hier à Londres. "Je suis professionnelle depuis mes 16 ans et je viens de jouer dans la plus belle atmosphère qu'il m'ait été donné de vivre sur un court", a-t-elle lancé au micro après son succès. Voilà qui lui a permis d'avoir droit à une autre ovation du public anglais. Bien vu.

ET SI... KERBER? Certains avaient osé, tout récemment encore, l'interroger sur l'idée de son départ à la retraite. Mais en dépit d'une traversée du désert qui semblait sans fin, Angelique Kerber, 33 ans, n'a encore jamais vraiment prononcé ce mot. Peut-être a-t-elle bien fait, car depuis 10 jours, l'ancienne No 1 mondiale rejoue du très bon tennis. Son retour sur gazon l'a remise en selle, puisqu'après avoir remporté la semaine passée le tournoi de Bad Homburg (en y battant notamment Petra Kvitova), elle vient de placer sa superbe patte gauche au 3e tour. En bataillant, certes, mais c'est joli. Bon, on ne va pas écrire qu'elle pourrait faire mieux, car à chaque fois qu'on le fait, la joueuse (ou le joueur) perd généralement le lendemain.

PATATRAS, MME SVITOLINA! Et une noyade de plus, une, pour Elina Svitolina en Grand Chelem! Au lendemain de sa victoire au forceps contre Alison van Uytvanck, l'Ukrainienne a sombré en 2 sets devant Magda Linette. Illustration parfaite de son désarroi, ce coup droit absolument "cracra" (ci-dessous). C'est une immense contre-performance pour celle qui, à bientôt 27 ans, espérait faire au moins aussi bien qu'en 2019 (demi-finale). Question: a-t-elle déjà trop la tête à son mariage avec Gaël Monfils, agendé dans quelques jours?

PATATRAS, M. SVITOLINA! La question peut se poser dans l'autre sens, puisque Gaël Monfils a également déchanté hier, battu en 4 sets par Pedro Martinez. Après, la seule différence entre le Français et sa future femme, c'est que la fiche de résultats de l'intéressé est en panne depuis bien plus longtemps. Sur les 16 derniers mois, le résident vaudois n'a en effet remporté que 3 matches sur 19 disputés.

MME ROLAND TIENT LE COUP... Moins d'un mois après son inattendu triomphe à Roland-Garros, Barbora Krejcikova a les nerfs qui tiennent. Ce n'est pas tant que l'on imaginait que la Tchèque allait commencer à trembler devant son nouveau statut, mais d'autres ne l'ont pas aussi bien fait qu'elle. Après avoir battu Clara Tauson, la reine de Paris s'est sortie - à nouveau en 2 manches - du piège Andrea Petkovic (7-5 6-3). Prochain rendez-vous contre Anastasija Sevastova. Avant un potentiel 8e de finale contre Ashleigh Barty? Ce serait à souhaiter.

OSTAPENKO REFAIT DES SIENNES... Phénomène de l'année 2017, durant laquelle elle avait non seulement remporté Roland-Garros mais aussi atteint les demi-finales à Wimbledon, Jelena Ostapenko n'a jamais retrouvé les mêmes sensations. Reste que la Lettone parvient toujours par moments à refaire des siennes. Et c'est le cas cette année sur le tapis londonien, puisqu'elle s'est arrachée pour s'offrir Daria Kasatkina, tête de série No 31 (6-1 3-6 8-6). Ca valait bien un cri de joie. Euh, enfin deux cris de joie.

VENDREDI SHOW... Pas mal de jolies petites batailles au programme de ce vendredi, dont un Denis Shapovalov-Andy Murray pas piqué des hannetons qui clôturera les sessions sur le Centre Court. Mais aussi un Elise Mertens-Madison Keys, un Dan Evans-Sebastian Korda, un Fabio Fognini-Andrey Rublev, un Frances Tiafoe-Karen Khachanov. Ou, alors, pour les Suisses, le fameux Viktorija Golubic-Madison Brengle (vers 16 h chez nous, a priori).

Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti

Publié