Carnet 7 - Pari gagné de Federer, dernière ligne droite, lundi de "malade" et défi de Golubic
FEDERER, LES SENSATIONS PEU A PEU RETROUVÉES… Son poing rageur, une fois l'affaire pliée samedi contre Cameron Norrie (en 4 sets), démontre peut-être que Roger Federer a eu un peu chaud face au Britannique, mais aussi (et surtout) que son envie de bien faire reste énorme. Eh bien non, pour ceux qui en doutaient encore, le Bâlois n’a pas bataillé tant de mois avec un genou en vrac pour ne faire que de la figuration sur ce circuit dont il fut le Roi. Il est déterminé et sa montée en puissance dans cette quinzaine ne peut que le réjouir. Oui, il semble petit à petit trouver un équilibre. "Cela peut être une victoire référence pour moi, a-t-il d’ailleurs commenté après avoir obtenu sa qualification pour les 8es de finale. Même si je n'ai pas toujours eu un timing parfait, j'ai trouvé mon rythme. J'ai tout le temps essayé de jouer en avançant." Ce qui n'avait pas été le cas depuis son retour au jeu. Rassurant, donc.
NE PAS VENDRE LA PEAU… Pour autant, il ne s'agit pas de vendre la peau de l'ours et de déjà se projeter en quarts de finale. Roger Federer ne doit en aucun cas se la jouer "équipe de France de foot" sous prétexte qu'il affronte Lorenzo Sonego. Bien au contraire même, puisque l'Italien de 26 ans a été finaliste à Eastbourne voici 10 jours et sait s’exprimer sur gazon! Plus encore, pour un grand champion, il n'est jamais évident de devoir faire face à Sonego. Reste qu'avant le tournoi, "RF" avait prévenu qu'il visait la 2e semaine, car tout deviendrait possible. "Alors peut-être"…
FORZA ITALIA…!
Lorenzo Sonego n'est pas le seul Transalpin présent en 2e semaine de Wimbledon, puisque Matteo Berrettini – qui y était attendu – est fidèle au poste et sera opposé à Ilya Ivashka. C’est la première fois depuis 1965 que l’Italie glisse 2 de ses représentants dans le "last 16" du tournoi londonien. Cette réussite confirme la montée en puissance d'un tennis qui tourne à merveille depuis maintenant plusieurs mois.
LE RENDEZ-VOUS DE GOLUBIC… Présente en 2e semaine d’un tournoi majeur pour la 1re fois de sa carrière, Viktorija Golubic (28 ans) a droit à un superbe rendez-vous ce lundi (aux alentours de 13 h 45) avec Madison Keys sur le mythique court No 18. Certes, l'Américaine de 26 ans, finaliste de l’US Open 2017, est plus solide et rompue aux grandes affiches que la Zurichoise, mais cette dernière ne doit rien s'interdire. Après tout, elle a jusqu'ici passé les écueils avec une confiance et une justesse tactique incroyables. A elle de tout faire pour que l’aventure se poursuive encore un peu plus.
RADUCANU, VENUE DE NULLE PART… On adore ces tournois du Grand Chelem qui offrent des histoires sorties de nulle part, ou presque. Ce Wimbledon 2021 n’y échappe pas, puisqu'il nous expose au grand jour celle d’Emma Raducanu, une joueuse britannique de 18 ans, 338e à la WTA, et qui vient faire un tour en 2e semaine de son premier tournoi majeur! Bénéficiaire d’une invitation, cette droitière née d’un père roumain et d’une mère chinoise n'a fait ses débuts sur le circuit WTA qu'en juin à l'occasion du tournoi de Nottingham. A peine arrivée à Church Road, elle a détruit toutes ses adversaires (Diatchenko 7-6 6-0; Vondrousova 6-2 6-4 et Cirstea 6-3 7-5) comme si cela coulait de source. La pression, quelle pression? "Si vous ne profitez pas du moment quand vous jouez sur un court aussi prestigieux et devant votre public, alors quand est-ce que vous le faites", s’interrogeait-elle l’autre jour devant les micros. Ah oui, vu sous cet angle...
LE CRAN DE MEDVEDEV… Daniil Medvedev est bien conscient que tous les points sont bons à prendre, surtout quand on sait qu'un concours de circonstances pourrait à terme l’emmener jusqu'à la place de No 1 mondial. Même si cela paraît pour l'heure improbable connaissant la réussite exceptionnelle de l’occupant actuel du trône (Novak Djokovic), le Russe se bat sur chaque point pour continuer à grappiller. Samedi, mené 2 manches à rien par l’ancien finaliste Marin Cilic (2017), Medvedev s’est battu pour revenir et puis passer l'épaule. Son rendez-vous de tout à l'heure avec Hubert Hurkacz vaudra le détour. Surtout que le Polonais reste sur 42 jeux de service remportés de suite.
KHACHANOV-KORDA, UN SEUL SPÉCIAL K… Karen Khachanov contre Sebastian Korda; telle sera l'une des affiches de ces 8es de finale. Un match qui pourrait être très intéressant à suivre, sachant que l’Américain, qui confirme son immense potentiel dans cette quinzaine, ne s'offrira pas en victime expiatoire devant les lourdes frappes du Russe. Tous deux pourchassant leur 1er quart de finale à Wimbledon, ils devraient se rendre coup pour coup. Mais au final ne restera qu’un seul "Spécial K".
Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti