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Carnet 8 - Federer dans l'attente, Golubic si brillante, le tennis suisse qui enchante et une belle histoire qui en chasse une autre

Roger Federer: un pouce levé et un sourire qui en disent long. [AP - Kirsty Wigglesworth]
Roger Federer: un pouce levé et un sourire qui en disent long. - [AP - Kirsty Wigglesworth]
Quelques heures avant Roger Federer, Viktorija Golubic a elle aussi décroché son billet pour les quarts de finale de Wimbledon, au prix d'une performance époustouflante contre Madison Keys, qui permet au tennis suisse de renouer avec le sourire après des cuvées de Grand Chelem plutôt décevantes depuis l'Open d'Australie... 2020.

GÉNIALE GOLUBIC! Un seul mot: respect. Oui, respect pour Viktorija Golubic, littéralement sur son nuage à Londres et qui, pour son premier 8e de finale en Grand Chelem, a dominé Madison Keys en 2 petits sets (7-6 6-3), avec une aisance et une sérénité déroutantes (28 coups gagnants, 9 fautes directes). Le rêve de la Zurichoise était en marche, il se poursuit donc un peu plus. "Vika" va devoir en découdre aujourd'hui avec Karolina Pliskova, une ancienne no 1 WTA contre laquelle on a presque le sentiment que l’Helvète a encore un coup à jouer. "Alors peut-être"…

UNE INSPIRATION POUR ROGER… Pour une fois, c’est peut-être Viktorija Golubic elle-même qui a inspiré Roger Federer, lequel a également grimpé dans le quart sans égarer de manche durant ce "Manic Monday", au cours duquel, après un 1er set cahin-caha, il a clairement dominé Lorenzo Sonego (7-5 6-4 6-2). Ce 8e de finale s’est donc passé sans trop de soucis pour le Bâlois, qui devra toutefois élever encore son niveau s'il entend franchir d’autres caps dans "son" tournoi. Et ce non pas d’un étage, mais d’au moins deux, peu importe qui sera son adversaire mercredi; Daniil Medvedev et Hubert Hurkacz n'ayant pas pu finir leur match en raison de la pluie, "RF" attend encore de connaître l'identité de son opposant. Mais que lui reste-t-il encore à donner dans ce tournoi? That is the question!

JABEUR ET SANS REPROCHE… Ons Jabeur n’en finit pas d’écrire l'histoire, son histoire, et ce de fort belle manière. La Tunisienne de bientôt 27 ans, qui a l'habitude d’en faire toujours plus, a renversé la très sérieuse Iga Swiatek avec une application incroyable. Battue 7-5 au bout de la 1re manche, Jabeur a corrigé le tir pour "coller" ensuite 6-1 6-1 à la Polonaise. C’est très fort. "Je savais que je devais être agressive, c’était la clé", a expliqué celle qui s’apprête à vivre son 2e quart de finale en Grand Chelem après l’Australie 2020. Qu’elle envisage différemment: "A Melbourne, j'étais déjà contente d'en être là, maintenant j'en veux plus, je vise la demie, pourquoi pas la finale."

"OOH ANGIE"… L'une des belles histoires de cette édition 2021 est incontestablement celle d'Angelique Kerber. Oui, on a déjà évoqué la résurrection de l’Allemande dans ces carnets, mais au vu de son tennis très plaisant, on ne peut que se réjouir de la retrouver en quarts de finale après sa victoire en 2 manches contre Cori Gauff. La géniale gauchère, superbe lauréate de Wimbledon en 2018, n'en a peut-être pas fini de renaître, sa prochaine adversaire étant une Karolina Muchova contre laquelle il y a vraiment un "truc" à faire. Angie, ain't it good to be alive?

LES CROCS DE BARTY… Fin mai, elle avait entamé Roland-Garros en bisbille avec son physique et l’avait finalement quitté prématurément, blessée et la mort dans l'âme. Cinq semaines plus tard, Ashleigh Barty s’est mise à serrer à nouveau le poing et à exprimer son meilleur tennis. L'Australienne, toujours en tête du classement WTA, a dominé la lauréate de Roland-Garros Barbora Krejcikova (7-5 6-3) et envoyé un signal fort à l'adversité. Amoureuse folle de Wimbledon, Barty ne cache rien de ses envies. "Cette victoire, c'est une étape de plus vers l'un de mes plus grands rêves", claironne-t-elle. No Barty, no Party? Réponse samedi.

FÉLIX PETITS PAS… Incroyablement talentueux, Félix Auger-Aliassime n'avait pas encore obtenu le fameux "déclic" en Grand Chelem; ce Wimbledon est en train de changer la donne, le Canadien ayant culbuté Alexander Zverev au bout d’un merveilleux combat de 5 manches (6-4 7-6 3-6 3-6 6-4). "FAA" a fait preuve d’incroyables ressources mentales et morales pour ne pas s'effondrer après le retour de l'Allemand à 2 sets partout. Auger a fait étalage de qualités qui manquent parfois à son adversaire du jour. Son quart de finale contre Matteo Berrettini pourrait encore emmener l'intéressé un échelon plus haut. A suivre.

LE BEL HOMMAGE… Parlant de Berrettini, 5e Italien à rallier les quarts de finale de Wimbledon, il s’est fendu d’un bel hommage à ses glorieuses aînées du tennis féminin italien, Flavia Pennetta, Francesca Schiavone, Roberta Vinci et Sara Errani qui toutes ont brillé en Grand Chelem lorsque le futur quart-de-finaliste fourbissait encore ses armes avant d’attaquer le grand circuit. "Elles ont été de magnifiques inspirations pour nous. Elles nous ont montré que tout était possible, aussi pour notre propre génération. Elles ont gagné des finales en Grand Chelem, remporté des titres du Grand Chelem… Elles nous ont montré que les choses qu’elles ont accomplies, nous pouvions également songer à les réaliser."

KHACHANOV A BOUT DE SOUFFLE… On voyait ce 8e de finale comme l'une des très belles affiches du jour et on ne s'est pas trompé; l'empoignade Karen Khachanov-Sebastian Korda est montée très haut et les deux hommes se sont rendu coup pour coup. Avant que le Russe, à l'expérience, ne passe l'épaule au bout du bout du combat (3-6 6-4 6-3 5-7 10-8). "Peu importe la manière, je suis heureux d’avoir gagné", a lancé le Moscovite. Avant d’ajouter: "A la fin, c’est celui qui gère le mieux le stress qui s’en sort". "KK" aura encore du pain sur la planche mercredi contre un Denis Shapovalov, impressionnant sur ses 2 dernières sorties.

RADUCANU, FIN DE RÊVE... Le parcours de rêve d'Emma Raducanu s'est arrêté dans la douleur. La Britannique de 18 ans, sortie de nulle part mais révélation éternelle de cette édition 2021, a dû mettre la flèche, victime vraisemblablement de problèmes respiratoires, devant l'Australienne Ajla Tomljanovic. Elle était alors menée 6-4 3-0 mais avait, encore une fois, fait preuve d'un très beau culot. Nul doute qu'on la reverra un jour sur le devant de la scène. Quant à Tomljanovic, 28 ans, elle s'apprête à vivre son 1er quart de finale en Grand Chelem. De quoi rire à pleines dents, surtout que l'homme de sa vie, Matteo Berrettini, est également toujours en lice. Une belle histoire en chasse une autre.

Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti

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