Modifié

Carnet 11 - Ashleigh c'est reparti, Djokovic pour écrire l'histoire et Shapovalov pour la contredire

Novak Djokovic dans ses oeuvres, sur un gazon tout sauf maudit pour lui. [AFP - Glyn Kirk]
Novak Djokovic dans ses oeuvres, sur un gazon tout sauf maudit pour lui. - [AFP - Glyn Kirk]
Ashleigh Barty a retrouvé ses meilleures sensations et peut s'offrir une 2e couronne du Grand Chelem samedi contre l'étonnante Karolina Pliskova De son côté, Novak Djokovic pourrait faire un grand pas de plus vers un 20e sacre majeur, à moins que sa demi-finale contre Denis Shapovalov ne tourne à l'immense surprise. Mais à Wimbledon, personne n'y croit. A part peut-être le Canadien...

C'EST BIEN BARTY... Ashleigh Barty a sorti l'artillerie lourde pour se frayer un chemin jusqu'en finale. Vainqueur 6-3 7-6 d'une très bonne Angelique Kerber (38 coups gagnants, 16 fautes directes), l'Australienne a retrouvé ses meilleures sensations après les balbutiements du printemps. Ce n'est pas forcément une bonne nouvelle pour sa future adversaire en finale, mais c'est bien pour le tennis féminin, qui a besoin d'une telle joueuse, qui n'a pas le "melon" et ne fait pas de caprices. Ca change.

ENFIN UNE DEUXIÈME COURONNE? Solide sur chaque point important dans sa demie contre Kerber, duel entre deux superbes compétitrices, Barty retrouve une finale de Grand Chelem, deux ans et un mois après son unique, qui avait débouché sur un titre, à Roland-Garros 2019. En plus d'avoir le vent dans le dos ("Elle avait réponse à tout ce que je lui proposais et a parfaitement géré les moments-clés", a relevé Kerber), l'Australienne a les crocs. "Je suis incroyablement fière de moi et j'espère pouvoir enchaîner samedi pour concrétiser un rêve de gosse, celui de gagner Wimbledon", a-t-elle martelé.

PLISKOVA POUR UNE PREMIÈRE? Sauf que ce rêve de gosse peut encore se voir brisé par Karolina Pliskova (29 ans). Connue pour être branchée sur courant alternatif, l'ancienne éphémère No 1 WTA semble avoir de bonnes "vibes" dans cette quinzaine, puisqu'elle a dérouté Aryna Sabalenka (5-7 6-4 6-4), une joueuse qu'elle n'avait jamais battue, dans le match des "aces" et surtout dans ce qui était sa 4e demi-finale en Grand Chelem. Gonflée à bloc après la perte de la manche initiale, la Tchèque a distillé un tennis intelligent pour finir par culbuter son adversaire biélorusse et se hisser dans sa 2e finale "majeure" après celle perdue en 2016 à l'US Open contre Angelique Kerber. A l'époque, l'Allemande figurait en tête de la hiérarchie mondiale. Comme Barty samedi...

UNE OPPORTUNITÉ INATTENDUE... En conférence de presse, Pliskova - tombeuse de Viktorija Golubic en quart de finale - a reconnu qu'elle ne s'attendait pas à arriver jusqu'en finale de ce Wimbledon! "Je n'y crois pour l'instant qu'à moitié, a-t-elle dit. Mon rêve, c'était de faire une 2e semaine ici, même si mon coach m'avait dit que j'étais capable de faire mieux. Je suis donc super fière de la façon dont j'ai géré cette demie. Samedi, ce sera dur de rivaliser avec Barty et son slice, mais il n'y a pas mieux que de jouer une No 1 WTA dans une telle finale. Je n'en attends rien de facile, mais j'aurai mes chances!"

OPPOSITION DE STYLES... La demie masculine entre Novak Djokovic et Denis Shapovalov semble déséquilibrée, tant le Serbe est au-dessus de la mêlée. Mais Karen Khachanov, battu au tour précédent par le Canadien, avoue qu'il jettera un oeil intéressé sur ce combat entre deux joueurs qui ne se ressemblent pas. "Je suis curieux de voir comment ils vont s'affronter, glisse le Russe. Je crois que tout est possible sur herbe..." Même l'impossible? Pas si sûr tout de même.

BERRETTINI EN FAVORI...? L'autre demi-finale, entre Matteo Berrettini et Hubert Hurkacz, semble largement plus indécise que la 1re, mais les faveurs de la cote penchent tout de même en direction de l'Italien, quelque peu plus expérimenté en Grand Chelem que son opposant polonais. Comme nous l'écrivions en effet hier, Berrettini - superbe joueur - est l'un des plus solides joueurs en "majeurs" de ces dernières années. 8e de finaliste de Wimbledon en 2019 (battu par Federer), demi-finaliste de l'US Open la même année (battu par Nadal), il avait été éjecté par forfait de l'Open d'Australie 2021 alors qu'il jouait un tennis de rêve. Et son aventure à Roland-Garros ce printemps s'est achevée en quart de finale contre un certain Novak D. Autant dire qu'il faut être très fort pour le faire tomber.

... MAIS HURKACZ PEUT SURPRENDRE! Tombeur de Daniil Medvedev et de Roger Federer, à chaque fois avec la manière, Hubert Hurkacz ne se présentera pas en victime expiatoire contre l'Italien. Logique, quand on sait qu'il a le tennis pour faire mieux que simplement l'enquiquiner. Car si la presse s'est surtout focalisée hier sur la chute de Federer, il ne faut pas oublier que l'escogriffe de Wroclaw a été le principal instigateur de cette chute en se montrant très habile dans tous les compartiments du jeu. Tiens, et si le malin Hurkacz, 18e mondial, jouait encore un sale tour à un joueur mieux classé que lui?

ET PENDANT CE TEMPS... Alors que Wimbledon s'avance vers un week-end de rêve, Dominic Thiem confirme que plus rien ne va dans son monde et qu'il est sur le point de ne même pas pouvoir se rendre à Flushing Meadows fin août pour y défendre son seul titre du Grand Chelem. Point positif toutefois, la famille Fognini - Fabio Fognini et Flavia Pennetta - attend son 3e enfant. Elle est pas belle, la vie?

Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti

Publié Modifié