Publié

Carnet 6: un boulevard pour Djokovic, une frayeur pour Zverev, un doux rêve pour Bencic et une sensation britannique

Novak Djokovic, déterminé à entrer encore davantage dans l'histoire. Au sommet. [AP - John Minchillo]
Novak Djokovic, déterminé à entrer encore davantage dans l'histoire. Au sommet. - [AP - John Minchillo]
Novak Djokovic gagne ses matches, alors que ses principaux rivaux s'égarent. Sauf Alexander Zverev, qui a tout de même eu très chaud face au revenant Jack Sock. Chez les dames, Belinda Bencic impressionne et veut voir plus grand, pendant qu'Emma Raducanu secoue le tableau. Grande favorite, Ashleigh Barty est en revanche tombée.

BELINDA ENTRETIENT LE RÊVE... "En forme olympique"; le terme revient très (trop) souvent dans les discours et écrits journalistiques et il est parfois sérieusement capillotracté. Mais pas là. Pas en ce qui concerne Belinda Bencic, qui garde justement la forme qui était la sienne aux Jeux Olympiques, dont elle est repartie avec la médaille d'or autour du cou. Hier à Flushing, la Saint-Galloise a livré une 3e performance empreinte de justesse, sans fausse note, pour écarter Jessica Pegula de son chemin (6-2 6-4). Sa 1re semaine a été parfaite. Espérons qu'elle puisse entretenir encore le rêve lors de la 2e, qu'elle attaquera contre Iga Swiatek.

DJOKOVIC A UN BOULEVARD DEVANT LUI... Il ne lui reste plus que 4 matches à gagner pour être seul au sommet de l'histoire, en patron. Et bonne nouvelle pour lui, l'horizon se dégage chaque jour un peu plus. Oui, Novak Djokovic a un véritable boulevard devant lui. C'était déjà le cas avant qu'il domine Kei Nishikori, mais l'élimination d'Aslan Karatsev par l'inconnu Jenson Brooksby (2-6 6-3 6-2 3-6 3-6) au bout d'un marathon lui offre un 8e de finale très tranquille lundi. Sans compter la disparition de Shapovalov dans sa partie de tableau, le Canadien ayant été presque mystérieusement battu par Lloyd Harris (4-6 4-6 4-6).

ZVEREV REFROIDI... Adversaire potentiel de Djokovic en demi-finale, Alexander Zverev est certes toujours vivant, toujours debout, mais il a reçu un coup dans les côtes et dans l'ego hier. Alors que ses 2 premiers tours avaient été sans histoire, le champion olympique a été pris au collet par le revenant Jack Sock et a vu le précipice (victoire 3-6 6-2 6-3 2-1 abandon), tant il semblait incapable de juguler le tennis de l'Américain. Acculé loin de sa ligne en 1re manche, le champion olympique n'a trouvé son salut que dans... la blessure de son adversaire. "Si Jack avait continué à jouer comme au 1er set, j'aurais été dehors au bout d'1h30 et je serais en vacances...", a-t-il admis. Zverev en découdra avec Jannik Sinner en 8e. 

ANDREESCU INSPIRÉE... Deux ans après avoir marqué les esprits en cueillant le titre à Flushing Meadows, juste avant de connaître 18 mois terribles en raison notamment de blessures, Bianca Andreescu semble retrouver sa légèreté et ses grosses frappes. La Canadienne n'a ainsi pas fait d'heures sup face à la Belge Greet Minnen (6-1 6-2). Elle aura Maria Sakkari pour prochaine opposante. Autant dire que son retour vers le futur n'en est peut-être qu'à ses premiers balbutiements.

NO BARTY... Dans un tableau féminin de tous les possibles, Ashleigh Barty était semble-t-il la seule à offrir jusqu'ici quelques garanties de solidité. Erreur. La No 1 WTA a explosé presque toute seule hier contre Shelby Rogers (2-6 6-1 6-7). Si le 1er set fut catastrophique de sa part, l'Australienne s'était pourtant remise dans le bon sens en remportant le 2e, puis en menant 5-2 dans le 3e. C'était avant qu'elle ne retombe dans ses travers, loin, très loin des certitudes qui étaient les siennes depuis 2 mois. "C'est décevant, difficile à avaler", a-t-elle pesté.

BERRETTINI EN S'ARRACHANT... Ilya Ivashka n'est pas le joueur le plus connu du circuit, mais dans le genre poil-à-gratter, l'intéressé sait y faire. Demandez donc à Matteo Berrettini ce qu'il en pense! L'Italien a en effet dû s'arracher comme un dingue pour faire tomber le culotté joueur de Minsk au bout de près de 4 h de jeu (6-7 6-2 6-4 2-6 6-3). Le récent finaliste de Wimbledon, présent dans le dernier carré new-yorkais en 2019, cogne toujours aussi fort mais semble moins affûté physiquement qu'à Londres. Il a également paru un peu à côté de son sujet par moments. Reste que son 8e de finale, contre Oscar Otte, pourrait être moins intense. A moins que...

INCROYABLE RADUCANU... Allez, on va s'enflammer un peu, puisqu'Emma Raducanu (18 ans) est non seulement le visage de cet US Open, mais déjà celui de la saison WTA. Révélation de Wimbledon, où elle avait justifié son invitation en filant jusqu'en 8e de finale, la géniale Britannique est incroyable et impitoyable à New York. Sortie des qualifications, elle vient d'estourbir successivement 3 adversaires dans le tableau principal, dont Sara Sorribes Tomo, laminée 6-0 6-1 dans une démonstration totalement dingue hier. Elle s'offre un 8e de finale contre Shelby Rogers, tombeuse d'Ashleigh Barty. Tiens, et si....?

Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti

Publié