Carnet 8: Belinda Bencic "vend" du rêve, Raducanu vit le sien et Djokovic fait peur à Roddick
BENCIC NOUS VEND DU RÊVE... Que c'est beau de voir Belinda Bencic à ce niveau! Un petit "cocorico" ne faisant pas de mal, on ne peut qu'applaudir ce que réalise actuellement la Saint-Galloise qui, en plus d'avoir été irrésistible aux Jeux Olympiques, est a priori sur le même nuage à New York. Parfaite lors de ses 3 premiers tours, "Beli" avait droit à un immense test hier contre Iga Swiatek et l'a très sérieusement franchi en patronne (7-6 6-3). Accrochée en fin de 1re manche, elle a su sauver des balles de set pour finalement s'offrir le tie-break et donner un gros coup sur la casquette de son adversaire. Le reste fut une jolie démonstration de solidité et de sérénité. La suite, ce sera contre Emma Raducanu. Et on a très franchement envie de rêver, même si la Britannique est hallucinante.
EXCEPTIONNELLE RADUCANU... Elle était menée 2-0 d'entrée de jeu par Shelby Rogers, mais elle a tourné le match pour s'imposer 6-2 6-1. Oui, oui, oui, Emma Raducanu est incroyable. Sidérante. Admirable. Inconnue avant Wimbledon, la Britannique est un véritable phénomène et on peut déjà penser que son été magnifique n'est que le début d'une formidable histoire. On l'espère en tout cas, tant elle amène quelque chose en plus sur le circuit, tout en ayant pas vraiment l'air d'avoir le melon. Ca fait du bien! Elle qui n'a pas encore fêté ses 19 ans a donc célébré face à l'Américaine sa... 7e victoire de suite à Flushing Meadows, où elle n'a pas perdu le moindre set (!!!). Cela suffit en temps normal pour gagner le tournoi, mais Miss Raducanu est sortie des qualifications. Quoi qu'il advienne, elle est l'étoile de cette saison.
ZVEREV A BIEN RÉAGI... Malmené samedi par Jack Sock avant que celui-ci ne doive abandonner, Alexander Zverev a fort bien réagi hier contre Jannik Sinner. Face au vaillant Italien, l'Allemand a été impérial. Sa puissance, son intelligence de jeu et son expérience ont fait la différence. Vainqueur 6-4 6-4 7-6, il a signé son 15e succès de rang cet été et sera favori de son quart contre Lloyd Harris (lire plus bas). Le champion olympique rêve d'une demie face à un certain Novak Djokovic.
TIENS, V'LA HARRIS! Eric & Ramzy diraient de lui qu'il est "taillé comme un sandwich SNCF". Pourtant, il fait mal sur le court. Grande tige de 193 cm, Lloyd Harris est renversant en ce moment à l'US Open. Entré dans le Top-100 il y a seulement 2 ans, ce Sud-Africain aux airs de Charles Ingalls a brillamment "liquidé" Reilly Opelka hier (6-7 6-4 6-1 6-3), donnant l'impression d'être un habitué des 2es semaines en Grand Chelem. Or, jamais l'escogriffe n'était encore allé aussi loin dans une telle épreuve. Jusqu'ici, ses principaux faits d'armes avaient été ses finales à Adelaïde (2020) et Dubaï (2021). Mais il vient notamment de battre Khachanov, Shapovalov et donc Opelka, en se montrant très fort et très solide, y compris dans la tête. Il n'aura rien à perdre mercredi contre Zverev.
DJOKO AVEC UN PETIT "HIC"... Un set complètement raté pour commencer, puis une promenade comme il en a tant connu ces dernières années... Novak Djokovic est en quarts de finale, mais son entame de rencontre face à Jenson Brooksby n'a pas été fidèle à ses standards. Auteur de 11 fautes directes, il a laissé le jeune Américain s'amuser. Avant de serrer sa garde, d'essorer son jeune adversaire qui a dû faire appel au soigneur, puis de dérouler (1-6 6-3 6-2 6-2). "D'abord il prend vos jambes, puis votre âme", a écrit l'ancien No 1 mondial Andy Roddick sur Twitter. Derrière cette ironie se cache une immense vérité. Et surgit alors la seule question qui vaille: Djoko est-il vraiment son seul adversaire sur la route du Grand Chelem? On peut le penser.
BERRETTINI ENCHÂÎNE... Matteo Berrettini a lui aussi lâché une manche - contre Oscar Otte (6-4 3-6 6-3 6-2) - mais surtout rejoint son 3e quart de finale de suite en Grand Chelem. L'Italien, joli joueur, a trouvé la constance et c'est forcément très intéressant. Contre l'Allemand, qui a même été culbuté par-dessus le filet, tout ne fut pas parfait, mais le finaliste de Wimbledon est resté solide, "focus", et a su trouver la clé. S'il est constant sur la longueur d'une quinzaine, "Berett" doit encore trouver la régularité sur un match entier. Surtout que se présente face à lui le "voleur d'âmes".
PLISKOVA EST ENCORE LA... Accrochée au 2e tour par Amanda Anisimova, Karolina Pliskova n'a pas égaré de set ailleurs dans le tournoi. Hier, elle a livré une performance propre en ordre contre Anastasia Pavlyuchenkova (7-5 6-4). L'ex-No 1 WTA, qui n'a jamais gagné de titre en Grand Chelem, se met de nouveau à rêver. Et si elle allait enfin au bout? A 29 ans, dans un tournoi qui a perdu pas mal de têtes, elle pourrait se dire que c'est l'occas' de sa vie. Sauf que la Tchèque se l'est souvent dit. Et c'est alors systématiquement la pression qui est venue la rattraper... Ce serait donc mieux qu'elle ne (se) dise rien.
Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti