"Il ne faudrait pas que tous les Masters 1000 se terminent ainsi", prévient Marc Rosset
INDIAN WELLS 2021: "Ce tournoi a été bizarre, sans doute car sa place dans le calendrier 2021 n'a pas rendu les choses évidentes. Il était difficile de faire le voyage juste pour ce rendez-vous. Il ne faut pas non plus négliger l'aspect mental. Ceux qui avaient beaucoup joué avant ont sans doute un peu de lassitude. Cela n'enlève rien aux mérites de Norrie et Basilashvili, mais ce n'était pas un Indian Wells comme les autres; ceux que l'on attendait devant ont payé leurs efforts de la saison et les autres ont su en profiter. Mais on voit ce que cela donne lorsqu'il n'y a pas les 3 monstres aux 20 titres du Grand Chelem chacun et lorsque les autres (ndlr: Tsitsipas, Medvedev, Zverev...) passent à côté..."
PAS "VENDEUR": "On peut dire ce que l'on veut, mais on s'aperçoit que sans les grands noms, ça devient compliqué de vendre de telles finales. Avec une affiche comme celle d'hier, les gens ne vont pas forcément se lever pour la regarder ou rester devant leur écran. Parce qu'elle oppose 2 bons joueurs certes, mais que personne ne connaît. Il ne faudrait pas que tous les Masters 1000 se terminent dorénavant comme ça... Heureusement qu'il y a eu Andy Murray cette semaine (lire encadré)!"
Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti
"Murray est admirable"
Andy Murray a encore fait preuve d'un gros coeur dans le désert californien. Ce qui réjouit Marc Rosset! "Andy, je l'adore, lance l'ancien No 9 ATP. Et cela ne date pas d'hier, notamment car c'est un vrai joueur de tennis, intelligent, qui construit ses points et qui sait aussi faire déjouer l'adversaire. Mais c'est aussi un super mec, qui fait preuve d'une persévérance incroyable. Il est admirable. Le voir s'accrocher ainsi, être toujours motivé malgré toutes ses opérations et la magnifique carrière qu'il a derrière lui, c'est fabuleux!"
L'énigme Raducanu
Le comportement d'une certaine presse avec Emma Raducanu, toute récente (et formidable) lauréate de l'US Open, est inquiétant. La Britannique est déjà montée en épingle, présentée comme LA future ogre du circuit WTA. Marc Rosset se fait du souci: "Deux choses m'interpellent: primo son changement de coach juste après son triomphe; une décision précipitée, curieuse. Deuxio tout le business qui est fait autour d'elle qui a désormais le même agent que Maria Sharapova à l'époque (ndlr: Max Eisenbud). Ce n'est pas forcément rassurant. J'espère que celui-ci ne fera pas passer le business avant le jeu. Si le tennis suit et le business aussi, tant mieux, mais si ce n'est pas le cas, ça va être terrible... J'ai peur qu'Emma se perde là-dedans..."
Djokovic en boulet de canon?
Évoquant Novak Djokovic, Marc Rosset revient aussi sur sa finale ratée à l'US Open. "Le voir craquer ne fut pas une surprise pour moi, lance le champion olympique 1992. J'avais toujours dit que son principal adversaire était lui-même. Oui, il avait déjà été chahuté en demie mais s'en était sorti en étant agressif, sans être trop nerveux. Il ne pouvait pas le faire en finale, car tu ne butes jamais sur l'avant-dernière marche dans un tel défi, mais toujours sur l'ultime. On s'aperçoit à quel point rien n'est simple, même pour lui!" Doit-on s'attendre à ce que le No 1 mondial finisse 2021 en boulet de canon? "Il vise un 6e succès au Masters (ndlr: à Turin). Mais est-ce une motivation suffisante après son échec new-yorkais? Et quel sera son état de forme?" Les questions sont ouvertes.