"La Cour ordonne que le recours soit rejeté aux frais du demandeur", affirme la décision approuvée à l'unanimité par les trois juges, à la veille du début d'un tournoi au cours duquel Novak Djokovic comptait briguer un 21e titre record en Grand Chelem.
Cette décision intervient par ailleurs alors que le programme des matches de lundi à l'Open d'Australie a déjà été officialisé. En conséquence, Novak Djokovic sera simplement remplacé par par le "lucky loser" Salvatore Caruso (ATP 150), qui prend sa place tout en haut du tableau masculin et affrontera Miomir Kecmanovic lundi.
Feuilleton sans fin depuis le 5 janvier
Novak Djokovic avait été bloqué à son arrivée en Australie le 5 janvier et placé une 1re fois en rétention administrative, le nonuple vainqueur du tournoi, qui a contracté le Covid-19 en décembre, espérait bénéficier d'une exemption pour entrer dans le pays sans être vacciné.
Les autorités n'ont pas accepté cette explication. Mais le gouvernement australien a subi un humiliant revers le 10 janvier quand un juge avait bloqué l'expulsion de Djokovic, rétabli son visa et ordonné sa libération immédiate. Le ministre de l'Immigration a toutefois annulé son visa pour la 2e fois vendredi en vertu de ses pouvoirs discrétionnaires, invoquant "des raisons sanitaires et d'ordre public".
Novak Djokovic avait admis avoir rempli de manière incorrecte sa déclaration d'entrée en Australie. Vu en Serbie et en Espagne dans les deux semaines précédant son arrivée, contrairement à ce qu'il a déclaré dans le formulaire d'immigration à son arrivée, il avait plaidé "l'erreur humaine".
Risque sanitaire
Dans ses conclusions déposées samedi devant la Cour, le ministre de l'Immigration Alex Hawke a soutenu que la présence de Djokovic dans le pays "est susceptible de représenter un risque sanitaire". Selon lui, elle encourage "le sentiment anti-vaccination" et pourrait dissuader les Australiens de se faire injecter leurs doses de rappel, alors que le variant Omicron se répand à grande vitesse.
La présence en Australie du champion pourrait même "entraîner une recrudescence des troubles civils", a ajouté le ministre. Même s'il a qualifié le risque que Djokovic contamine lui-même des Australiens de "négligeable", le ministre a estimé que son "mépris" passé des règles sanitaires contre le Covid constitue un mauvais exemple.
>> A lire aussi : Novak Djokovic risque gros pour son avenir
agences/scho
Djokovic respecte le verdict
Novak Djokovic a affirmé dans un communiqué qu'il respectait le verdict et s'apprêtait à quitter le pays. Le no 1 mondial s'est dit "extrêmement déçu" par la décision de la Cour sur son expulsion. "Je suis extrêmement déçu de la décision de la Cour de rejeter mon appel de la décision du ministre d'annuler mon visa" écrit le Serbe. "Je respecte la décision de la Cour et je vais coopérer avec les autorités compétentes en ce qui concerne mon départ du pays".
"Une série d'événements profondément regrettables"
"La décision rendue aujourd'hui (dimanche) de confirmer l'annulation du visa australien de Novak Djokovic met un terme à une série d'événements profondément regrettables", écrit l'ATP dans un communiqué, en précisant que "les décisions de justice concernant des questions de santé publique doivent être respectées".
Colère du président serbe
Le président serbe Aleksandar Vucic s'est de son côté emporté contre les autorités australiennes. "Ils pensent qu'avec ces dix jours de mauvais traitements, ils ont humilié Djokovic", a lancé le président serbe à la presse locale. "Ils se sont humiliés eux-mêmes, Djokovic peut revenir dans son pays la tête haute et regarder tout le monde droit dans les yeux".